L'histoire du symbole de la psychologie (Ψ)

L'histoire du symbole de la psychologie (Ψ)
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

L’histoire du symbole de la psychologie renferme quelque chose de mythologique. L’évolution du terme “psi” (Ψ) a une certaine originalité. Initialement, cette vingt-troisième lettre de l’alphabet grec avait fini par être translittérée par les Romains pour former le mot psyche, qui voulait dire papillon. Plus tard, il a pris le sens de souffle puis d’âme.

Tous ceux qui ont étudié la psychologie se souviennent de ce moment où, une fois arrivés à l’université, ils voyaient ce symbole apparaître presque partout. Dans des livres, sur les bureaux des professeurs, dans des notes d’informations… Les curieux savent également le reconnaître. Ce symbole fait partie de cette culture des symboles si habituels dans certaines disciplines, comme en philosophie avec le célèbre “phi” (Φ).

L’origine du mot psychologie vient de la fusion de deux mots grecs: ψυχή y λογία.

Cependant, nous n’allons parfois pas plus loin que l’iconographie. Qui plus est, nous avons tendance à croire certaines légendes urbaines qui déforment un peu la magie de nos origines. Ainsi, il est très habituel d’entendre que le symbole de la psychologie (Ψ) est un trident, le trident du diable. Ce n’est absolument pas vrai.

Cette fausse théorie est née à l’époque où les maladies mentales étaient considérées comme des maux diaboliques. Des troubles qui répondaient à des influences surnaturelles, à des sortilèges, à des sorts. L’homme ne pouvait pas lutter contre cela. Tout était donc entre les mains de l’Eglise et, bien sûr, des bûchers. Mais cette théorie ne correspond pas à la réalité. Voyons maintenant quelle est la véritable origine du symbole de la psychologie.

symbole psychologie

L’histoire du symbole de la psychologie (Ψ), la science de l’âme

En grec ancien, le mot psyche, comme nous l’avons signalé au début, signifiait papillon. Cet insecte symbolisait le souffle de la vie, un vent d’air frais, une brise vitale… Petit à petit et avec l’influence de l’empire romain, ce mot a fini par symboliser l’âme humaine. Une idée qui intégrait la force vitale de l’être humain ou le “ka” de la culture égyptienne.

Les Grecs et les Romains avaient une vision très précise de l’âme des personnes. Selon leurs croyances, quand quelqu’un mourait, ce souffle, ce “ka” dont parlaient les égyptiens, émergeait comme un courant d’air frais. Et il le faisait sous la forme d’un papillon. Il n’y avait donc rien d’atterrant dans cette image, rien de triste ou d’effrayant. Le papillon était un être qui représentait la lumière, le changement, l’espoir

L’histoire du symbole de la psychologie a donc fini par lier le terme psyche à “logia” (ψυχή y λογία).  De cette façon, et avec le temps, “la science de l’âme” est devenue “la science de l’esprit”, le symbole “Ψ” étant sa représentation maximale.

papillon

Le mythe d’Éros (Cupidon) et de Psyché

Dans la mythologie grecque, le mot “psyché” signifie bien plus que papillon, âme ou esprit. Psyché est une déesse, un personnage avec des ailes de papillon qui a vécu un très bel amour, celui qu’a immortalisé Apuleyo dans ses Métamorphoses (L’Âne d’or).

On raconte que, parmi les trois filles d’un roi de Grèce, une était réellement spéciale. Elle était si délicate, belle et pleine de joie qu’Aphrodite elle-même la considérait comme une rivale. Elle était si jalouse qu’elle n’hésita pas à envoyer son fils Éros (Cupidon) lui tirer une flèche. Pourquoi? Pour que la jeune Psyché tombe amoureuse de l’homme le plus vil, le plus laid et le plus impitoyable qui soit.

Cependant, Aphrodite n’avait pas prévu une chose. Ce fut son fils Éros qui tomba amoureux de Psyché. Le jeune dieu était incapable de résister à cet amour. Il se rendait donc chaque nuit dans sa chambre pour la conquérir. Et il y parvint. Psyché tomba éperdument amoureuse de cet étranger qui lui rendait visite toutes les nuits, dans l’obscurité, pour qu’elle ne voit pas son visage. Ce dieu voulait préserver son identité pour ne pas mettre fin à cette idylle magique.

cupidon et psyché

Cependant, quelque chose se produisit. Lorsque Psyché parla de cette relation à ses sœurs, celles-ci lui recommandèrent de ne pas la poursuivre sans voir le visage de son mystérieux amant. Et c’est ce que fit la jeune femme. Profitant d’un moment où Éros était endormi à côté d’elle, elle approcha une lampe de son visage pour l’éclairer. Le fils d’Aphrodite partit alors, plein de rage, à cause de l’audace de Psyché.

Les épreuves de Psyché

Abattue et pleine de regrets, Psyché alla demander de l’aide à Aphrodite. La mère d’Éros y vit alors une opportunité de se venger et d’éliminer de ce monde une femme qui rivalisait, en terme de beauté, avec la déesse de l’amour. Elle lui proposa quatre épreuves, quatre tâches pour gagner le pardon et l’affection d’Eros. Ces tâches impliquaient d’aller dans l’infra-monde, d’affronter Cerbère, de voyager avec Charon et, un peu plus tard, avec Hadès pour pouvoir parler avec Perséphone et lui demander un peu de sa beauté qu’elle conservait dans une boîte.

Contre toute attente, Psyché sut compter sur son intelligence, son courage et sa détermination en plus de sa beauté. Cependant, alors qu’elle avait réussi à écarter toutes les difficultés et à obtenir la boîte de Perséphone, la jeune femme eut un sursaut de curiosité et de vanité. Elle décida de l’ouvrir pour voir ce qu’elle contenait et prendre un peu de cette beauté. Elle tomba donc dans un piège : un sommeil profond. Mais une main familière la sortit de cette malédiction. Un visage plein d’espoir lui rendit sa joie de vivre: c’était Éros qui était venu à sa rescousse et l’avait pardonnée.

L’histoire de ce merveilleux couple finit parfaitement. Aphrodite cessa d’envier Psyché et dansa à leur mariage. Zeus, de son côté, décida de rendre la jeune femme immortelle. Une belle femme courageuse qui, avec ses ailes de papillon, représente aussi le symbole de la psychologie “Ψ”.

 


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