La crise de l'âge mûr ? Non, il s'agit en réalité d'un éveil
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Ceux qui ont dépassé les 40 ou 50 ans ressentent en réalité un éveil, pas une crise de l’âge mûr. Il s’agit de mettre de côté les anciennes croyances, les convenances et les stéréotypes pour se repenser, pour écrire une nouvelle et meilleure étape personnelle.
On utilise aujourd’hui le mot “crise” de manière excessive. Il existe des crises sociales, des crises économiques, des crises culturelles … sans parler des habituelles crises personnelles. Plus que quelque chose de ponctuel dans le temps ou occasionnel tout au long de notre cycle de vie, nous pourrions plutôt supposer que l’être humain vit dans un état permanent de changements, d’oscillations, de hauts et de bas de moindre ou de plus grande importance.
Nous constaterons, si nous appliquons cette définition à la crise de l’âge mûr, que l’on ne remplit pas beaucoup de ces points. Notamment en ce qui concerne les nouvelles générations d’hommes et de femmes qui ont déjà atteint cette étape de leur vie. Ce nouveau secteur de la population remet déjà en cause la vision traditionnelle de cette période autrefois critique. En effet, cette étape correspond désormais à ce que beaucoup définissent comme “un éveil”. Il y a une recherche pour obtenir quelque chose de mieux. Une reformulation positive pour gagner en force et en croissance personnelle.
La crise de l’âge mûr existe-t-elle encore aujourd’hui ?
Nous comprenons en psychologie que chaque étape de l’existence humaine comporte une série de défis et de difficultés. De sorte que les soi-disant crises de développement ou de transitions déterminent ces moments entre l’enfance et la vieillesse où apparaissent souvent des interférences mettant en péril notre identité, nos attentes et notre sensation de contrôle. La personne est obligée de laisser derrière elle certaines idées pour assumer de nouvelles réalités.
Nous avons en quelque sorte toujours accepté que certaines crises sont “prévisibles”. Il en est ainsi de l’adolescence, par exemple. La crise de l’âge mûr génère quant à elle des changements qui exigent une redéfinition. Ainsi , et jusqu’à récemment, l’entrée dans cette fin d’été chargé d’air automnal (âge mûr) signifiait une seule chose : accepter la disparition de la jeunesse et les transformations telles que le vieillissement, la ménopause, la perte des parents, le nid vide…
D’autres idées arrivent en force aujourd’hui. Des vents nouveaux.
La maturité n’est pas synonyme de pertes, mais de profits
De nombreuses voix exigent aujourd’hui que l’on remplace le terme “crise de l’âge mûr” par “recherche de l’identité au milieu de la vie”. Il existe incontestablement une transition. Cependant, plus que la perte de”quelque chose”, ce qui se passe est une recherche personnelle. Un désir de laisser une étape derrière pour en atteindre une autre avec de meilleures ressources, libertés et identités.
Il s’agit d’une période de profits pour plusieurs aspects:
- Il n’y a aucune envie de revenir en arrière, de retrouver la fraîcheur des 20 ans ou l’énergie des 30.
- Cette étape s’accompagne de la conviction que le passé a été bien vécu. Qu’il eut son utilité mais que la quarantaine doit être construite comme une avancée vers l’épanouissement personnel.
- Une bonne partie des personnes, et notamment les femmes, souhaitent trouver leur place dans le monde. Ceci peut devenir un moteur de changement exceptionnel.
Une période d’expansion
Les réseaux sociaux sont le reflet de notre réalité. Pour comprendre l’essence de ce changement lors de la soi-disant crise de l’âge mûr, il suffit de chercher l’hastag # FaB (fifty and beyond, “cinquante et au-delà”). Nous y trouverons un mouvement générationnel plein de vitalité. En effet, l’âge mûr n’est pas synonyme de sénilité, de perte, mais de profits et surtout d’expansion.
Les “cinquantenaires” d’aujourd’hui sont des personnes très actives intellectuellement. Et professionnellement. Ils représentent ce capital humain qui offre l’excellence aux entreprises. Et la qualité à toute organisation ou projet. Ils ont en effet un plus grand sens critique dans la mesure où ils savent mieux résoudre les problèmes et qu’ils ont une expérience qui sait se mettre à jour, qui applique à la pensée latérale.
Nous ne pouvons par ailleurs ignorer le changement social imparable et plein d’espoir que vivent les femmes. Nous les voyons assumer des positions de pouvoir. Nous sommes témoins de la façon dont elles mènent leurs propres projets de leadership. De la façon dont elles sont souvent capables de faire des changements radicaux dans leur vie. Et ce pour réaliser leurs rêves de jeunesse une fois qu’elles atteignent la maturité.
Pour conclure. La crise de l’âge mur n’est plus aussi critique. En effet, rien ne s’y perd. Nous y gagnons, au contraire. Les vieilles valeurs ont déjà expiré. Le bonheur n’est pas exclusivement lié à la jeunesse. Le bien-être, la réalisation et l’ illusion n’ont pas d’âge. Nous commençons en réalité à véritablement vieillir le jour où nous cessons d’avoir des projets. Le jour où les objectifs deviennent flous. Et où apparaît la peur. Ou l’ombre de la limitation.
N’appelons donc pas crise ce qui, en réalité, est un éveil.
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