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Le biais de négativité selon la science

4 minutes
Les êtres humains développent une tendance à être plus affectés par une critique que par un compliment. Nous sommes plus touchés par les mauvaises nouvelles que par les bonnes, et même tout événement négatif est mieux enregistré dans notre mémoire qu'un événement positif. Pourquoi cela arrive-t-il ?
Le biais de négativité selon la science
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Sonia Budner
Dernière mise à jour : 01 mars, 2023

Les êtres humains ont tendance à penser à ce qui ne s’est pas si bien passé. Ils laissent donc de côté les aspects qui se sont bien passés. Ainsi, nos souvenirs agréables et positifs peuvent se voir ternir par de simples rencontres désagréables. C’est à cela que se réfère le biais de négativité, la valeur que nous donnons au négatif.

C’est aussi le biais qui explique pourquoi les événements traumatisants et les expériences négatives restent plus longtemps. Et pourquoi elles semblent nous affecter plus que les expériences positives. Il semble que ces expériences plus ou moins désagréables tendent à devenir plus intenses dans nos pensées. Approfondissons le sujet.

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Les bases évolutives

Bien souvent, les mauvaises nouvelles ont beaucoup plus d’impact sur nous que les bonnes nouvelles. Et même les critiques peuvent nous affecter bien plus que les compliments.

Dans le livre Le cerveau de Bouddha, le neuroscientifique Rick Hanson propose une explication, qui a été approuvée par de nombreux autres chercheurs, sur l’origine du caractère évolutif de ce biais de négativité.

Selon Hanson, ce biais de négativité est une conséquence de l’évolution par laquelle nos ancêtres ont appris à prendre des décisions intelligentes dans des situations à haut risque. Ce sont ce genre de décisions qui leur ont permis de survivre assez longtemps pour garantir la relève. C’était une question de vie ou de mort.

Ainsi, les personnes qui vivaient en harmonie avec les événements potentiellement dangereux avaient plus de chances de survivre. Avec le temps, la structure du cerveau s’est adaptée très lentement pour accorder plus d’attention aux informations négatives qu’aux informations positives.

Différentes recherchent semblent convenir que ce biais de négativité se développe dans la petite enfance. Au cours de la première année, l’attention des bébés passe des expressions faciales positives aux stimuli négatifs.

Les bases biologiques

Dans les études menées par le psychologue John Cacioppo sur le traitement neuronal du biais de négativité, il a été prouvé que la réponse du cerveau aux stimuli sensoriels, cognitifs et moteurs négatifs provoque une activation beaucoup plus importante que les événements positifs. Surtout dans le cortex cérébral.

En conséquence de ce qui précède, aujourd’hui, ce biais de négativité nous incite et nous influence à nous concentrer sur le négatif qui nous entoure. Et ce même lorsque nous prenons une décision.

Cela semble aussi influencer grandement la motivation avec laquelle une tâche est accomplie. Il est curieux que nous soyons beaucoup plus motivés par une tâche qui consiste à éviter une expérience négative que motivés par une tâche lorsque le prix est une incitation positive.

Pour sa part, l’approche évolutive suggère qu’il s’agit simplement d’une tendance que nous avons pour éviter les dommages produits par les situations négatives. Et que c’est uniquement un moyen par lequel notre cerveau essaie de nous maintenir en sécurité et protégés.

Quels sont les effets du biais de négativité sur notre vie ?

Il semble que ce biais de négativité nous ait aidés à survivre en tant qu’espèce. Pourtant, en réalité, dans notre vie quotidienne, il produit des effets tout à fait indésirables. Nous nous devons de les connaître.

En plus d’affecter notre prise de décision et les risques que nous sommes prêts à prendre, ce biais semble également avoir un impact important sur la façon dont nous percevons les autres. Dans nos relations avec nos proches, cela peut nous amener à penser et à nous attendre au pire de la part des autres.

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Nous croyons avant aux fausses nouvelles si elles sont négatives

Le biais de négativité a des conséquences aussi disparates que celles qui nous rendent plus susceptibles de donner de la crédibilité aux nouvelles négatives qu’aux nouvelles positives. Ce type de nouvelles non seulement attire beaucoup plus notre attention sur elles. Mais nous leur donnons une plus grande validité, même si elles peuvent être fausses.

Cela affecte également nos valeurs et nos idéologies et semble être fortement lié à la tendance à s’accrocher à la tradition et à la sécurité face à des stimuli ambigus et à des changements qui peuvent être considérés comme menaçants.

Comme nous pouvons le constater, il est préférable pour nous de réfléchir à ce qu’est notre tendance dans la plupart des situations. Il nous faut aussi tenir compte de l’existence du biais de négativité. Surtout si nous voulons que nos décisions soient aussi appropriées que possible.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


 

Vaish, A., Grossmann, T., & Woodward, A. (2008). Not all emotions are created equal: the negativity bias in social-emotional development. Psychological bulletin, 134(3), 383–403. doi:10.1037/0033-2909.134.3.383

Gollan, J. K., Hoxha, D., Hunnicutt-Ferguson, K., Norris, C. J., Rosebrock, L., Sankin, L., & Cacioppo, J. (2016). The negativity bias predicts response rate to Behavioral Activation for depression. Journal of behavior therapy and experimental psychiatry, 52, 171–178. doi:10.1016/j.jbtep.2015.09.011

Cherry, Kendra (2019) What Is the Negativity Bias? Verywell Mind. Recuperado de https://www.verywellmind.com/negative-bias-4589618


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