La coercition sexuelle : qu'est-ce et comment la prévenir ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La coercition sexuelle correspond tout type de comportement qui est exercé en vue de forcer la volonté sexuelle d’une autre personne. Ce comportement se développe le long d’un continuum dans lequel nous pouvons trouver différentes manifestations. Parmi les plus révélatrices nous trouvons la pression verbale, l’utilisation de substances toxiques ou l’utilisation de la force. Les femmes souffrent actuellement de cette coercition de manière si importante qu’il est considéré comme essentiel de trouver une solution.
Il est normal que, eu égard au nombre important de décès résultant de la violence de genre, nous nous interrogions sur les causes ou les origines de ces comportements. Il existe de nombreux facteurs pouvant agir conjointement, qu’il s’agisse entre autre de facteurs socioculturels ou personnels. La culture, l’environnement et les modèles d’apprentissage favorisent l’existence d’attitudes, de normes de genre, de valeurs, de modèles sexuels, etc., lesquels semblent être à la base de la coercition sexuelle.
Les facteurs associés à la coercition sexuelle envers les femmes
Les facteurs de risque chez les hommes se trouvent dans la combinaison entre la masculinité hostile et certaines variables liées à la motivation et à l’expérience sexuelle. Mais que signifient vraiment ces termes ? Nous expliquerons chacun d’eux ci-dessous :
- La masculinité hostile : se réfère à la nécessité pour les hommes coercitifs de contrôler et de dominer les femmes.
- Les motivations et l’expérience sexuelle : ces concepts se réfèrent à l’excès de confiance de certains hommes dans leurs capacités sexuelles, à l’intérêt pour le sexe sans engagement et au souci d’être toujours sexuellement actif et efficace.
Selon le modèle confluent de Malamuth, la convergence de ces deux caractéristiques est ce qui conduit les hommes à s’engager dans des comportements sexuellement coercitifs.
- l’auto-efficacité en ce qui concerne la contrainte sexuelle : les femmes qui croient qu’elles seront en mesure de résister à une situation de ce type sont celles qui parviennent à empêcher ce comportement sexuel non désiré le plus efficacement.
- Attentes négatives quant à la consommation d’alcool.
- Comportement assertif face aux pressions verbales : il s’agit du facteur de protection le plus important. Il s’agit de savoir comment exprimer ce que nous pensons être juste ou non. Les femmes assertives sont davantage en mesure d’éviter les comportements sexuels non désirés face aux tentatives des hommes.
Programme de prévention de la coercition sexuelle
L’objectif de tout programme de prévention est de réduire les facteurs de risque, en l’occurrence ici tant pour les hommes que pour les femmes, ainsi que de promouvoir des facteurs de protection. Le ministère de l’Éducation a lancé depuis quelques années un projet de recherche dans lequel les contenus suivants ont été dispensés :
- Interactions consensuelles vs non consensuelles : l’objectif est de reconnaître et de différencier les deux types d’interactions. Nous pouvons à cet effet effectuer un brainstorming dans lequel chacun présente sa définition de la liberté sexuelle ou des possibles moyens de limiter cette dernière.
- Attentes et mythes sur les relations sexuelles et la coercition sexuelle : il s’agit de remettre en question la validité de ces croyances et de prendre conscience de la manière dont elles peuvent nous conduire à la coercition. Certains des mythes les plus répandus qui peuvent être analysés sont : “les filles disent souvent oui même lorsqu’elles veulent dire non” ou “la virilité d’un homme se mesure à travers les relations sexuelles”.
- Éviter les situations à risque : l’objectif est de reconnaître les situations associées à la coercition sexuelle ou un risque élevé de la subir. Pour ce faire, il est possible de projeter une vidéo et résoudre quelques questions typiques : “Certains de ces commentaires vous semblent-ils machos ?”.
- Formation à l’affirmation de soi et à la communication : il s’agit d’être capable d’exprimer ce que nous voulons ou non, ainsi que de négocier ou de conclure des accords sur nos relations.
En fin de compte, en connaissant l’origine du problème et certaines des mesures qui peuvent être prises pour le résoudre, nous réalisons un pas en avant au bénéfice de toutes les femmes. La violence de genre doit être une question prioritaire dans notre société afin que parvenions à ne plus en souffrir.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.