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Les étiquettes, ou comment nous projetons nos idées

4 minutes
Nous avons tous le réflexe de mettre des étiquettes sur les choses et les gens.
Les étiquettes, ou comment nous projetons nos idées
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Sonia Budner
Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Les étiquettes sont le moyen le plus courant et le plus rapide pour nous de nous faire une idée de la nature de ce qui est devant nous et de le faire à l’œil nu. En ce sens, ce sont des outils très utiles. Mais étiqueter les gens ou s’étiqueter soi-même, c’est attribuer une typologie et des caractéristiques qui peuvent être très négatives. Qu’elles soient vraies ou non.

Dans certaines circonstances, elles peuvent nous aider. Mais, dans la plupart des cas, elles catégorisent simplement quelqu’un ou quelque chose sans trop de précision. De cette façon, des caractéristiques qui ne sont probablement pas réelles sont affectées à un sujet, et les personnes touchées finissent par s’y identifier.

Étiquettes et connaissance de soi

Malgré la nécessité d’utiliser des noms pour catégoriser les comportements, il faut garder à l’esprit que les étiquettes encadrent. Elles sont fondées sur des stéréotypes et conduisent généralement au développement d’un rôle dans de nombreux cas n’est pas approprié ou naturel dans la personne. “Paresseux”, “mauvaise influence”, “lent”, etc. Ce sont là quelques-uns des nombreux labels qui peuvent être imposés.

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Beaucoup de ces étiquettes sont apposées à un très jeune âge. Elles sont extrêmement mauvaises dans l’enfance, mais c’est à l’adolescence que ce phénomène peut peser lourdement sur le développement personnel. De plus, dans de nombreux cas, elles sont le résultat de projections et des lacunes des parents et des éducateurs. Elles reflètent donc leurs propres faiblesses, mais aussi leur manque de connaissances et de capacités pour s’occuper des enfants dans les phases critiques de leur développement.

Il en résulte que certaines personnes peuvent intérioriser ces étiquettes et se comporter “comme prévu”, même en dehors du contexte dans lequel on leur a attribué ces étiquettes, s’attribuant des caractéristiques qui les ont conduites à développer des attitudes qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles sont profondément. Ces attitudes, surtout les plus négatives, affectent considérablement l’estime de soi, la connaissance de soi et la motivation.

Le pouvoir des mots

Les étiquettes peuvent conduire à assumer des rôles et à les intérioriser comme s’ils étaient réellement les nôtres, alors même qu’ils ne nous ressemblent que très peu, voire pas du tout. Même lorsqu’ils sont positifs, ils peuvent générer beaucoup de stress et d’anxiété par rapport aux attentes qu’ils génèrent. De là, les autres nous jugent en partant de cette grille d’analyse, et nous attribuons nous-mêmes une série de caractéristiques à d’autres, car cela semble nous rendre la vie plus facile. Mais ces étiquettes, dans bien des cas, ne sont que des jugements et des opinions subjectifs qui n’ont aucun fondement.

Les étiquettes nous façonnent en tant que personnes. Il est possible que nous ayons tous eu un moment de faiblesse sans que cette faiblesse ne nous définisse. Les étiquettes vont dans la direction opposée parce qu’elles sont attachées à “l’être”. Elles sont censées nous permettre d’identifier les autres comme étant égoïstes ou généreux, intelligents ou stupides. Alors que le fait que nous soyons plus ou moins intelligents, ou plus ou moins généreux, dépend souvent des circonstances et de la générosité des yeux qui nous jugent.

Imaginons le contraire. Imaginons que nous sommes étiquetés comme des gens forts. Une étiquette positive en principe, presque enviable. Cependant, prenez garde, car cela peut nous amener à nous juger nous-mêmes ou à juger les autres dans un moment de faiblesse. Se qualifier de personnes fortes, c’est aussi se priver en partie de ces moments où nous pouvons baisser la garde et cela nous force à rester forts en toutes circonstances. Cette situation entraîne une responsabilité et des attentes qui nous sont propres et auxquelles il est difficile de répondre.

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Réviser les étiquettes

Le processus de révision et de dépassement des étiquettes exige un travail interne qui passe par la reconnaissance de celles qui nous font du mal. Ou qui ne nous apportent plus rien. Cela exige une analyse du concept de soi à la recherche de ces caractéristiques qui nous ont été attribuées, que nous portons comme un fardeau et qui s’adaptent peu à la réalité. Par contre, si les étiquettes nous correspondent davantage, il est souvent plus facile de changer la réalité que les étiquettes. Car il en reste toujours un petit quelque chose.

Le processus passe aussi par l’élaboration d’affirmations contraires à ces étiquettes et la révision de nos attitudes pour vérifier si notre nouvelle disposition est conforme à la nouvelle configuration à laquelle nous aspirons. Nous devons vérifier qu’il ne reste pas un petit bout de ces étiquettes. Ou que nous n’avons pas jeté une attitude qui fait de nous ce que nous sommes vraiment.

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West, R., & Turner, L. (2005). Teoría de la Comunicación. Análisis y Aplicación. Ed. McGrawHill. Madrid.


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