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La paresse sociale

4 minutes
La paresse sociale
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La paresse est l’un des maux de notre temps. La paresse, le manque d’envie de travailler, l’oisiveté volontaire… Il se passe même parfois quelque chose d’étrange lorsque nous travaillons en groupe : l’ensemble est moins que la somme des parties. En d’autres termes, ce que chaque personne apporte est moindre lorsqu’elles sont dans un groupe. Ceci est connu comme la paresse sociale.

La paresse sociale est la tendance à réaliser moins d’effort dans une tâche lorsque les efforts d’un individu constituent une partie non identifiable d’un groupe que lorsque la même tâche est exécutée individuellement. L’expérience du travail en groupe peut amener les personnes à faire moins d’efforts, de sorte que leur rendement s’en trouve amoindri. A priori, certaines des causes susceptibles d’expliquer cela sont le manque de motivation, les problèmes d’organisation et de coordination. Approfondissons ce concept.

Le début de la paresse

En 1880, l’ingénieur agricole Max Ringelmann fut le premier à étudier la paresse sociale. Ringelmann demanda à 14 personnes de traîner une charge et vérifia la force que chacune d’elles réalisait. Il demanda également à ces mêmes personnes de traîner la charge individuellement. Les résultats montrèrent que lorsque les personnes traînaient la charge seules, elles mettaient davantage de force que lorsqu’elles étaient en groupe.

Bien que Ringelmann attribuait cette perte d’effort à une mauvaise coordination, des études ultérieures découvrirent d’autres causes. Dans une étude où les participants devaient applaudir et crier aussi fort qu’ils le pouvaient, il a fut constaté que le niveau de bruit que chaque personne faisait diminuait lorsque augmentait la quantité de personnes constituant le groupe dans lequel elles se trouvaient. Il en fut déduit que les individus ont tendance à se cacher dans la masse.

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Être aussi paresseux que les autres

Les individus ne s’inquiètent pas d’avoir une performance inférieure dans un groupe lorsque leur contribution individuelle n’est pas identifiable. Lorsque nous ne pouvons pas blâmer quelqu’un du fait d’une activité moindre à celle des autres, les individus ont tendance à faire le moins d’efforts possible. Mais la paresse sociale ne dépend pas seulement de l’identification ou non de la contribution de chaque individu.

L’équité et la comparaison sociale sont des facteurs qui interviennent également. Le fait qu’une personne du groupe fasse moins va amener les autres à se conformer à la faire de même, de sorte qu’existe une équité entre tous. Par ailleurs, comparer la performance de chacun avec celle des autres produit un sentiment de pression pour faire davantage ou moins que ce qui pourrait être fait.

La paresse mentale

La paresse sociale ne se produit pas uniquement lors de l’exécution de tâches nécessitant un effort physique. Elle se produit également lors de tâches cognitives, notamment lorsque nous devons penser. Par exemple, lors d’un brainstorming. Plus le groupe est important, plus le nombre d’idées que chaque personne peut apporter sera réduit. Comme pour les tâches qui exigent un effort physique, l’équité et la comparaison sociale peuvent mener à la paresse lorsqu’il s’agit de réaliser un effort mental.

La paresse sociale est très présente dans les groupes de travail. Lorsque nous devons travailler en équipe, notre rendement peut s’en trouver limité, à l’instar de celui de tous les membres. Par conséquent, une bonne coordination avec une assignation adéquates des tâches à réaliser peut permettre à ce que chaque personne donne le maximum possible. La ou les personnes qui donnent le maximum peuvent amener les autres à les imiter, mais également à en faire le minimum.

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L’importance de la paresse

Le type de tâche à effectuer a également une influence. La paresse sociale se produit dans une moindre mesure lorsque les tâches sont intéressantes. Par ailleurs, la paresse est réduite lorsque le niveau de dépendance est élevé. Si les tâches de chaque individu sont nécessaires à l’obtention du succès,  il y aura moins de paresse du fait de la pression sociale générée afin de réussir.

Par conséquent, la paresse sociale n’est pas systématique lorsque nous travaillons en groupe. Voici quelques moyens que nous pouvons mettre en oeuvre afin de l’éviter ou au moins de la réduire :

  • Faire que l’effort de chaque personne soit identifiable.
  • Augmenter l’engagement en vue de la bonne exécution de la tâche.
  • Donner l’opportunité d’évaluer les contributions individuelles et collectives.

Si nous devons effectuer une tâche en groupe, il est important que tous les membres de ce dernier disposent d’une forte motivation. Dans le cas contraire, nous pouvons au minimum essayer d’évaluer la performance de chaque personne et donner de l’importance à l’objectif final. Une bonne gestion du travail de groupe exigera que chaque membre valorise son travail et celui des autres.


 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.