Peur de perdre le contrôle : lorsque l'anxiété pense pour moi
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Lorsque l’anxiété pense pour nous, tout commence à se brouiller. La peur de perdre le contrôle nous saisit parce que nos émotions les plus négatives sont celles qui tiennent le gouvernail, tandis que les pensées intrusives dessinent un scénario menaçant à partir duquel nous nous défendrons. Il s’agit de moments où nous craignons de blesser quelqu’un, de moments limites que nous devrions savoir gérer.
Personne ne sera surpris d’apprendre qu’il s’agit précisément de l’une des peurs les plus communes que l’être humain a tendance à expérimenter. Ceci est par exemple vécu par celui qui vit une situation d’usure continue dans son environnement de travail et qui craint que d’un moment à l’autre, toute cette tension contenue et longtemps tue, finisse par exploiter de la pire façon.
Lorsque nous cédons le contrôle à notre anxiété
Roberto vit une période de hauts et de bas assortie de beaucoup d’anxiété. Après presque un an de chômage, il se sent coincé dans n’importe quel domaine de sa vie. Ses parents, quant à eux, s’inquiètent de sa situation, essayent de l’encourager et lui suggèrent de venir manger à la maison tous les jours. Cependant, lors du dernier repas, Roberto était conscient qu’il commençait à avoir peur de perdre le contrôle à tout moment.
Lors du repas du week-end dernier, son frère fit un petit commentaire sur sa situation, commentaire qu’il interpréta de la pire façon possible. Sa réaction émotionnelle était excessive, il réagit avec colère, il éleva la voix et dit une série de mots qu’il regrette désormais. Le repas s’est terminé avec les larmes de sa mère et avec un claquement de porte de son frère. Notre protagoniste est conscient qu’il a un problème, mais il ne possède pas les ressources pour le gérer de manière adéquate…
Il est possible que cette situation nous soit connue. Nous devrions par conséquent comprendre en premier lieu la manière dont l’anxiété elle-même modifie notre comportement, nos pensées et notre style de réponse face à certains stimuli. Voyons cela dans la suite de cet article.
Le démon de l’anxiété et son mécanisme d’action
Lorsque les personnes supportent un excès d’inquiétudes, de peurs et d’incertitudes, notre cerveau réalise une interprétation quelque peu le spartiate : attention, tout ce qui nous entoure est menaçant. Suite à cette conclusion, il détermine qu’il n’existe qu’une issue, nous défendre de tout et de tout le monde.
- Notre jugement cesse d’être rationnel et nous cédons le gouvernail à ce pilote automatique plus instinctif , moins réfléchi et bien évidemment illogique.
- Nous expérimentons un sentiment d’irréalité très inconfortable, comme si tout ce qui se passait n’était pas authentique et comme si tout nous était étranger (dépersonnalisation).
- Nous tombons dans un état d’hypervigilance continue, nous sommes toujours sur la défensive, réagissant excessivement face aux plus petites choses, générant des pensées négatives obsédantes et anticipant des choses qui ne sont pas encore arrivées.
Comment gérer la peur de perdre le contrôle
L’une des informations que nous rencontrons souvent dans de multiples livres de développement personnel est l’idée que “dans toute situation, nous avons tous l’occasion de réagir d’une manière ou d’une autre. Choisir le meilleur chemin est de notre responsabilité”. Nous devons admettre qu’il s’agit là d’un message très inspirant, mais que lorsque une personne souffre d’anxiété, il lui est très difficile de discerner quel est le bon chemin.
Un esprit anxieux ne pense pas, il réagit. Un esprit anxieux n’a pas le contrôle total sur lui-même et n’optera donc pas toujours pour les meilleurs choix. Tout cela nous oblige à comprendre que gérer ces situations n’est pas une tâche facile, il n’est pas suffisant d’avoir de bonnes intentions lorsque ce que nous avons un nœud à l’intérieur qui nous empêche de respirer et de penser clairement.
Réfléchissons désormais aux stratégies qui sont généralement les plus appropriées pour affronter la peur de perdre le contrôle.
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Mesures pour éviter que notre anxiété ne prenne le contrôle
- Première étape : ne pas contrôler. Réfléchissons-y un instant : nous passons beaucoup de temps à contrôler notre frustration, à cacher des pensées, à ravaler des émotions, à cacher nos humeurs … Finissons-en avec une telle retenue et faisons quelque chose de cathartique et libérateur pour commencer. Soyons capables de mettre sur la table ce qui est en nous, exprimons ce que nous ressentons, sans crainte.
- Parlons de nos peurs, raisonnons avec elles. Une façon de désactiver le pouvoir de la peur est de lui donner un nom et de parler avec elle -> “J’ai peur de perdre ma famille parce que je suis conscient du fait que ces derniers temps je perds le contrôle de mes émotions, je dis des choses que je regrette plus tard”.
- Contrôlons nos pensées pour contrôler nos émotions. Cet objectif est la prémisse de la thérapie cognitivo-comportementale, l’une des plus appropriées pour ces cas caractérisés par la peur de perdre le contrôle de soi.
La dernière étape suppose de libérer notre corps pour libérer notre esprit. Un tel objectif peut être atteinte grâce à de multiples thérapies telles que la relaxation musculaire progressive de Jacobson, le mindfulness, le yoga ou tout autre exercice physique. Nous pourrons libérer les tensions physiques grâce à ce type de stratégies, et notre cerveau pourra progressivement acquérir une approche plus détendue.
Récupérer le contrôle sur nous-mêmes est possible, travaillons-y.
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