Procrastination : « Je le ferai demain »

Procrastination : « Je le ferai demain »
Sara Clemente

Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Combien de fois avons-nous quelque chose d’important à faire et le repoussons-nous tellement que finalement nous ne parvenons pas à en atteindre le bout ? Pensez-vous que votre négligence soit justifiée ? Ne croyez-vous pas qu’il y ait une solution ? Nous vous expliquons en quoi consiste la procrastination, quelles sont ses répercussions et comment la combattre.

La procrastination est une habitude du comportement qui est liée au vouloir et à la volonté d’action. Elle fait référence à l’action de retarder ou de reporter des situations ou des activités qui sont en attente et qui doivent être réalisées. Approfondissons.

 Je le ferai demain…Ou le mois prochain

Imaginez que vous devez réaliser un dossier pour l’un de vos meilleurs clients. Le chef vous met la pression, car de ce dossier dépend la signature d’un accord très important. Le plus cohérent serait que vous tentiez de réaliser ce dossier le plus tôt possible. Mais, la procrastination vous donne envie de le repousser. En fait, vous réalisez premièrement une infinité de petites tâches, superflues et que l’on pourrait reporter, en laissant le gros dossier pour la fin de la semaine.

Un autre exemple. On vous a volé votre sac et dedans se trouvent vos clés, parmi d’autres biens, les papiers d’identité, le permis de conduite et plusieurs cartes de crédit. Normalement, il serait urgent de porter plainte, de bloquer vos cartes de crédit et de prendre rendez-vous pour refaire vos papiers. Ne pas adopter ce comportement serait, en plus d’être une conduite négligente, une manière de procrastiner.

procrastinateur

Conséquences de la procrastination

Le terme « procrastiner » est habituellement employé pour faire référence à la sensation d’anxiété causée par le fait de ne pas avoir envie de finaliser une tâche qui est en attente. C’est de la pure impuissance, de la pure frustration !

Dans les cas antérieurs, on retarde indéfiniment un problème, en sachant que c’est une situation réellement urgente et qu’elle doit être résolue dans les plus brefs délais. Cette non résolution génère un certain agacement. Retarder le devoir ne se traduit pas par une réduction de l’angoisse, de la colère ou de la préoccupation que nous pouvons ressentir. En fait, c’est plutôt le contraire.

Ces mal-êtres iront en augmentant à mesure que le temps passera et que le conflit ne sera pas résolu. La personne sait qu’elle met en attente quelque chose d’important et que si elle ne l’affronte pas, cela va lui porter préjudice. De plus, si ce comportement se produit de manière continue, il peut devenir une habitude très difficile à changer et surtout très douloureuse.

Les procrastinateurs vivent longtemps dans une sorte d’engourdissement. Ils se retrouvent soumis à des activités sans importance, tandis que d’autres tâches qui doivent être réalisées sont laissées pour le dernier moment ou pour jamais.

Raisons de repousser sine die

Lorsque nous retardons des tâches ou des situations urgentes, nous le faisons pour deux raisons : parce que nous les avons substituées par une autre activité qui nous résulte plus agréable ou sans importante, ou simplement car nous préférons ne rien faire.

Si la justification est qu’une autre nous contraint, nous serons alors victimes du « ici et maintenant ». Il existe une tendance dans l’actualité à prendre comme urgent ce qui est en vigueur, ce qui surgit jour après jour. Avec cela, de grands projets avec des récompenses se retardent tout comme des bénéfices meilleurs à long terme.

Si nous préférons ne rien faire, alors nous nous convertirons en notre propre ennemi. Bien qu’il soit préférable de se reposer de temps en temps, tomber dans la paresse, dans le découragement, dans le manque d’envie ou dans le je m’en-foutisme joue significativement contre notre faveur. La procrastination est un ennemi de la productivité et ne nous permet pas de profiter de notre potentiel.

paresse

Stratégies pour combattre la procrastination

Certaines règles très simples peuvent réduire votre niveau de procrastination, cela passe par le fait de vous poser quelques questions clé :

  • Si tôt ou tard je vais devoir le faire, qu’est ce que j’atteins en le repoussant à plus tard ?
  • Est-ce que cela n’implique que moi ou d’autres personnes sont concernées ?

Une fois les réponses à ces questions trouvées, votre attitude aura probablement changé. Mais vous avez peut-être toujours besoin de stratégies pour les combattre.

  • Règle des deux minutes : elle est basée sur le fait que si vous tardez plus de deux minutes à planifier une action, vous devez cesser de la planifier et la réaliser.
  • Vous devez vaincre votre résistance : une fois le premier pas donné, votre réticence ou votre peur de réaliser l’action disparaîtra.
  • Gérez votre énergie, non pas votre temps : si vous êtes fatigué ou fâché, les probabilités d’abandonner la tâche ou de seulement la commencer augmentent. Et avec cela, votre procrastination augmente.
  • Divisez et vous vaincrez : segmenter le travail en de petites tâches ou des pas concrets aide à voir le bout chaque fois de plus prêt.
  • Accordez-vous des récompenses : une fois votre objectif atteint, il est bon de vous octroyer certains caprices. Faites quelque chose qui vous relaxe, qui vous calme ou qui vous fait plaisir.

Procrastination positive

Il existe certaines théories qui parlent de procrastination positive pour faire référence à la bonne intention qui existe derrière l’attitude négative des procrastinateurs. C’est une approche instrumentale qui défend la manière d’agir des personnes afin d’obtenir un bénéfice. Par exemple, pour éviter de faire des tâches qui nous résultent ennuyeuses, fastidieuses ou trop mécaniques dans le but de ne pas générer des situations violentes ou douloureuses.

Dans ce sens, pour les personnes qui sont très perfectionnistes, la procrastination peut même être une vertu. En ne souhaitant pas faire quelque chose avec hâte et rapidement pour que le résultat soit optimal, elles décident de retarder la tâche. Elles ne la commencent donc pas jusqu’à être sûre d’avoir le temps suffisant pour la terminer de manière parfaite.

D’autres auteurs parlent de la paresse productive. Ils la définissent comme celle qui motive les personnes à chercher des astuces, des solutions ou des raccourcis cognitifs pour réaliser une tâche avec le moindre effort.

Eviter la responsabilité ou se réfugier dans des tâches superflues peut vous convertir en un procrastinateur chronique. Trouvez une solution et abandonnez cette attitude. Défendez la résolution des problèmes ou des tâches les plus complexes en priorité. Vous verrez comme vous vous sentirez mieux avec vous-même !

 


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