Le prix d'essayer de plaire à tout le monde est élevé : ne pas trouver ce que vous cherchez
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Plaire à tout le monde, ou essayer, suppose de payer un lourd tribut. Par ailleurs, de l’autre côté de la barrière, où la taxe doit être payée, se dessine un avenir incertain. En effet, l’une des motivations pour se lancer sur cette voie est la peur d’être seul-e, entouré-e ou non de personnes. En d’autres termes, nous parlons ici de la peur de la solitude en compagnie : une solitude qui survient malgré l’antidote, notre propre compagnie.
La compagnie née de nos peurs et de nos aspirations. Sachant que les relations sociales sont fondamentales, nous savons également que ces relations deviennent précieuses lorsqu’elles sont de qualité et favorisent l’intimité. Chacun-e de nous, dans une large mesure, souhaite être entouré-e de personnes ayant une échelle de valeurs similaire à la notre. Dès lors, la pire chose qui puisse nous arriver dans ce contexte est de nous retrouver dans un environnement non désiré, mais choisi par nos peurs.
Les relations découlant de la “peur de”
Beaucoup de relations naissent de la peur, alors que les plus satisfaisantes sont en réalité celles créées et maintenues par le désir inconditionnel d’être avec une autre personne. La peur de la solitude, la peur de l’ennui ou le besoin de se voir accompagné-e-s nous amènent à accepter des conditions comme celle de plaire à tout le monde, alors que nous nous rebellerions en d’autres circonstances.
Parfois, alors même que nous sommes entré-e-s en relation avec quelqu’un par désir, nos peurs transforment ce désir en nécessité. Dès lors que notre assurance cède la place à la peur, au sens du devoir ou à la culpabilité, nous sommes pris-es au piège dans les relations au lieu de les apprécier.
Dans nos relations interpersonnelles, nous n’avons pas à plaire à tout le monde. Il s’agit de profiter des relations que nous apprécions et que les autres en fassent autant avec nous. Un objectif compliqué lorsque la peur est présente.
Pensez au nombre de fois où nous avons accepté des invitations qui ne nous faisaient pas envie, où nous avons enduré les mauvaises manières d’une autre personne sans la réprimer à temps, ou où nous avons été bouleversé-e-s par l’appel de quelqu’un que nous aimions. Combien de fois avons-nous essayé de faire plaisir à tout le monde, même au détriment de nous-mêmes. Certainement beaucoup de fois, trop.
Ce comportement sans assurance et complaisant avec les autres, même si cela nous blesse, provient de la peur de se sentir rejeté-e ou d’être seul-e. La peur n’engendre jamais la sécurité et le progrès, mais la stagnation. Nous nous retrouverons encore et toujours au même point, entouré-e-s de personnes que nous n’aurions, a priori, jamais choisies ou qui, à l’instant T, ne nous apportent plus la même chose qu’au départ.
La confiance née de l’assertivité
Si nous travaillons notre assertivité dans les relations, nous améliorerons la qualité de ces dernières et nous pourrons les apprécier véritablement. Nous éviterons d’être avec des personnes qui n’acceptent pas une réponse négative, par exemple. Nous empêcherons que certaines personnes montrant peu d’empathie à notre égard n’occupent finalement notre temps.
Parfois, un “non” à quelque chose est un “oui” à d’autres. Parfois un “non” à un plan que nous n’aimons pas et qui est proposé par un-e ami-e, correspond à plusieurs “oui” à d’autres qui nous excitent. Parfois, un “non” au moment opportun parce que j’ai des choses à faire, est une mesure d’empathie pour le reste. Un “je n’en ai pas envie” ou “je n’aime pas que tu parles comme ça” est un signe nécessaire pour que ne se renouvelle pas ce qui nous dérange.
En fixant les limites de manière adéquate, les personnes réagissent et réfléchissent à leur comportement en même temps que nous améliorons notre qualité de vie. La jouissance de ce que nous faisons vient en grande partie de notre capacité à choisir avec qui nous voulons vivre la vie à chaque instant.
En définitive, l’assertivité dans les relations peut ne pas plaire à tout le monde. Ce qui est vraiment positif résulte dans la sélection qui se produit lorsque nous sommes assertif-ve-s, ce qui, au fond, nous permet d’établir des relations plus profondes et plus durables. Se débarrasser de la peur de ne pas avoir à plaire tout le monde nous rend immensément libres, dans la solitude ou accompagné-e.
Savoir dire “non” se traduit par des plans qui nous excitent, des relations où ce que nous pensons est pris en compte, des ami-e-s qui auront confiance en nous. Savoir dire “non” ou signaler quelque chose que nous n’aimons pas améliore notre estime de nous-même et nous permet de faire des erreurs plusieurs fois, afin d’apprendre plusieurs fois également. Cela implique de gagner en indépendance pour gérer notre temps au lieu de finir par le gaspiller dans des relations qui ne nous importent rien.
Savoir dire “non” suppose un risque, la possibilité d’affronter des visages mécontent au début, mais à long terme cela renforce nos relations.
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