Lorsqu'une personne est atteinte de démence, quelles sont les répercussions au sein de sa famille ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Au cours des dernières années, l’espérance de vie a considérablement augmenté : nous vivons plus longtemps, et en meilleure santé. Evidemment, c’est une bonne nouvelle, mais cela implique aussi l’apparition d’une série de problèmes de santé qui auparavant n’existaient pas.
Nous vous parlons ici de la démence : le temps qui passe implique, dans certains cas, une détérioration au niveau cognitif qui fait que la personne qui en souffre a de plus en plus de difficultés à se débrouiller seule. De fait, il s’agit de la principale cause de dépendance dans les pays développés. Comment cette situation affecte-t-elle les membres de la famille de la personne démente ?
“La démence, c’est comme un moment de doute où on ne saurait pas si on doit faire confiance à nos yeux ou à notre mémoire car les deux semblent capables de commettre les mêmes erreurs insidieuses.”
-John Katzenbach-
Les causes des conflits dans la famille quand un-e membre est atteint-e de démence
Dans toutes les familles, il existe des sources de conflits au quotidien qui se résolvent plus ou moins bien selon les habilités qu’ont les membres à solutionner les problèmes. Lorsqu’une personne souffre de démence, ces causes de disputes et de tensions entre les membres de la famille augmentent.
Cela est ainsi dû au fait que la démence suppose l’apparition de nombreux facteurs stressants qui auparavant n’existaient pas. En premier lieu, généralement, on manque d’information sur la maladie. De plus, il est difficile de déterminer quelle sera son évolution, ce qui génère une grande incertitude au sein des membres de la famille.
“La démence dévore les pensées de la personne malade et détruit à son tour les sentiments de ceux qui l’aiment et s’occupent d’elle.”
-Nolasc Acarín Tusell-
D’un autre côté, l’attention dont a besoin une personne démente implique généralement de grandes dépenses ; il peut même s’avérer nécessaire d’embaucher des personnes pour qu’elles s’occupent d’elle ou encore de la placer dans une résidence pour le troisième âge. Peuvent aussi surgir des conflits puisqu’on ne dispose pas d’assez de temps s’occuper des autres membres de la famille.
Enfin, surgissent généralement des désaccords sur comment on doit prendre soin de la personne qui souffre de démence. Mais ce n’est pas tout, certain-e-s peuvent aussi percevoir que d’autres ne prennent pas les bonnes décisions ou qu’iels cherchent leur propre intérêt.
Lorsqu’une personne est atteinte de démence et que les conflits au sein de la famille se maintiennent, que se passe-t-il ?
Maintenant que l’on connait les sources du conflit, il est nécessaire de savoir pourquoi il ne se solutionne pas, pour pouvoir apprendre à le faire. Le blocage de la communication entre les différent-e-s membres de la famille est la principale raison qui empêche de trouver une alternative qui puisse satisfaire tout le monde.
Ce blocage fait que certain-e-s membres de la famille ont des difficultés à exprimer comment iels se sentent et ce qu’iels pensent de la démence. Parfois même, cela leur est complètement impossible. Mais ce n’est pas tout, peut aussi surgir la peur de demander de l’aide aux autres si une dispute surgit.
D’un autre côté, il se peut que les enfants aient eu des problèmes dans le passé avec la personne qui est maintenant malade. Cela peut mener une certaine culpabilité à apparaître, et faire que l’on réponde de manière plus agressive aux autres membres de la famille. Enfin, peut apparaître une sorte de compétition entre les frères et soeurs pour démonter qui prend le plus et le mieux soin de la personne malade.
Que peut-on faire pour que les conflits dus à la démence se résolvent ?
Le fait que l’un-e des membres de la famille souffre de démence sera une situation complexe pour tou-te-s, mais il est possible de minimiser l’apparition des conflits que l’on finit par expliquer. C’est pourquoi il est important de modifier toutes ces dynamiques préjudiciables qui influent sur le processus.
Dans cette logique, l’importance de travailler sur la communication est vitale. Etre capable d’exprimer nos émotions et nos opinions par rapport à la maladie va nous aider à résoudre les différentes querelles. D’un autre côté, il ne faut pas oublier que plus la famille sera soudée plus ce sera facile et plus le soutien et l’engagement entre les différent-e-s membres sera important.
“Demandez une main qui serre la sienne, un coeur qui prend soin de lui et un esprit qui pense pour lui quand il ne peut pas le faire ; une personne qui le protège dans son voyage via les dangereux angles et virages du labyrinthe.”
-Diana Friel-
De plus, le fait d’être capable de s’adapter avec flexibilité aux changements de rôles et d’habitudes qui peuvent avoir lieu favorise la qualité du soutien et de la manière dont on s’occupe du/de la malade. Enfin, il est important d’être capable de prendre des décisions de manière focalisée. Tout cela va contribuer à ce que la famille s’adapte mieux à la démence et qu’elle en souffre moins.
Images de Cristian Newman, Tiago Muraro et Alex Boyd
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