Quelles sont les phases de deuil lors d'une rupture de couple ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Quand vais-je être bien ? Pourquoi est-ce que je passe de la tristesse à la colère si rapidement ? Il s’agit là des questions les plus fréquentes que se posent les personnes traversant les phases de deuil inhérentes à une rupture de couple. La rupture de couple et le deuil que cela entraîne sont parmi les raisons les plus fréquentes de la consultation psychologique chez les adultes.
Après une rupture de couple, les individus passent par différentes phases composant un cadre de deuil. Dans cet article, nous vous expliquerons quelles sont les phases de deuil inhérentes à la rupture de couple et ce qui caractérise chacune d’entre elles.
Phase 1 : impact ou état de choc
Il s’agit là du début du deuil. Dans cette phase la personne n’arrive pas à y croire, il lui coûte de prendre conscience de la perte et de voir la nouvelle situation. Sur le plan émotif, dans la phase d’impact ou de choc, nous observons une absence de réaction et la personne agit comme si rien ne s’était passé, comme si tout était pareil.
La phase de déni est plus marquée chez les personnes “laissées” et moins perceptible chez celles qui “sont parties”. Ceci s’explique par le fait que la personne qui a décidé de rompre la relation et d’y mettre fin a déjà traversé la phase de déni et de choc. Et par conséquent, celui/celle qui prend la décision de rompre la relation a déjà travaillé sur la nouvelle situation et ne montre pas de déni.
Une fois qu’il est pris conscience de la rupture et que la personne est capable de visualiser ce qui va arriver, la phase suivante se présente, celle du déni de la perte.
La phase de déni est plus marquée chez les personnes qui ont été “laissés” et moins visibles chez celles qui sont “parties”.
Phase 2 : déni de la perte
Dans les phases de deuil inhérente à une rupture de couple, il existe un déni. Dans le cadre de ce dernier, la personne est consciente de ce qu’elle a perdu mais ne veut pas l’accepter, refuse d’accepter que la relation est terminée et fantasme sur un éventuel retour. Un exemple caractéristique de cette phase est représenté par l’idée selon laquelle la rupture peut avoir été une erreur ou le résultat d’une colère devenue incontrôlable.
L’esprit, dans la phase de déni, se concentre sur la recherche de moyens pour résoudre les problèmes, et pouvoir ainsi reprendre la relation. Cette phase a une fonction adaptative, laquelle nous permet de gagner du temps pour “digérer” la perte, pour nous permettre de continuer à assumer notre routine et nos obligations, et pouvoir progressivement prendre conscience des changements qui ont déjà eu lieu et ceux qui se produiront.
Phase 3 : tristesse profonde
Dans cette phase nous commençons à assumer et à ressentir concrètement ce que représente la rupture. La personne commence à être consciente de la manière dont sa vie a changé et continuera à changer. Et tout cela, toutes ces conséquences de la perte sont celles qui génèrent une profonde tristesse accompagnée d’une vision négative du monde, du futur et de soi-même.
Par conséquent, cette phase se caractérise par un fonctionnement psychologique suivant la triade cognitive de Beck, d’un état de profonde tristesse et de symptômes de dépression. La tristesse est une émotion nécessaire pour que nous puissions vraiment assumer la perte, et cela nous aidera à nous connecter avec ce qui s’est passé et à commencer progressivement à surmonter le deuil.
Phase 4 : culpabilité
La phase de culpabilité est l’une des plus caractéristiques parmi les phases de deuil inhérentes à la rupture de couple. En effet, la culpabilité n’intervient pas de manière aussi prononcée lorsque nous faisons face à un autre type de deuil. Cependant, il s’agit de l’une des phases les plus notoires et les plus compliquées à surmonter lors du deuil résultant d’une rupture de couple.
La culpabilité nous amène à penser à ce que nous aurions pu faire ou dire pour que la relation ne prenne pas fin. Le ressassement et la pensée obsessionnelle visant à rechercher les responsables de la rupture peut épuiser psychologiquement la personne et causer un grand état d’anxiété.
Porter 100% de la responsabilité lors d’une rupture de couple est contre-productif et est surtout très injuste. Le couple est une équipe composée de deux personnes et la responsabilité de la rupture est toujours partagée. Essayons de répartir la culpabilité que nous ressentons, comprenons-la comme une responsabilité partagée et dirigeons notre esprit vers l’avenir.
Phase 5 : colère
Une fois que nous arrêtons de sentir que tout a été notre faute et que nous sommes à même de répartir la responsabilité de ce qui s’est passé, nous commençons à ressentir de la colère. Dans les phases de deuil résultant de la rupture de couple, la phase de colère est la plus “bénéfique” ou “positive” dans la mesure où si quelque chose ou quelqu’un nous provoque de la colère, nous tentons de l’éviter et cherchons à l’ôter de notre existence. Et ceci, dans le cas d’une rupture de couple…c’est génial !
Pourquoi la colère est-elle la meilleure chose qui puisse nous arriver dans le cas d’une rupture de couple ? Parce que la colère, correctement dirigée, est un moteur très puissant. En premier lieu, elle nous éloigne de la personne que nous avons perdue et ceci est essentiel pour pouvoir dépasser la situation. Le contact avec un-e ex lors des phases de deuil maintien les personnes dans la phase de culpabilité ou de tristesse et ne les laissent guère avancer.
Nous pouvons être ami-e-s dans le futur, mais pas pendant le deuil. Par conséquent, la colère aide la personne à rester loin de celleux qui lui ont fait du mal. Utilisons notre colère pour nous améliorer personnellement, pour réfléchir davantage sur nous et prendre soin de nous. Mais…attention, ne restons pas bloqué-e-s dans cette phase : si nous le faisons, cette même colère qui nous a protégé-e-s se retournera contre nous.
Phase 6 : acceptation
Si nous avons vécu et utilisé correctement la colère, nous pourrons passer à la phase d’acceptation. Les émotions, dans cette phase, ne sont pas totalement positives ou enrichissantes, ce sont des émotions qui nous permettent de voir ce qui s’est passé comme une expérience dans l’histoire de votre vie, avec ses avantages et ses inconvénients.
La culpabilité nous amène à penser à ce que nous aurions pu faire ou dire pour que la relation ne prenne pas fin.
Les personnes dans la phase d’acceptation commencent à assumer ce qui s’est passé, à penser à elles-mêmes et à diriger leur esprit vers l’avenir et non vers le passé ou la perte. L’acceptation est la manière définitive de surmonter la rupture et nous aide à penser à construire un avenir par et pour nous-même.
Par ailleurs, il est important de garder à l’esprit que les phases de deuil inhérentes à une rupture de couple ne sont pas linéaires ou corrélatives, ce qui est particulièrement notable au début du deuil. Autrement dit, plus la perte est récente, plus les phases de deuil sont changeantes. Nous pouvons passer de la phase 1 à la phase 3, puis à la phase 2 et ensuite 4. Pendant que nous travaillons sur la perte et vivons le deuil, nous nous apercevrons que le retour en arrière est moins fréquent et que nous avançons plus souvent : nous ne ressentons plus autant l’insécurité et nous commençons à regarder vers l’avenir avec des yeux différents.
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- García, F. & Ilabaca, D. (2013). Puptura de pareja, afrontamiento y bienestar psicológico en adultos jóvenes. Ajayu Órgano de Difusión Científica del Departamento de Psicología UCBSP, 11(2), 42-60. http://www.scielo.org.bo/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S2077-21612013000200003&lng=es&tlng=es
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