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Qu'est-ce que le doomscrolling et pourquoi est-ce néfaste ?

4 minutes
Nous les consommons sans nous en rendre compte. Des informations tristes, négatives ou inquiétantes envahissent les réseaux sociaux et notre quotidien. Attention, car leurs effets psychologiques sur l'esprit ont un fort impact négatif.
Qu'est-ce que le doomscrolling et pourquoi est-ce néfaste ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 03 mars, 2022

Les psychologues du monde entier nous mettent en garde contre un fait de plus en plus courant et inquiétant. Le terme doomscrolling désigne l’obsession de lire des informations négatives ou déprimantes. Catastrophes naturelles, histoires de personnes qui ont perdu des êtres chers à cause d’une maladie, actualités alarmantes…

Beaucoup d’entre nous secoueront la tête. Cependant, même si nous n’en sommes pas conscients, nous le faisons quotidiennement. Et ce, parce que le flux d’informations négatives est plus important. Presque sans nous en rendre compte, nous sommes constamment exposés à ce type de stimuli dont l’impact psychologique est défavorable.

Peut-être avons-nous pris l’habitude de “consommer” ce type d’informations au point de les normaliser ? Sur les réseaux sociaux, ces réalités abondent, et le cerveau en souffre. De plus en plus nombreuses sont les personnes qui souffrent d’un trouble anxieux et de dépression. Le doomscrolling est l’une des causes à l’origine de ces problèmes de santé mentale.

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Qu’est-ce que le doomscrolling ?

Dans un contexte plein de changements constants et d’incertitudes, nous sommes de plus en plus dépendants des smartphones et, plus particulièrement, des réseaux sociaux. Le doomscrolling est un nouveau terme qui est apparu sur Twitter cette année : il désigne la nouvelle tendance à lire des informations déprimantes ou négatives.

Ces derniers mois, il est devenu beaucoup plus populaire depuis que le magazine Los Angeles Times en a parlé. Il l’a fait pour se référer à tous ces mots qui, d’une certaine manière, décrivent notre situation actuelle. Après tout, la langue n’est rien de plus que le reflet de la richesse des réalités sociales.

Les manières dont se manifeste le doomscrolling

Le doomscrolling concerne presque toutes les générations qui ont accès aux nouvelles technologies. Le flux des mauvaises nouvelles est aussi une constante à la télévision. Nous pouvons également donc voir nos aînés en attente de ce type d’informations négatives, tristes ou alarmistes.

  • Nous en faisons l’expérience lorsque nous choisissons de nous arrêter sur les informations sinistres et de les lire ou écouter en entier.
  • Les informations ont généralement un bref impact émotionnel. Le problème survient lorsque l’exposition est continue : peu à peu une accumulation d’émotions négatives est générée.
  • Nous ne filtrons pas les informations. Nous faisons défiler les réseaux sociaux et nous accumulons les récits d’expériences alarmantes. C’est ainsi que sans s’en rendre compte, l’esprit recueille une immense accumulation de données, d’images et d’histoires qui affectent le bien-être psychologique.

Pourquoi le faisons-nous ?

Certains médias parlent d’une nouvelle tendance à rechercher ce type d’informations  désagréables. Ce n’est pas tout à fait vrai. Le fait est que, ces derniers mois, ce type de publications a proliféré de manière frappante. Il est néanmoins vrai que, de manière générale, le cerveau a tendance à se concentrer davantage sur  le négatif que sur le positif.

  • Dans un contexte comme le contexte actuel, nous tenons à rester informés, et notre exposition aux réseaux sociaux augmente alors.
  • Nous avons plus de temps et nous nous sentons plus concernés. L’incertitude pèse et nous voulons savoir ce qui se passe dans le monde. 
  • Nous sommes plus conscients des informations négatives parce que l’esprit est toujours alerte et surexcité.

Quel effet cela a-t-il sur la santé mentale ?

Le doomscrolling n’est pas inoffensif. Il a un impact sérieux sur le bien-être psychologique. Des études comme celle menée à l’Université du Sussex, par exemple, indiquent que les informations négatives suscitent non seulement des inquiétudes, mais modifient également l’humeur.

Dans de nombreux cas, ce fait peut être ajouté à d’autres et ainsi conduire à une dépression ou à un état d’anxiété. Cette réalité nous fait qui plus entrer dans un cercle vicieux : nous avons beau savoir que les informations nous affectent, nous ne faisons rien pour les éviter.

De plus, nous avons tendance à nous souvenir bien mieux des informations négatives que positives. Et comme si cela ne suffisait pas, les algorithmes des réseaux sociaux continueront de nous exposer à ce type d’informations sans que nous nous en rendions compte.

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Comment pouvons-nous réduire le doomscrolling ?

Le meilleur moyen de réduire l’effet du doomscrolling est évident : il faut restreindre le temps que l’on passe sur les réseaux sociaux. Mais c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Notre adhésion psychologique aux technologies est telle qu’il est nécessaire que nous fassions un exercice de réflexion à cet égard.

Nous devons empêcher les réseaux sociaux de voler non seulement notre temps, mais aussi notre santé mentale. Il serait ainsi fortement recommandé que nous établissions des moments précis de la journée pour passer en revue les informations.

Répondre uniquement aux messages les plus importants est également une bonne stratégie à appliquer. Évitons, par exemple, que regarder le téléphone soit la première activité que nous fassions lorsque nous nous levons le matin.

Enfin, pour éviter le doomscrolling, il convient également de concentrer son attention sur des tâches, des intérêts et des activités positives et gratifiantes. Un échange ou une promenade sont des exercices réconfortants qui optimisent la santé mentale. Investissons beaucoup plus dans ces domaines. Trouvons un équilibre nécessaire au-delà des écrans.


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  • Johnston, Wendy & Davey, Graham. (1997). The psychological impact of negative TV news bulletins: The catastrophizing of personal worries. British journal of psychology (London, England : 1953). 88 ( Pt 1). 85-91. 10.1111/j.2044-8295.1997.tb02622.x.

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