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Le philosophe Byung-Chul Han et « l’enfer de l’identique »

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Le philosophe Byung-Chul Han et « l’enfer de l’identique »
Dernière mise à jour : 10 novembre, 2022

Byung-Chil Han est un philosophe et écrivain né en Corée du Sud qui a atteint une grande notoriété dans le monde contemporain. Ses réflexions se sont orientées vers différents thèmes, mais plus particulièrement vers la technologie et la culture qui en est le produit. Il a dédié une grande partie de ses lignes à la manière de travailler et de produire des personnes actuellement.

A cette date, Byung-Chul Han a déja publié 16 libre. En eux, il a développé deux concepts en particuliers. L’un est celui de « la société de la fatigue » et l’autre est celui de « la société de la transparence ». Dans son travail, il présente des approches très critiques face au monde d’aujourd’hui. Il signale le fait qu’actuellement les personnes s’auto-exploitent et qu’elles redoutent la différence. C’est de cette idée qu’il en est venu à l’expression « l’enfer de l’identique ».

«…La violence qui est immanente au système néolibéral, nous détruit en dehors de notre propre individu. Elle le fait depuis l’intérieur et provoque la dépression ou le cancer. »

-Byung-Chul Han-

Nombreux sont ceux qui assurent que l’œuvre de Byung-Chul Han est une lecture indispensable pour comprendre le monde d’aujourd’hui. Son approche est originale et profonde, mais surtout très actuelle. C’est l’un des rares penseurs qui ait théorisé avec profondeur des phénomènes tels que les réseaux sociaux, l’intimité et la société de la dysfonction mentale.

Au cours d’une visite réalisée en Espagne, il réalisa différents entretiens qui générèrent un impact important. En effet au cours de ces entretiens, il exposa de manière synthétique, certains des concepts sur lesquels son œuvre est fondée. Voici en suivant et dans les grandes lignes, les réflexions qu’il partagea.

L’illusion de la liberté dans le raisonnement de Byung-Chul Han

Pour Byung-Chul Han nous faisons partie d’une ère dans laquelle la liberté n’est qu’une grande illusion. Selon ce philosophe, ce qui prime dans l’actualité est un esclavage consenti. Par exemple, la liberté d’expression apparente qui est associée aux réseaux sociaux s’est converti en une pratique qui permet au Pouvoir d’exercer une certaine surveillance sur nous.

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Byung-Chul Han insiste sur le fait que les individus aient une façon presque pornographique d’exhiber leur intimité. Ils exposent leurs pensées, leurs moments privés, leurs sentiments et tout ce qui est ou prétend être, au travers des réseaux sociaux. Chacun le fait de manière « volontaire ». Le Pouvoir n’a pas besoin de s’immiscer ou de s’infiltrer dans nos secrets car nous les lui offrons spontanément.

De la même manière, les personnes se sont inscrites « volontairement » dans une manière de produire où la réalisation de soi est le centre de tout. Byung-Chul Han indique le fait que cette autoréalisation est bien plus de de l’auto-exploitation. Le produit de cela est le travailleur brûlé, fatigué ou malade corporellement ou mentalement.

L’enfer de l’identique et l’intolérance à la différence

Certaines des réflexions de Byung-Chul Han font référence à l’identique et à la différence. L’auteur signale le fait que les personnes vivent l’individualité comme une fiction. Tout le monde souhaite être différent exactement car tout le monde est identique. Ce désir est précisément une évidence de l’homogénéité qui repose dans le raisonnement des individus.

Le résultat de cela est un conformisme radical. Les individus acceptent docilement de « vivre comme tout le monde vit ». Cela revient à produire malheureusement, s’exposer inutilement, tourner tout le temps autour des idéaux de succès qui ont été imposés. De l’autre côté de cette réalité se trouvent les différentes formes de dépression, d’anxiété. On trouve aussi l’être humain malade mystérieusement et pour des causes qu’il ne parvient pas à élucider. Pour Byung-Chul Han ce système est très stable et inébranlable. Il l’appelle le « néolibéralisme ».

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Pour ce philosophe sud-coréen, installé en Allemagne, nous nécessitons une révolution dans l’usage du temps. Sans aucune hypocrisie, il affirme le fait que : « le temps travaillé est du temps perdu, ce n’est pas du temps pour nous ». Nous nécessiterions davantage de temps libre, du temps au cours duquel nous cesserions de produire pour profiter d’instants festifs. Il ne s’agit pas d’une pause ou d’un arrêt pour continuer ensuite de produire. En fait, Byung-Chul Han fait référence à du temps personnel, qui revendique le désir de ne rien faire qui soit considéré comme « productif » pour le néolibéralisme.

Les approches de ce philosophe sont fraîches et provocatrices. Sa critique est acide et directe, mais surtout, elle est très bien ficelée et alimentée. Nombreux de ses livres ont déjà été traduits et certains sont même accessibles gratuitement sur les réseaux. Sa lecture est très recommandée pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec l’état actuel des choses.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.