Les liens entre le régime alimentaire et les troubles de l'humeur

Y-a-t'il une relation entre l'alimentation et les symptômes dépressifs ? L'alimentation influence-t-elle dès lors notre santé mentale ? Nous en parlons dans cet article.
Les liens entre le régime alimentaire et les troubles de l'humeur

Dernière mise à jour : 27 juillet, 2022

Des études ont confirmé qu’il existe une relation entre le régime alimentaire et les troubles de l’humeur. Plus précisément, le fait de suivre un régime riche en nutriments apparaît comme un élément clé dans la diminution des symptômes liés aux symptômes de la dépression.

Ainsi, les acides aminés comme le fer, les antioxydants et les vitamines comme la B12 par exemple influencent les facteurs cognitifs et comportementaux. De plus, l’influence de ces nutriments ne repose pas uniquement sur l’amélioration des symptômes dépressifs, mais elle diminue également la prévalence ou la gravité d’autres troubles.

La nutrition à travers l’histoire

Avec l’émergence de l’Homo erectus, il y a plus de 1,8 million d’années, la variété et la richesse des aliments a considérablement augmenté. La nécessité de nourrir un cerveau beaucoup plus développé est alors apparue.

En effet, celui-ci consomme 16 fois plus de calories par gramme. Ainsi, l’être humain a mis en œuvre d’autres modes de cuisson des aliments. Il a également introduit plus de fruits et de légumes grâce à l’agriculture.

Aujourd’hui, la différence dans la disponibilité de la nourriture par rapport à la situation que connaissaient les premiers humains est considérable. Toutefois, cela ne signifie pas que la qualité de cette nourriture est actuellement meilleure que par le passé.

Illustration d'un cerveau contenant des aliments.

Les différences liées au statut socio-économique

Des recherches montrent qu’il y a un lien étroit entre la qualité de l’alimentation et les troubles de l’humeur. Notamment en ce qui concerne les symptômes dépressifs.

Les aliments les plus fortement associés à ces symptômes se caractérisent par une forte teneur en sucres raffinés et en graisses saturées. Cela correspond notamment aux aliments ultra-transformés.

Ainsi, il est probable que les personnes ayant des revenus plus faibles soient davantage prédisposées à la consommation de ce type de nourriture. En effet, les composants des aliments ultra-transformés sont souvent bon marché. Ainsi, leur prix final est généralement beaucoup plus bas que les aliments riches en nutriments ou même les aliments naturels.

C’est pourquoi, les personnes disposant de moins de ressources économiques seraient contraintes, d’une manière ou d’une autre, de devoir les consommer. Les conséquences peuvent être graves en matière de santé mentale et de symptômes dépressifs.

Mais pas seulement, leur santé physique peut aussi s’en ressentir. Cela peut entraîner des problèmes d’obésité, de diabète, etc.

En outre, les femmes sont quelque peu désavantagées. En effet, les régimes alimentaires pauvres en nutriments tels que le fer, les folates et le calcium peuvent avoir des conséquences sur leur fertilité.

Les troubles de l’humeur et le régime alimentaire

Les études qui établissent un lien entre la santé mentale et la nutrition ont été réalisées auprès de populations qui présentaient de graves carences. C’est pourquoi leurs conclusions ne s’appliquent pas directement à une population plus large.

Quoi qu’il en soit, le public psychiatrique à qui on a offert des compléments alimentaires riches en vitamines a connu une amélioration de son état. Il en est de même des personnes ayant des problèmes d’absorption des nutriments.

On sait qu’une carence en acide folique est une cause de dépression. Les personnes dépressives quant à elles peuvent avoir besoin de plus d’acide folique que les personnes non dépressives. De plus, les médicaments semblent être plus efficaces sur un cerveau qui reçoit une nutrition optimale. Les nutriments qui sont liés aux troubles affectifs sont les suivants :

Les oméga-3

Les oméga-3 sont des acides gras essentiels. C’est pourquoi une carence en oméga-3 dans le régime alimentaire peut entraîner des troubles de l’humeur.

En outre, les oméga 3 se sont aussi avérés efficaces pour améliorer la dépression unipolaire et bipolaire. Cet acide gras se trouve entre autres dans le poisson et les fruits de mer. On en trouve aussi dans les noix et les graines, l’huile de lin et l’huile de soja.

Les folates et la vitamine B12

Les folates sont aussi appelés vitamine B9 ou encore ou acide folique. Ils font donc parties avec la vitamine B12 de la famille des vitamines B. Ils sont présents dans un grand nombre d’aliments.

On associe de faibles absorption de folates dans le régime alimentaire à une augmentation des symptômes dépressifs. Les folates peuvent donc s’avérer utiles en tant que traitement d’appoint de la dépression.

En ce qui concerne la vitamine B12, on a démontré que l’efficacité des médicaments antidépresseurs est directement liée au taux de cette vitamine dans le corps. Plus le niveau est bas, plus la réponse au traitement pharmacologique est faible. Les folates et la vitamine B12 se trouvent dans des aliments tels que la levure alimentaire, les produits laitiers, etc.

Aliments riches en vitamine B12.

Le magnésium et le zinc

On a démontré chez les animaux qu’un régime alimentaire déficient en magnésium augmente les comportements liés à la dépression, à l’anxiété et aux troubles de l’humeur. Un traitement au magnésium peut donc améliorer ces comportements. Les aliments riches en magnésium incluent le quinoa, les épinards, l’avocat, le tofu, etc.

En ce qui concerne le zinc, on observe des carences en zinc chez les personnes souffrant de dépression majeure. La prise de compléments alimentaires riches en zinc s’avère donc efficace en tant que thérapie antidépressive. Il existe même des recherches menées sur des animaux dans lesquels le zinc est utilisé avec succès comme traitement antidépressif.

En bref, l’alimentation joue un rôle important dans la vie des gens. Selon la qualité du régime alimentaire et du rythme de vie qui y est associé, les bénéfices peuvent être considérables, comme par exemple une diminution des symptômes liés aux troubles de l’humeur.


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