Qu'est-ce que la capacité d'adaptation ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
« S’adapter ou mourir ». Beaucoup d’entre nous ont grandi avec ce mantra. Avec l’idée que face aux défis de l’environnement, il faut réagir avec force et que cette réaction, ce mouvement, est presque toujours douloureux. Mais en est-il vraiment ainsi ? Sommes-nous presque condamnés à l’involution ? La capacité d’adaptation, qu’est-ce que c’est ?
Reconnaissons-le, rien n’est plus décisif aujourd’hui que de s’adapter aux changements que nous vivons, à l’incertitude, à la variabilité… Nous avons presque l’obligation de faire face à ces réalités, alors que le manque de certitudes nous fait voir ces dimensions avec inquiétude.
Ce ressenti n’est pas un hasard. Le cerveau n’aime pas les changements, car il perçoit toute variation de l’environnement comme une menace.
Il y néanmoins un fait incontestable : la vie est un changement permanent. Comme le disait Héraclite, personne ne touche deux fois la même rivière, car ce n’est pas la même rivière et ce n’est pas la même personne.
Savoir s’adapter à ce flux constant est la clé de la santé et du bien-être. Cela explique pourquoi, ces dernières années, le domaine de la psychologie s’intéresse tout particulièrement à l’adaptation humaine. Allons plus loin.
Capacité d’adaptation : quelques clés pour la comprendre
“Seuls ceux qui s’adaptent le mieux au changement survivent”, déclara Charles Darwin. D’une manière ou d’une autre, nous avons depuis longtemps intériorisé cette idée.
Bien qu’en réalité, aujourd’hui, le problème de la survie ou non n’est guère important. En effet, de nombreuses personnes « restent vivantes » en dépit d’adopter une perspective psychologique rigide et inflexible.
Aujourd’hui, personne ne meurt du fait de ne pas s’adapter aux exigences qui les entourent. Néanmoins, nous souffrons et avons un risque accru de souffrir de troubles dépressifs et anxieux.
Parce que l’inadaptation apporte de la souffrance. Parce que ceux qui refusent de changer se frustrent et se mettent en colère lorsque la réalité ne répond pas à leurs attentes.
Cette dimension ne s’applique cependant pas uniquement à l’être humain. Les entreprises et le tissu social savent et comprennent que pour progresser, il est nécessaire d’investir dans trois dimensions : la capacité d’apprentissage (learnability), la capacité d’adaptation (liquidity) et la mobilité (mobility).
S’adapter est le seul mécanisme qui nous permet de progresser à tous les égards. L’American Psychological Association (APA) définit ce concept très simplement. Il s’agit selon elle de la capacité de donner des réponses appropriées à des situations changeantes. Cela nécessite avant tout de pouvoir varier nos comportements, pensées et émotions.
On pourrait penser que la capacité d’adaptation est la capacité à varier son comportement pour survivre. Cette définition est toutefois incomplète. Certes, l’adaptation nécessite de faire un changement, mais plus qu’une variation de comportement, elle implique une nouvelle façon de penser et la réactivation de certaines émotions.
Parce que de nouvelles idées ne germeront pas sans un bon état d’esprit. Et les comportements adéquat sn’apparaîtront pas sans pensées novatrices, confiantes et courageuses.
L’adaptation ne signifie pas renoncer à tout ce que vous êtes ou aimez
Nous pensons souvent que s’adapter signifie faire table rase. Certains supposent même que s’adapter signifie nécessairement laisser de côté tout ce que nous sommes pour façonner une nouvelle version de nous-mêmes. Il est toutefois nécessaire de désactiver ces idées populaires qui manquent de logique et de psychologie.
Il n’est pas nécessaire de partir de zéro. Vous devez partir de votre propre expérience. Nous ne pouvons pas nous ôter la peau pour entrer dans une autre.
Cela irait à l’encontre de notre essence, de nos apprentissages, de nos valeurs et de notre identité. L’adaptation consiste à détecter les compétences qui fonctionnent pour nous et mettre de côté celles qui ne fonctionnent pas et d’en apprendre de nouvelles.
Cela suppose un exercice d’introspection approprié. Peut-être que l’une de vos forces est la confiance en vous. Vous devriez donc la conserver.
Vous pouvez cependant manquer de transcendance, penser de manière plus créative, savoir percevoir les opportunités au milieu de la tempête. Toutes ces nouvelles approches méritent donc d’être développées, mais en maintenant vos essences.
Capacité d’adaptation et tolérance à l’incertitude
Andrew J. Martin, professeur de psychologie de l’éducation à l’Université de Sydney en Australie, étudie le domaine de l’adaptation humaine depuis de nombreuses années. Il souligne dans l’une de ses enquêtes que si nous éduquions nos étudiants à la tolérance à l’incertitude et à l’adaptabilité aux changements, leurs résultats scolaires s’amélioreraient.
Être capable d’accepter l’incertain, de le traiter sans anxiété, sans peur ni résistance, ne facilite pas seulement une meilleure adaptation. C’est la clé pour percevoir les opportunités en pleine difficulté.
La flexibilité mentale ne fait pas mal, elle enrichit
La capacité d’adaptation ne fait pas mal, car celui qui s’adapte ne perd pas ni n’abandonne. Il exerce sa flexibilité émotionnelle, cognitive et émotionnelle pour s’adapter à la nouvelle réalité avec de meilleures ressources, un meilleur équilibre et une meilleure intuition.
En revanche, l’inflexibilité, elle, fait mal. Tout comme l’esprit rigide qui s’oppose aux changements et se bat contre eux, en vain. Plus que jamais, affinons ces compétences que nous portons tous en nous. Il est en effet temps de les développer davantage et d’en faire nos alliées.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- García Andrade, A. (2019). Neurociencia de las emociones: la sociedad vista desde el individuo. Una aproximación a la vinculación sociología-neurociencia. Sociológica (México), 34(96), 39-71.
- Martin, A. J. (2017). Adaptability – What it is and what it is not. American Psychologist, 72, 696-698. http://dx.doi.org/10.1037/amp0000163
- Martin, A. J., Nejad, H. G., Colmar, S., & Liem, G.A.D. (2013). Adaptability: How students’ responses to uncertainty and novelty predict their academic and non-academic outcomes. Journal of Educational Psychology, 105, 728-746. https://doi.org/10.1037/a0032794
- Martin, A. (s.f). Adaptability: a key capacity whose time has come. Australian Psychological Society. https://psychology.org.au/for-members/publications/inpsych/2017/dec/adaptability-a-key-capacity-whose-time-has-come#:~:text=What%20is%20adaptability%3F,(VandenBos%2C%202015%2C%20p.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.