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Manger par anxiété : ce n'est pas de la faim

5 minutes
Les émotions et la nourriture entretiennent un lien. Mais au-delà du surpoids ou des problèmes de santé évidents, cela génère avant tout du malheur, de la souffrance et un sentiment de culpabilité. Il faut savoir distinguer la vraie faim de la faim émotionnelle.
Manger par anxiété : ce n'est pas de la faim
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La tristesse ronge également, tout comme le stress ou la frustration. Nous ne sommes pas toujours capables de distinguer la vraie faim de la faim émotionnelle. Cela fait que l’anxiété à l’heure de manger finit par se traduire de nombreuses fois en cholestérol, en hypertension, en surpoids et en d’autres problèmes de santé.

Maintenant, au-delà de ces problèmes organiques, il y a un autre défi plus complexe. Nous faisons référence à la souffrance, à l’insatisfaction, à la culpabilité et au malheur. Tout cela peut toutefois être nuancé.

Nous avons tous traversé une période spécifique où nos nerfs nous ont amenés à tomber dans des habitudes alimentaires peu appropriées. Les examens ou le travail peuvent, par exemple, nous conduire à adopter des comportements peu sains vis-à-vis de la nourriture.

Cependant, il existe d’autres réalités qui passent souvent inaperçues. Les troubles de l’alimentation se manifestent souvent de cette manière. En fin de compte, la nourriture est intimement conditionnée par notre état d’esprit et, parfois, nous nous retrouvons dans un état dont il est très difficile de sortir. La faim émotionnelle ne nous demandera jamais une assiette de légumes.

L’anxiété a une prédilection pour la “malbouffe”. Ainsi, si l’anxiété elle-même n’est pas traité, nous renforcerons encore plus ce comportement dans lequel est le véhicule du soulagement émotionnel.

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Manger par anxiété : symptômes, causes et stratégies d’adaptation

L’anxiété liée à la nourriture, si elle devient une constante, reflète un trouble de l’alimentation. Par ailleurs, une grande partie des études scientifiques sur ce sujet montrent que les troubles anxieux sont, dans la plupart des cas, le facteur étiologique de ce type de problème alimentaire.

Des recherches, comme celle menée au Département de psychiatrie de l’Université du Minnesota (États-Unis), nous renseignent sur cette relation. L’auteur de l’étude, le Dr Corine Webb, note que beaucoup de ces personnes ont, en moyenne, de faibles compétences pour gérer les états émotionnels qui alimentent la faim compulsive.

Ce sont sans aucun doute des situations complexes dont nous devrions être plus conscients. Nous les analysons ci-après.

Comment savoir si  je mange par anxiété ?

Cela peut sembler une évidence. Mais aussi frappant que cela puisse paraître, ce n’est pas toujours le cas : de nombreuses personnes ne savent pas différencier la vraie faim de la faim émotionnelle. Voyons quelques données caractéristiques sur cette dernière.

  • L’envie de manger quelque chose apparaît soudainement et impulsivement sous forme de fringales.
  • En général, ces épisodes de prise alimentaire se déroulent sans personne devant nous.
  • Le cerveau recherche essentiellement des aliments qui génèrent du plaisir, qui nous fournissent un cocktail élevé de sérotonine. C’est pourquoi les personnes concernées se dirigent vers la “malbouffe”.
  • La faim émotionnelle survient avec une plus grande intensité juste au moment où nous avons de nombreuses obligations et pressions. Par exemple, au lieu de terminer votre projet qui est à rendre pour demain, vous êtes assis sur le canapé avec quelques paquets de chips, une pizza et une glace.
  • Cet appétit n’est pas physiologique, mais il est difficile de l’assouvir. Nous mangeons jusqu’à ce que nous nous sentions rassasié, bien qu’en réalité la seule chose que nous cherchions à faire soit de combler le vide. Il est question de tromper l’anxiété avec quelque chose de gratifiant.
  • Il faut garder à l’esprit que manger par anxiété produit un sentiment de culpabilité. Nous mangeons pour calmer le besoin émotionnel, mais loin d’être satisfaits, une gêne apparaît.
  • Nous nous sentons mal de ne pas avoir le contrôle. Nous savons que ces aliments ne sont pas sains et le sentiment qu’il ne nous aide renforce la frustration.

La faim émotionnelle, quelle en est la cause ?

Ce sont nos émotions qui nous poussent à manger par anxiété. Elles sont généralement orchestrées à leur tour par des situations très différentes. Les plus fréquentes sont les suivantes :

  • Auto-demande élevée.
  • Besoin constant de tout maîtriser. Cela peut nous paraître ironique, mais cela a une explication. La nécessité que tout soit sous nos rênes et en ordre peut nous épuiser et générer soudainement un effet de rebond. Cet épuisement cherche une soupape d’échappement avec l’admission de la malbouffe.
  • Faible estime de soi qui nous fait voir dans la nourriture un refuge enrichissant.
  • La nourriture est considérée comme un mécanisme de fuite pendant une période de stress intense ou simplement lorsque nous passons une mauvaise journée.
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Les stratégies pour ne pas manger par anxiété

Si nous traînons ce comportement depuis longtemps, il faut impérativement consulter un professionnel spécialisé dans les troubles de l’alimentation. Les psychologues et les nutritionnistes sont les meilleurs alliés dans ces situations.

En revanche, s’il s’agit d’un fait occasionnel, la situation est moins grave. Si nous sommes conscients qu’à certains moments, nous optons pour ces comportements alimentaires malsains, il est conseillé de suivre les directives suivantes.

  • Clarifiez les sources de stress et d’anxiété qui vous poussent à manger de manière impulsive. Gérez-les, concentrez-vous sur elles et contrôlez-les.
  • Introduisez des changements dans votre routine, quelque chose de motivant qui vous aide à canaliser votre anxiété. Faites du sport, inscrivez-vous à des cours de danse, etc.
  • La recherche d’autres types de récompenses peut vous aider.
  • Évitez de manger seul.
  • Planifiez ce que vous allez manger. Ne laissez pas de place à l’improvisation.
  • Allez au supermarché avec une liste déjà détaillée d’aliments sains. Ce que vous ne mettez pas dans le panier ne sera pas chez vous et vous éviterez ainsi les tentations.
  • Apprenez à gérer vos émotions, pratiquez des techniques de relaxation.

Nous avons tous connu le vide de la faim émotionnelle. Ce trou dans l’estomac que la nourriture ne comble pas. Ces fentes internes sont toujours le résultat d’un esprit qui demande de l’attention. Elles mettent en évidence une estime de soi devant être réparée et renforcée. N’hésitez pas à consulter un bon professionnel. Votre santé physique et psychologique est importante.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • CM Webb (2011) Eating-related anxiety in individuals with eating disorder.Eat Weight Disord. 2011 Dec; 16(4): e236–e241.
    doi: 10.1007/BF03327466
  • Fairburn, C.G. (1995). Overcoming Binge Eating. New York: Guilford Press.
  • Yanovski, S.Z. (1993). “Binge Eating Disorder: Current Knowledge and Future Directions”. Obesity Research.

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