Pourquoi aimons-nous avoir peur ?
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Il est naturel d’être fasciné par tout ce qui nous fait ressentir de la peur. Les mécanismes qui causent ce fait ont été étudiés par la communauté scientifique. Les comprendre nous aide à mieux appréhender la façon dont notre esprit fonctionne. Nous allons maintenant voir, dans cet article, pourquoi ce phénomène se produit.
Nous aimons avoir peur en raison de notre fonctionnement cérébral
Selon les chercheurs, la raison pour laquelle nous aimons nous sentir effrayés est lié à la façon dont notre esprit fonctionne. Lorsque nous nous trouvons face à un stimulus potentiellement dangereux, notre corps se prépare à agir. Lors de ces situations, certaines hormones sont sécrétées. Elles nous font entrer dans un état de “combat ou fuite”.
Grâce à ce mécanisme, nos ancêtres ont maximisé leurs possibilités de survie face à tout type de situations nocives. Des substances comme l’adrénaline ou la norépinéphrine (deux des neurotransmetteurs impliqués dans les réponses de peur) les aidaient à fuir de ce qui pouvait leur faire du mal ou à y faire face.
Le problème de ce mécanisme est qu’il a peu évolué lors de ces 10000 dernières années. Les stimulus que nous rencontrons aujourd’hui sont assez distincts de ceux de l’époque des cavernes mais notre réponse corporelle est encore quasiment la même.
La plus grande différence au niveau de notre façon de réagir se produit dans notre cerveau rationnel. Et c’est précisément dans cette différence que nous pouvons trouver la raison de ce “goût” pour la peur.
Déconnexion entre le corps et l’esprit
Aujourd’hui, lorsque nous nous retrouvons face à un stimulus que notre corps interprète comme dangereux, une déconnexion se produit entre ce que nous pensons et ce que nous ressentons. D’un côté, notre système hormonal s’active comme si nous devions faire face à une situation potentiellement nocive. Cependant, dans le cas d’un film d’horreur ou d’une maison hantée, notre cerveau est parfaitement conscient que nous ne sommes pas en danger.
Ainsi, contrairement à ce qui arrivait à nos ancêtres, nous pouvons apprécier la sensation produite par les hormones sans nous sentir en danger. De cette façon, nous nous sentons plus actifs, pleins d’énergie et ne souffrons pas des conséquences d’un affrontement avec une menace réelle.
En fait, selon certaines recherches, les hormones liées à la peur ressemblent beaucoup à celles du bonheur. C’est pour cela que de nombreuses personnes affirment se sentir mieux après une expérience terrorisante mais sans danger. Chercher des stimulus qui nous font peur peut même devenir addictif.
Relation entre personnalité et goût pour la terreur
Les hormones libérées face à une situation terrorisante ne sont pas le seul facteur à prendre en compte dans ce phénomène. Selon plusieurs recherches, nous n’aimons pas tous avoir peur. Il existerait des grandes différences individuelles en fonction de notre personnalité.
On a ainsi découvert qu’il existe plusieurs choses qui nous font sentir plus d’attirance pour les expériences effrayantes. Voici les plus importantes:
- L’ouverture à l’expérience. Les personnes qui se sentent fascinées par de nouvelles expériences aiment généralement davantage les situations terrorisantes.
- Extraversion. Les personnes extroverties ont besoin d’un plus grand niveau de stimulation externe pour se trouver réellement à l’aise. Les films d’horreur, les maisons hantées et d’autres éléments similaires les attirent donc davantage, contrairement aux personnes introverties.
- Empathie. Curieusement, les personnes particulièrement empathiques ont tendance à apprécier les situations de terreur. Cela peut être dû au fait qu’elles ont une plus grande capacité que le reste des gens à traiter les émotions. Par conséquent, elles souhaitent vivre davantage d’expériences de ce type.
Vous venez de découvrir plusieurs des raisons qui expliquent pourquoi nous aimons avoir peur. Bien sûr, beaucoup d’autres facteurs peuvent entrer en jeu. La science a encore beaucoup de questions sans réponses et d’hypothèses à éclaircir. Il faut donc encore effectuer plus de recherches sur ce thème.
Enfin, il faut savoir que la curiosité envers tout ce qui peut nous générer une sensation “artificielle” de peur est chaque jour de plus en plus forte.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.