L'intelligence des poulpes: un mystère fascinant
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
L’intelligence des poulpes est un sujet qui attire de plus en plus l’attention des scientifiques. Ces créatures, à mi-chemin entre un alien de l’océan et un cerveau avec des ventouses, disposent d’un esprit étonnant. Il faut savoir que les 500 millions de neurones que ces céphalopodes possèdent se trouvent dans leurs tentacules. Grâce à eux, ils explorent, sentent et prennent des décisions.
Ceux qui travaillent dans des aquariums ou des océanographiques savent que les poulpes sont les animaux qui apportent le plus de problèmes. Tous les responsables de ces installations racontent des histoires fascinantes sur la façon dont ces animaux trouvent des moyens de s’échapper ou de s’introduire dans d’autres aquariums pour voler de la nourriture à d’autres espèces marines. Oui, ils sont fascinants.
Pour beaucoup de scientifiques, en revanche, l’intelligence inhabituelle des céphalopodes n’a rien d’extraordinaire. Certains disent que toutes ces habiletés répondent à une simple intelligence écologique. En d’autres termes, les animaux développent certaines stratégies en fonction des demandes de l’environnement. Par conséquent, les poulpes ne seraient rien de plus que des êtres qui se débrouillent pour trouver de la nourriture n’importe où.
Il existe malgré tout une donnée particulièrement étonnante. Piero Amodio, scientifique à l’Université de Padoue, en Italie, a enregistré une vidéo qui est rapidement devenue virale. Dans cette dernière, nous voyons un poulpe qui fait tout ce qu’il peut pour attraper un coquillage et rentrer dedans. Un peu plus tard, l’animal l’emporte parce qu’il sait que c’est un “outil” et qu’il pourra lui servir. Ci-dessous, nous voyons clairement un exemple de planification.
L’intelligence des poulpes : caractéristiques et mystères
Il y a plus de 275 millions d’années, les céphalopodes avaient une carapace sur le dos. Elle leur servait à se défendre des prédateurs, mais représentait également un inconvénient: elle les freinait dans leur quête de nourriture. Se libérer de cet élément leur a permis d’explorer leur environnement avec plus de liberté, de s’introduire dans des trous plus étroits, de gagner de la puissance pour briser des coquillages, des rochers et aussi pour chasser avec une plus grande précision.
Cependant, ne plus avoir de carapaces les a aussi rendu vulnérables. C’est pour cela qu’ils sont devenus plus ingénieux et se sont mis à chercher des “substituts” pour pouvoir se protéger. Mais l’intelligence des poulpes va bien au-delà de ce simple fait. L’un des plus grands experts en la matière est Peter Godfrey-Smith, un philosophe australien qui est en contact permanent avec ces créatures. Son objectif est d’explorer l’origine de la conscience à travers les céphalopodes.
Ainsi, Le poulpe, la mer et les origines profondes de la conscience est un travail très étonnant qui vaut la peine d’être lu pour mieux comprendre ces êtres et, en même temps, une partie de nous-mêmes. Dans ce livre, Godfrey-Smith nous parle de sa rencontre avec une gigantesque seiche en Australie. Cet animal, au lieu d’avoir peur de lui, l’a observé et s’est rapproché pour le “caresser” avec une immense curiosité. Ce contact délicat l’a marqué pour toujours.
Les poulpes modifient leur propre code génétique
Cette donnée est suprenante. Eli Eisenberg, scientifique à l’Université de Tel Aviv, a réalisé une étude sur l’intelligence des poulpes pour découvrir que ces animaux sont capables de “manipuler” leur propre code génétique.
Les céphalopodes “améliorent” leur système nerveux en fonction des demandes climatiques de l’environnement. Leurs organismes effectuent une recombinaison de l’acide ribonucléique (ARN): ils envoient ainsi de nouvelles protéines aux gènes pour améliorer leur adaptation. C’est une chose que l’être humain réussit à faire progressivement et lentement à travers l’évolution, mais les poulpes, eux, y parviennent en fonction de leurs besoins.
La même quantité de neurones que nos chiens
Les poulpes ont environ 500 millions de neurones, comme les chiens. Cependant, le système nerveux des céphalopodes est réparti dans leurs tentacules. Ils présentent donc 9 cerveaux: un cerveau central et huit cerveaux périphériques.
Les tentacules sont donc une partie indispensable de l’intelligence des poulpes. Grâce à eux, ils peuvent explorer, sentir, savourer et même prendre des décisions. Chaque tentacule peut prendre une décision déterminée, séparée des autres. Cependant, ils travaillent tous en harmonie et sans désaccords.
Ils communiquent, jouent et sont créatifs
Les biologistes ont découvert que certains calamars communiquent entre eux à travers un système qui ressemble au code morse. Par ailleurs, ceux qui sont habitués à observer le comportement des poulpes savent qu’ils sont extrêmement créatifs.
Ils construisent leurs propres cachettes, sont capables de solutionner des problèmes de façon créative, font face à des défis, ouvrent des caisses, chassent de façon originale et ont des comportements qui ressemblent à ceux des humains.
Lorsqu’ils se trouvent dans un endroit qui ne leur plait pas, ils sont capables de lancer des jets d’eau contre leurs soigneurs dès qu’ils les voient. Ils développent des manies et également des passions. Ils ont des objets fétiches et d’autres qui les dégoûtent. Dans ce cas, ils n’hésitent pas à les détruire. Enfin, ils sont rusés et développent un attachement pour certains soigneurs. D’autres n’ont droit qu’à de la haine.
Pour conclure, comme le signale le philosophe Peter Godfrey-Smith, se plonger dans l’intelligence des poulpes signifie aussi se plonger dans notre propre conscience. L’esprit, en fin de compte, a surgi de la mer; l’origine de toute vie provient du monde océanique et, par conséquent, regarder les yeux d’un céphalopode signifie être conscients du fait que nous partageons une histoire avec lui.
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- Godfrey-Smith, Peter (2017)Otras mentes. El pulpo, el mar y los orígenes profundos de la consciencia. Paidós.
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