Nous pleurons parfois tellement que des baleines pourraient nager dans nos larmes

Nous pleurons parfois tellement que des baleines pourraient nager dans nos larmes

Dernière mise à jour : 05 septembre, 2016

Pleurer est une action involontaire qui n’a pas pas besoin de s’accomplir pour se ressentir.

Vous extériorisez les pleurs et les larmes en sont leur représentation; mais vous les intériorisez aussi, et alors, il n’y a pas d’image possible, rien qu’un nœud dans votre corps.

Ces deux façons de pleurer impliquent un tracas, et parfois, parviennent à vous étouffer.

Les pleurs que vous n’arrivez pas à extérioriser sont, normalement, les plus réels. 

Vous ne savez pas exactement comment ça s’est passé, mais vous vous trouvez prisonnier d’une chose que vous ressentez et dont vous pensez ne pas pouvoir échapper.

Elle vous semble alors tellement inhérente à vous-même que vous ne réussissez pas à deviner la différence entre vos limites et les siennes :  normalement, vous êtes plus fort, mais elle prend toujours le pas sur vous.

“La véritable douleur est indicible. Si vous pouvez parler de ce qui vous angoisse, vous avez de la chance : cela signifie que ce n’est pas si important. Parce que quand la douleur retombe sur vous sans crier gare, elle vous arrache en premier la parole. Je parle de cette douleur si grande qu’elle ne vous semble même être étrangère, que vous pensez plutôt qu’elle a été ensevelie par un luth.”

La valeur d’une larme

Vous avez connu la douleur sur votre propre peau et vous savez ce que l’on ressent quand quelque chose vous a brisé le cœur : des jours qui vous semblent des mois, des mois qui prennent l’apparence d’années. Une envie de vivre un autre jour qui brille par son absence. Des nuits en silence à écouter vos cris…

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La morale de toute cette angoisse peut s’apprécier à la valeur d’une larme : l’essence que cela peut avoir quand vous pleurez ou quand vous voyez quelqu’un pleurer.

Il est probable qu’une de vos larmes vous ait rapproché de quelqu’un d’autre plus qu’un sourire, et il est possible que le fait de voir la douleur chez une autre personne ait animé votre volonté de la rencontrer et de vous rencontrer.

Vous savez que vous pouvez vous reconnaître dans cet être et ne pas être, vouloir et ne pas pouvoir.

C’est pour cela que vous vous entourez de personnes qui s’ouvrent à vous et qui vous font savoir qu’elle ressentent ce qu’un jour, vous avez pu ressentir.

Les larmes nous ramènent à la véracité de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains.

Vous allez y arriver, surmontez le naufrage

Comme disait le poète Garcia Lorca, comme tout os qui rompt et le fruit mûr;  nous naissons en pleurant, nous prenons de l’air pour faire sortir ce qui nous fait mal, et nous prenons de l’air.

Voilà pourquoi je sais que vous allez y arriver : peu à peu, le nœud laissera sa place à d’autres choses qui vous apprendront à le connaître et à le surmonter.

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Il va se défaire et la douleur constituera une des marques indélébiles de votre passage sur Terre.

Il vous accompagnera là où vous irez, mais un jour viendra où il ne sera plus que ce qu’il fut auparavant et ce qu’il n’est plus.

Vous aurez surmonté le naufrage et alors, vous réaliserez la réalité des mots de de Paula Bonet : nous pleurons parfois tellement que des baleines pourraient nager dans nos larmes, mais vous ne pouvez pas les laisser vous noyer.

Vous ne vous noierez pas, même si vous avez de l’eau dans la gorge. Vous vous souviendrez, peut-être, que le feu existe toujours parce qu’il faut bien quelque chose pour compenser le froid.

Vous trouverez, en utilisant toute la force qu’il y a en vous, ces personnes qui peuvent vous procurer la chaleur qui vous fait tant défaut.

Et il est même probable que vous n’ayez pas besoin de force, que vous appreniez que les amis sont toujours là sans que l’on ait à le demander, et quand vous en avez le plus besoin.

“Ne te rends pas, tu as encore le temps
d’y arriver et de recommencer,
d’accepter tes ombres, d’enterrer tes peurs,
de libérer fardeau, de reprendre le vol.
 
Ne te rends pas parce que la vie, c’est ça,
c’est continuer le voyage,
c’est poursuivre tes rêves,
c’est dégager du temps,,
c’est tout déblayer et découvrir le ciel […]”
-Mario Benedetti, ‘Ne te rends pas’-

Ne te rends pas, pleure, mais ne te rends pas.

Dans la vie, il faut des gens qui se relèvent de leurs chutes, qui apprennent à être debout et peuvent nous dire comment ils y sont parvenus.

La vie et les autres ont besoin de gens qui, comme vous, sont capables de pleurer, et en même temps, de comprendre leurs larmes.


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