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Les crises de colère : comment les prévenir ?

6 minutes
Les crises de colère : comment les prévenir ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

C’est la troisième fois que votre fils a une crise de colère dans la journée. Il crie, il pleure et vous vous demandez si vous gérez bien la situation. Ce que vous voulez en outre c’est fuir loin de cet endroit et disparaître. Vous vous sentez frustré et confus face à ce chaos. Vous avez essayé d’appliquer toutes les stratégies possibles pour faire disparaître ces colères et vous avez fait chou blanc.

Après une crise, il y a un apprentissage et une opportunité pour nous de comprendre ensemble comment mieux gérer les émotions. Ainsi, dans cet article, nous vous proposons quelques outils et stratégies pour changer votre vision sur les crises de colère afin de les utiliser comme des opportunités éducatives.

Que sont les crises de colère ?

Entre 2 et 4 ans, la plupart des enfants expriment leur frustration d’une manière très intense, à travers des crises de colère. En dépit d’être une réaction émotionnelle fréquente à cet âge, les crises de colère sont une réaction normale et devraient en principe disparaître entre 4 et 5 ans. A ces âges, les enfants acquièrent un langage et des stratégies plus appropriés pour exprimer leur frustration ou leur malaise, de sorte qu’ils n’ont plus besoin de recourir à des crises de colère pour s’exprimer.

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En plus de permettre aux enfants d’exprimer leur frustration et leur malaise, les crises peuvent survenir lorsque les enfants ont faim, sont fatigués ou mal à l’aise, ne peuvent obtenir ce qu’ils veulent ou essaient de faire les choses seuls mais sans avoir les compétences nécessaires pour y parvenir.

“Notre colère est plus dégradante pour nous-mêmes que les situations qui la produisent.”

-Marc Aurèle-

Comment éviter les crises ?

Nous vous offrons ci-dessous une série de lignes directives sur la façon d’éviter les crises de colère :

1. Identifiez ce qui les provoque

Que nous identifions ce qui les provoque, ne signifie pas que nous puissions toutes les prévenir ou que le monde doive s’adapter à ce dont notre enfant a besoin. Les crises de colère peuvent survenir pour une raison anodine, comme la faim, le sommeil, la recherche d’un objet ou d’une attention ou pour toute autre raison. C’est à dire, pour quelque chose qui provoque de la frustration à notre enfant.

Les routines peuvent être utiles, surtout lorsqu’elles sont soumises à un horaire. Il est également bon d’essayer de les respecter pendant le week-end, c’est-à-dire quand nous passons plus de temps avec nos enfants et quand les crises sont plus susceptibles de se produire.

“L’éducation est ce que la majorité reçoit, beaucoup la transmettent et peu en ont.”

-Karl Kraus-

2. Considérez sa demande

Quand notre fils nous demande quelque chose, c’est une bonne idée de le prendre en considération. Jugez-vous sa requête trop tirée par les cheveux ou excessiv e? Si ce n’est pas le cas, cédons sur les points qui sont raisonnables. Cela ne signifie pas que nous abondons à chacun de ses désirs. La limite peut se situer là où il pourrait se blesser, blesser autrui, nuire à l’environnement ou à la nature. Pouvons-nous céder sans le placer en position d’autorité ?

Ceux qui ont le dernier mot sont des adultes. Mais généralement nous utilisons le “non” par défaut. De cette façon, nous limitons la curiosité et la liberté, y compris le langage de nos enfants: nous incitons de la sorte à plus de crises que ce qui est normal à ces âges.

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Pour encourager notre enfant à s’exprimer, le mieux est de poser des problèmes simples avec des alternatives concrètes et faciles à comprendre. Par exemple “veux-tu manger du poulet ou une autre viande ?”, “veux-tu mettre cette chemise ou une autre ?”. Ce genre de choix génère de la confiance et fait que les enfants se sentent importants. Evitons également qu’à une question directive, il nous réponde «non» pour la forme.

«Un enfant peut enseigner trois choses à un adulte: être heureux sans raison, être toujours occupé par quelque chose et savoir exiger de toutes ses forces ce qu’il veut.»

-Paulo Coelho-

3. Anticipons certaines situations

Disons à nos enfants ce qui va se passer. Par exemple, “aujourd’hui tu iras à l’école et après tu fais une sieste et je partirai après toi. Ensuite, nous irons chez ta grand-mère”, “on va dîner, puis tu vas te doucher, te brosser les dents, on te lira une histoire et tu t’endormiras”, et ainsi de suite avec les activités que nous faisons.

Savoir ce qui advient avant et après donne une sensation de sécurité à l’enfant. Si nous restons fermes et suivons toujours les routines, nous éviterons de semer le désordre et que notre fils veuille les briser. De cette façon, nous évitons les tentations qui peuvent susciter des crises de colère : lui dire ce que nous faisons l’empêche de générer des plans alternatifs dans sa tête.

Lorsque nous devons quitter un lieu, faites-le lui savoir 5 ou 10 minutes avant de partir. Nous pouvons également négocier “5 poussées de de balançoire supplémentaires”, “encore un tour de toboggan”, etc. Cela évitera de nombreuses chamailleries, de donner des ordres et les enfants se sentiront plus respectés. Cela leur facilitera les choses au moment de quitter les lieux.

“N’épargnez pas à vos enfants les difficultés de la vie, apprenez-leur plutôt à les surmonter.”

-Louis Pasteur-

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4. Donnons-leur des choix

Quand il est nécessaire qu’ils fassent quelque chose et qu’ils refusent, donnons-leur des choix. Par exemple, “encore une fois et nous partons” ou “je t’aide et on le fait ensemble”, “tu prends une douche et ensuite nous jouons ensemble pendant un moment”. Nos enfants peuvent se sentir très démunis face à un choix fermé.

Façonnant sa personnalité, le “non” est une réponse ré-affirmative presque automatique. Pour éviter de les mettre en colère ou de les frustrer, nous pourrions leur offrir un choix en échange de ce que nous allons leur refuser.

Que ne doit-on pas faire quand on pressent une crise de colère ?

Certains des points que nous devrions prendre en compte lorsque nous prévoyons une crise de colère sont :

  • Ne cédez pas à la demande afin que la crise ne se produise pas. Nous pourrions éviter cela, mais d’autres surviendront et probablement plus intenses.
  • Ne donnez pas de longues explications, car ses capacités d’attention sont limitées.
  • Ne perdez pas votre patience ni votre calme. Souvenez-vous que nous sommes l’adulte de référence et que nous ne faisons pas de crises de colère.
  • Ne quittez pas la pièce ou ne quittez pas l’endroit où vous étiez. Accompagnez votre enfant, donnez-lui des choix à faire ou distrayez-le.
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Les crises de colère, si elles sont bien traitées, sont susceptibles de disparaître entre les 4 et 5 ans. Outre d’être un phase normale, si nous les avons bien gérées, quand nos enfants auront passé cette étape, ils seront capables d’élaborer de plus grandes stratégies pour faire face à ce monde complexe et qui ne lésine pas sur les frustrations.

Il est important de se rappeler que nous ne sommes pas seuls dans ces situations. Il y a des parents qui vivent aussi les crises de colère de leurs enfants et leur parler est susceptible de nous donner de nouvelles idées. Sachez aussi que si les choses deviennent incontrôlables, il n’y a rien de mal à consulter un professionnel.

“C’est pourquoi les gens qui ont le sens de l’accomplissement pensent que le monde est bon et qu’ils aimeraient le garder tel quel, tandis que les gens frustrés encouragent un changement radical.”

-Eric Hoffer-

 


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