Le trouble de la personnalité schizotypique
Rédigé et vérifié par Psychologue Paula Villasante
Le trouble de la personnalité schizotypique est rare. Considéré comme un type de trouble de la personnalité, il pourrait également être considéré comme faisant partie d’un trouble de la schizophrénie.
Les personnes souffrant de ce trouble n’ont généralement pas une grande vie sociale. La pauvreté émotionnelle est courante dans ce trouble. Cela signifie que ces personnes ne communiquent souvent pas très bien leurs sentiments positifs et leurs émotions. Cela, comme on peut s’y attendre, complique encore davantage leurs relations sociales.
Par ailleurs, ces personnes ont une peur généralisée (très typique de la schizophrénie, comme les croyances paranormales). La faible estime de soi est une autre de leurs caractéristiques. Ces personnes connaissent donc des souffrances psychologiques.
Les caractéristiques communes du trouble de la personnalité schizotypique
Jorge Castelló nous explique quels sont les traits caractéristiques des personnes qui souffrent du trouble de la personnalité schizotypique. Ces traits sont les suivants :
- Distanciation sociale plus ou moins prononcée.
- Blocage émotionnel ou pauvreté dans la transmission et l’expérimentation des sentiments.
- Idée selon laquelle les comportements des autres sont mal interprétés comme étant dirigés contre soi-même.
- Conception selon laquelle les relations avec les autres sont dangereuses. Les soupçons et la méfiance sont très courants.
- Expériences inhabituelles. Ce ne sont pas des hallucinations, mais des « sensations de présence » (intuitions qu’il y a quelqu’un ou quelque chose avec l’individu quand il est seul, comme si on le surveillait).
- Excentricité du comportement et de l’apparence physique.
- Croyances similaires à des délires. Ce sont souvent des pensées paranormales qui renvoient à des dangers imaginés, des forces occultes, des « énergies », des capacités ou des pouvoirs étranges.
Les symptômes nucléaires
Les traits susmentionnés caractérisent généralement le trouble. Examinons maintenant les symptômes « nucléaires » qui persistent chez toutes les personnes qui se sentent affectées par un trouble de la personnalité schizotypique.
L’éloignement interpersonnel, l’un des symptômes du trouble de la personnalité schizotypique
Les personnes schizotypiques ont tendance à se retirer de l’environnement social. Mais pour quelle raison ? Elles semblent considérer la relation avec les autres comme dangereuse.
Contrairement aux paranoïaques, elles ne planifient pas de vengeance, ne ripostent pas. Cependant, les deux troubles partagent une suspicion et une méfiance persistantes (1).
Il ne doit pas être facile pour ces personnes d’avoir des pensées récurrentes sur le fait qu’on se moque d’elles, qu’on les ridiculise. C’est ainsi que vivent les personnes schizotypiques, avec une suspicion paranoïaque, raison pour laquelle elles s’éloignent de leur environnement.
Le détachement de la réalité
Outre les idées paranoïaques sur leur environnement, les personnes schizotypiques peuvent avoir d’autres sensations qui les amènent à se distancier de la réalité. Elles peuvent parfois avoir le sentiment que quelque chose de « caché » affecte leur vie.
Ce « quelque chose de caché » peut renvoyer à des « énergies » ou des « esprits ». Ces personnes ont ainsi tendance à croire en la télépathie ou au contrôle de l’esprit.
La perception peut également jouer des tours aux personnes schizotypiques. Elles peuvent parfois avoir des illusions ou voir des visages là où il n’y en a pas. Elles ressentent une présence, même lorsqu’elles sont seules.
Par ailleurs, les personnes qui souffrent de ce trouble sont souvent considérées comme « bizarres ». Les personnes atteintes de ce trouble peuvent, par exemple, s’habiller de manière non conventionnelle ou originale.
La souffrance psychique
En règle générale, les personnes schizotypiques se caractérisent par une faible estime de soi, une peur permanente et une déconnexion émotionnelle avec les gens qui les entourent. Cela explique également pourquoi elles ne cherchent pas à entretenir des relations. Elles ont même tendance à les limiter.
Ainsi, le schizotypique a généralement une liste de contacts réduite. On pourrait dire que la peur qu’éprouve la personne schizotypique de l’interaction sociale influence sa conception de soi, l’amenant à penser qu’elle mérite d’être marginalisée.
Il convient de noter que le manque d’affectivité peut aggraver d’autres symptômes qu’une personne atteinte de trouble schizotypique peut présenter. Ce manque exacerbe sa souffrance.
Bien qu’il s’agisse d’un trouble rare, il est important d’être conscient des caractéristiques du trouble schizotypique. Étant différent de la schizophrénie, il faut tenir compte du fait que l’on recommande une approche thérapeutique intégrative, qui ne se limite pas aux médicaments.
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Castelló Blasco, J. (2006). Reflexiones sobre el trastorno esquizotípico de la personalidad.
- American Psychiatric Association. (1995). Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales, 4ª edición (DSM-IV). Barcelona: Masson
- Millon T, Davis R. (1998). Trastornos de la personalidad: más allá del DSM-IV. Barcelona: Masson
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