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L'anxiété de séparation : l'importance de l'attachement pour la santé des enfants

5 minutes
L'anxiété de séparation : l'importance de l'attachement pour la santé des enfants
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Laura Reguera
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

L’anxiété de séparation est un état dans lequel peuvent tomber nos enfants et qui peut considérablement conditionner leur vie quotidienne. Nous connaissons tou-te-s les problèmes que peut générer l’anxiété chez les adultes, n’est-ce-pas ? Non seulement ses effets sur notre bien-être mental, mais encore au niveau physique. Imaginez alors sur les enfants, lesquels disposent d’une moindre capacité à réguler les émotions…

La réalité est telle, malheureusement, que les enfants peuvent abriter des états émotionnels faisant de leur enfance une période triste, alors qu’ils disposent en eux du potentiel nécessaire pour que se produise le contraire. Par conséquent, l’une des choses que les enfants doivent intérioriser est que leurs principales figures d’attachement ne les abandonnent pas lorsqu’ils partent.


“Il n’est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse.”

-Tom Robbins-


Qu’est-ce que l’anxiété de séparation ?

L’anxiété de séparation résulte de la crainte ressentie par les enfants du fait de se séparer des parents ou des principales figures d’attachement. Il est en réalité normal que cette émotion surgisse chez les enfants les plus jeunes, tout comme il est normal qu’elle disparaisse dans un laps de temps relativement court : l’habitude de voir leurs parents partir et revenir finit par rendre normale cette séparation. Les enfants ne la vivent plus comme un abandon, mais comme un absence temporaire. Dès lors, quand est-ce que cela devient un problème ?

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Cette anxiété est préjudiciable lorsqu’elle est excessive ou lorsque les séparations ne finissent jamais par se normaliser. Dans de tels cas, elle peut se transformer en pathologie : le trouble d’anxiété de séparation. Pour le diagnostiquer, l’enfant doit manifester au minimum trois des symptômes suivants :

  • Détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation d’avec la maison ou les principales figures d’attachement, ou par anticipation de telles situations.
  • Crainte excessive et persistante concernant la possible disparition des principales figures d’attachement ou un malheur pouvant leur arriver, tels que la maladie, un accident, une catastrophe ou la mort.
  • Crainte excessive et persistante qu’un événement malheureux ne vienne séparer l’enfant de ses principales figures d’attachement (par exemple se perdre, être kidnappé, avoir un accident ou une maladie).
  • Réticence ou refus persistant de sortir, loin de la maison, d’aller à l’école, au travail ou ailleurs, en raison de la peur de la séparation.
  • Crainte ou réticence excessive et persistante à rester seul à la maison ou sans l’une des principales figures d’attachement, ou bien dans d’autres environnements sans des adultes de confiance.
  • Réticence ou refus persistant d’aller dormir en dehors de la maison, ou sans être à proximité de l’une des principales figures d’attachement.
  • Cauchemars répétés à thèmes de séparation.
  • Plaintes somatiques répétées (telles que des maux de tête, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements) lors des séparations d’avec les principales figures d’attachement, ou en anticipation de telles situations.

Par ailleurs, cette crainte et ce refus revêtent un caractère persistant et durent au minimum quatre semaines. Dès lors, la vie quotidienne de nos enfants se trouve altérée et dégradée dans tous les domaines d’activité importants, produisant une importante détresse chez ceux qui en souffrent. En ce sens, les enfants ne sont pas les seuls à souffrir, il en va de même pour les adultes qui assistent à la souffrance de l’enfant chaque fois qu’iels partent.


Nous ne pouvons pas toujours construire l’avenir de notre jeunesse, mais nous pouvons bâtir notre jeunesse pour l’avenir.”

-Franklin D. Roosevelt-


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Quelles sont les causes de l’anxiété de séparation ?

La réalité, c’est que l’anxiété de séparation peut provoquer un isolement social, diminuer les performances scolaires ou encore générer des problèmes psychologiques et émotionnels. Mais pas uniquement cela, il a également été démontré que ce trouble peut provoquer des difficultés au moment de trouver le sommeil, mais également générer des tensions entre les membres de la famille. C’est pourquoi il est primordial de connaître les facteurs déterminant cet état afin que nous puissions nous habituer à la séparation.

Tout d’abord, il est préjudiciable que les enfants soient en permanence avec leurs parents. Ceci ne signifie pas que les parents ne doivent pas passer du temps avec leurs enfants, mais que soient introduits des moments au cours desquels les enfants et les figures de référence ne soient pas ensemble. Pourquoi ?

Parce que s’il n’y a pas de moments où l’enfant n’est pas brièvement séparé de ses parents, il ne pourra s’en accoutumer et il est probable qu’il réagisse de façon exagérée lorsque se présentent des moments où la séparation est inévitable. En d’autre termes, pour créer cette habitude de séparation l’enfant doit disposer de multiples et fréquentes occasions de s’y habituer.  Normalement il est préférable de commencer par de courtes absences et de prolonger ces dernières progressivement.


“Il y a toujours, dans notre l’enfance, un moment où la porte s’ouvre et laisse entrer l’avenir.”

-Graham Greene-


Par ailleurs, des situations de séparation inattendues ou traumatiques peuvent conditionner l’anxiété de l’enfant ou provoquer une régression dans leur développement émotionnel. Un exemple de ce type de situations pouvant avoir cet effet chez les enfants correspond au début de la scolarité, à l’hospitalisation ou à la mort d’un parent. Enfin, il existe des parents qui accentuent les comportements de la dépendance de leurs enfants, ajoutant encore plus d’anxiété au moment de la séparation. Nous parlons des enfants, mais nous pouvons observer que beaucoup de parents souffrent également de cette angoisse de séparation et la transmettent à leurs enfants.

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Ceci fera que les enfants seront peu autonomes et chercheront trop le contact et la protection de leurs parents. Par conséquent, il est important que les figures d’attachement favorisent peu à peu l’indépendance de leurs enfants, en étant les premiers à rendre normal lesdites séparations. C’est ainsi que seront mis en oeuvre les efforts nécessaires pour que nos enfants ne soient pas en proie à l’anxiété lorsque nous nous éloignons d’eux temporairement.

 

Images fournies par Chinh Le Duc, Dmitry Ratushny et Viktor Jakovlev

 

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.