Le mensonge, la simulation et la tromperie

Le mensonge, la simulation et la tromperie existent non seulement chez tous les êtres humains, mais ils font également partie du comportement de nombreux animaux.
Le mensonge, la simulation et la tromperie
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 25 mai, 2020

Il existe différentes formes de mensonge, de simulation et de tromperie que l’on retrouve dans le comportement humain, à différents niveaux, avec des objectifs multiples et, par conséquent, avec des conséquences diverses. Les êtres humains naissent menteurs. En effet, qui peut donc prétendre avoir été sincère à chacun des instants de sa vie ?

La morale condamne toute forme de mensonge. Cela pourrait cependant constituer une erreur. En effet, tout d’abord, le mensonge est profondément ancré dans tous les êtres humains. Ensuite, il peut être justifié dans certains cas d’avoir recourt au mensonge, à la simulation et à la tromperie.

De plus, le concept même de vérité est très discutable puisqu’il est en effet impossible d’établir des certitudes absolues dans de nombreux domaines. De plus, il est possible de répéter un mensonge en toute bonne foi sans même en avoir conscience ou tout simplement parce qu’on y croit en notre for intérieur. Pour toutes ces raisons, il est donc plus prudent de relativiser la valeur morale des différentes formes de mensonge.

Le mensonge est trahi par des doigts croisés dans le dos

Les formes de mensonge dans la nature

Les êtres humains ne sont pas les seuls à recourir à différentes formes de mensonge dans leurs comportements. La nature est pleine d’exemples de comportements animaux qui sont mis en oeuvre pour tromper les prédateurs ou encore pour simuler un comportement dans le but d’atteindre un certain objectif. En principe, les différentes facettes de la tromperie visent à la survie.

Lorsqu’un animal cesse de bouger pour passer inaperçu aux yeux de ses prédateurs, il a recours à une forme de simulation. Il en va de même lorsqu’il se camoufle ou qu’il se cache. Le but est de tromper ceux qui peuvent lui nuire. Quelque chose de similaire se produit si un animal veut chaparder un aliment à un autre et qu’il attend que ce dernier soit distrait pour le lui voler.

Les humains commencent à mentir très tôt pour des raisons similaires. La nature de tout être vivant est en effet de veiller sur lui-même plus que sur les autres.

L’ouverture et l’honnêteté sont donc des comportements appris. Ils n’ont cependant pas le même sens dans toutes les cultures. Dans certains cas, la société promeut ces valeurs parce qu’elles permettent la cohabitation pacifique entre les individus. Dans d’autres cas, on leur attribue simplement une signification religieuse par exemple celle d’un péché.

La simulation

La simulation est l’une des formes de mensonge les moins visibles. Fondamentalement, cela consiste à “faire semblant”. Cela implique un certain degré de distorsion de la réalité qui est parfois impossible à éviter. Par exemple, on simule quand on se maquille ou quand on se parfume.

Comme pour toutes les formes de mensonge, il existe également différents degrés de simulation. Cela va de l’exemple du maquillage à la dissimulation de facettes importantes de nous-mêmes ou de nos vies. Cela peut même aller jusqu’à emprunter une fausse identité.

Les objectifs varient également. Nous faisons parfois appel à la simulation pour plaire davantage. D’autres fois, nous le faisons pour assurer notre survie. Par exemple, en ne montrant pas de signe de crainte face à une attaque et pour dissuader un agresseur de passer à l’acte. Nous pouvons également avoir recours à la simulation par crainte de conséquences graves ou pour profiter des autres.

Le mensonge représenté par un masque

Le mensonge et la tromperie

Même si la simulation, le mensonge et la tromperie ont en commun un certains nombres d’aspects, il existe cependant certaines nuances qui les distinguent.

Le mensonge est davantage associé aux déclarations verbales. Au fond, on ment quand on affirme délibérément quelque chose que l’on sait être faux.

La tromperie couvre un champ plus large, car on peut tromper avec des mots, mais aussi avec des comportements. Dans la tromperie, il y a généralement un plan complet. Ce dernier peut être très basique ou très élaboré. Dans ce cas, il y a également un processus de prise de conscience.

Chez l’être humain, la simulation, le mensonge et la tromperie atteignent parfois des niveaux très sophistiqués. Qu’est-ce qui rend ces comportements moralement répréhensibles ?

Il existe deux aspects qui sont étroitement liés l’un à l’autre. La motivation et le but. Par exemple, en Colombie, une opération a été menée contre la guérilla. Pour cela, les forces gouvernementales ont eu recours à certaines stratégies impliquant de la tromperie, de la simulation et du mensonge. Grâce à cela, un groupe d’otages a été libéré. Est-ce cependant moralement répréhensible ?

Dans notre vie personnelle, il est également utile de se poser ces questions. La simulation, le mensonge et la tromperie ne sont pas toujours moralement condamnables. Lorsqu’il s’agit de juger un tel comportement chez quelqu’un, on se doit de prendre en compte sa motivation et son but. Cependant, nous y gagnerions beaucoup si, au lieu de rejeter ces comportements au premier abord, nous les soumettions à un examen plus impartial.

 


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  • Giráldez, S. L. (2005). Simulación, engaño y mentira. Papeles del psicólogo, 26(92), 57-58.


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