La psychologie humaniste de Carl Rogers

La psychologie humaniste de Carl Rogers
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La psychologie humaniste de Carl Rogers a donné lieu à tellement d’admiration qu’elle a été définie en son temps comme la révolution silencieuse. Rogers a apporté l’optimisme le plus vital à la psychothérapie pour nous convaincre que nous méritons tous de devenir la personne que nous rêvons d’être. Rogers nous parle des relations authentiques et du besoin de “fleurir” dans notre potentiel maximum en tant qu’êtres humains.

Il y a beaucoup de théories de la personnalité en psychologie ; cependant, il faut dire que toutes ont des axes communs, des points qui convergent vers des idées et autres approches similaires. Cependant, si on fait une petite rétrospective dans cet éventail de théories intéressantes, celle de Carl Rogers ainsi que sa vision positive de l’être humain se démarque car elle apporte un changement nécessaire.

“Dès que l’on m’accepte tel que je suis, je change ; voilà un curieux paradoxe.”

-Carl Rogers-

Carl Rogers a mis l’emphase sur notre capacité à avancer et créer un monde meilleur, il nous a encouragé à être responsables de nous-mêmes, à nous ouvrir à l’expérience au travers d’une thérapie non directive favorisant la connaissance de soi.

La psychologie humaniste de Carl Rogers a en réalité répondu à un objectif concret et essentiel : faciliter l’aide. De fait, il a été celui qui, après la Seconde Guerre mondiale, a proposé d’apporter son assistance psychologique à tous ces soldats handicapés ou traumatisés. Jusque là, la seule aide que pouvaient recevoir ces jeunes était celle des médecins : personne aux Etats-Unis n’avait jamais essayé de voir au-delà des blessures physiques, ni d’analyser et d’intervenir sur les blessures émotionnelles.

Peu après, le Japon l’a invité afin qu’il enseigne aux psychologues du pays ses techniques, sa manière d’aider. Presque sans le savoir, Rogers a alors forgé un type de psychothérapie qui a ébloui et fasciné tout le monde, ce qui lui a valu d’être nominé comme candidat au Prix Nobel de la paix.

illustrations carl rogers

La psychologie humaniste de Carl Rogers

La vie de Carl Rogers lui-même reflète un des principes les plus connus de sa théorie : l’actualisation et cet effort continu de s’épanouir, pour trouver peu à peu ce qui nous définit dans une recherche perpétuelle d’atteinte de nos buts. Lui-même, et aussi curieux cela puisse-t-il paraître, a commencé à orienter sa carrière vers un domaine très différent de celui de la psychologie : la science agraire.

Plus tard, il s’est penché sur l’étude des religions, orientales et occidentales, puis a été diplômé en histoire et en théologie, avant de se sentir attiré par le monde la psycho-pédagogie et par ce complexe processus via lequel nous devenons la personne que nous sommes. C’est alors qu’il s’est intéressé aux théories d’un de ses héros personnels, John Dewey, qui lui a appris que l’éducation ne devait pas se baser uniquement sur un processus intellectuel, mais aussi sur une ouverture à l’expérience.

Ainsi, et aussi influencé par l’existentialisme, il a commencé à publier des livres, des études et des travaux jusqu’à obtenir une chaire en psychologique clinique. Il n’a pas tardé non plus à devenir la pierre angulaire de la psychologie humaniste grâce à sa thérapie centrée sur la figure du “client”, qu’il préfère à la figure du “patient”, cet être passif ; pour lui, la personne qu’il a en face de lui est tout fait capable de déterminer sa propre trajectoire ainsi que d’initier son propre développement personnel.

Dans la psychologie humaniste de Carl Rogers est apparu pour la première fois le terme de “client” pour une raison très claire : ainsi, il pouvait mettre l’emphase sur la relation d’égal à égal avec le thérapeute (contrairement au psychanalyste). Il voulait prouver ainsi la confiance absolue en l’être humain et en sa transformation positive, en sa capacité à trouver des forces, à détruire des mécanismes de défense et à donner forme à cette pulsion vitale au moyen de laquelle se réaliser soi-même.

Quelques clés de la psychologie humaniste de Carl Rogers

Il y a une question que nous nous sommes tous posés ou que nous en viendrons tous à nous poser à un moment ou à un autre : pourquoi tout cela m’arrive-t-il ? Ce que ferait en premier lieu Carl Rogers au moyen des principes de sa psychologie humaniste serait de nous manifester de l’empathie de manière authentique, de se connecter avec ce client pour s’intéresser à la situation qu’il traverse. C’est une rencontre entre un être humain et un autre unis par un objectif commun : explorer notre véritable “moi” pour que l’on puisse prendre des décisions plus satisfaisantes.

Voyons dans la suite de cet article quelques uns des points les plus importants de la psychologie humaniste de Carl Rogers.

“Dans mes relations avec les autres, j’ai compris que rien ne sert, à long terme, d’agir comme si j’étais quelqu’un que je ne suis pas”.

-Carl Rogers-

Le besoin de développer une personnalité fonctionnelle

  • Nous avons tous à notre portée la possibilité d’atteindre nos buts ainsi que le bien-être et de développer notre potentiel maximum. Cependant, comme l’a signalé Rogers, nous voyons généralement cela comme un idéal ou comme une fantaisie peu réalisable. Le bien-être, plus qu’un objectif, est un processus continu dans lequel nous devrions investir des efforts dans le moment présent.
  • Pour développer une personnalité pleinement fonctionnelle, nous devons être ouverts à l’expérience, acceptant non seulement les émotions positives, mais considérant aussi les négatives sans les fuir.
  • Nous devons donner du sens à notre existence. Nous sommes responsables de nous-mêmes, c’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une attitude plus active, réceptive et créative afin de trouver un sens satisfaisant à notre réalité.
  • Ainsi, un autre élément clé de la psychologie de Carl Rogers est la confiance en soi. Ce bien précieux est souvent en danger d’extinction dans notre personnalité. Nous devons par conséquent apprendre à nous faire confiance et à oser prendre des décisions plus courageuses et moins dépendantes de ce que disent ou pensent les autres.
  • Les instants de crise sont des opportunités pour nous d’observer, de deviner et de saisir de nouvelles opportunités. Un principe sans doute lui aussi essentiel à notre développement personnel.
figure humaine et oiseaux

Enfin, et pour conclure, il y a un aspect dont il est sans doute intéressant de tenir compte pour bien mieux comprendre la psychologie humaniste de Carl Rogers : ce qui l’a toujours différencié des autres thérapeutes et qui lui a valu d’être un des psychologues les plus influents, c’est qu’il a toujours choisi de se concentrer sur la personne et pas sur le problème.

Il était l’homme qui posait sur ses clients un regard plein d’authenticité, dénué de tout jugement et de toute intention de les diriger vers une stratégie ou une autre ou de faire usage de la confrontation. L’objectif de sa thérapie consiste à écouter et à faciliter la reconnaissance des émotions ainsi que le processus de définition de la personnalité de chacun… D’où le fait que la plupart de ses stratégies n’apparaissent pas dans les livres ni ne fassent usage d’une méthodologie claire, et que son approche psychologique continue à être considérée aujourd’hui comme une des meilleures stratégies pour traiter les processus de traumatismes ou de problèmes d’attachement.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Lamoutte, E. M. C. (1989). El proceso educativo según Carl R. Rogers: la igualdad y formación de la persona. Revista interuniversitaria de formación del profesorado, (6), 599-603.
  • Rogers, C. (2011). El proceso de convertirse en persona. Madrid: Paidós Ibérica.
  • Rogers, C. (1989). La persona como centro. Barcelona: Herder.
  • Rogers, C. (1951). Client-centered therapy: Its current practice, implications and theory. London: Constable.
  • Rogers, C. (1959). A theory of therapy, personality and interpersonal relationships as developed in the client-centered framework. In (ed.) S. Koch, Psychology: A study of a science. Vol. 3: Formulations of the person and the social context. New York: McGraw Hill.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.