La beauté est un sentiment
Quel est le vrai concept de la beauté ? J’ai le sentiment que Cecilia Giménez apprécia avec sensibilité les dégâts que le temps causa à l’Ecce Homo. Selon moi, l’octogénaire de Borja (Saragosse) n’est coupable que de souhaiter donner à l’image une dignité, qu’elle considéra certainement comme perdue, et essaya donc de compenser sa dévotion, en la restaurant avec deux concepts : illusion et affection.
Je n’entrerai pas dans la polémique, si l’Ecce Homo était correctement protégé et à l’abri d’être manipulé à volonté. Mais je suis sûr qu’à la fin de son travail, Cecilia ne le considérait pas comme un échec. Qu’elle ressentait plutôt un plaisir et une fierté de se sentir responsable de perpétuer la beauté.
En tout état de cause il ne faut jamais oublier la notion de beauté, encore moins une réflexion que m’inspira son geste : l’échec existe… pour que le rêve perdure.
Qu’est-ce que la beauté?
C’est une qualité, un concept, un sentiment, qui se caractérise par sa relativité. Il n’existe en effet pas de critère universel, seulement l’idée, que la perfection n’existe que comme idéal.
“La beauté est ce beau mystère que ni la psychologie ni la rhétorique ne déchiffrent.”
-Jorge Luis Borges-
La beauté est ce qui plaît aux sens et donc provoque le plaisir. Mais tout ce qui nous fait plaisir ne doit pas nécessairement être beau. Pour chaque individu, groupe social, race, époque, il existe un mode de perception esthétique différent.
Les fesses exubérantes des femmes hottentotes, les petits pieds atrophiés des chinoises, les mutilations nasales, des oreilles et des lèvres de certaines tribus africaines, les têtes carrées que nous montrent certaines sculptures d’Éthiopie causées dès l’enfance, les femmes au cou de girafe en Birmanie… les modèles de beauté pour certaines races et époques sont différents.
Au Japon, la blancheur de la peau est synonyme de beauté. Ils la considère comme la seule couleur utile pour ne pas exprimer de sentiments. Aujourd’hui, les publicités pour les cosmétiques et les articles en lien avec la beauté montrent des modèles de corps pâles. Elle est donc considéré comme un stéréotype de beauté occidentale.
Dans d’autres parties du monde, comme dans certaines tribus africaines, les seins féminins tombant presque jusqu’à la taille sont un symbole de beauté. Et dans de nombreuses cultures de Polynésie ou Maori, dans les pays asiatiques comme le Japon ou l’Inde, l’usage du tatouage continue d’en être des symboles.
Évolution du concept de beauté
Un philosophe grec parlait de la beauté comme du nom commun des belles choses, lesquelles présentaient une harmonie dans leurs proportions perçues d’un point de vue objectif. Cette perception du beau perdura au Moyen Âge.
Mais la montée du christianisme fit que le beau à l’époque dépendait de l’intervention de Dieu. De sorte que quelque chose était considéré comme beau car résultant d’une création divine. Ainsi, une distinction a été faite entre beauté matérielle et spirituelle. La première est extérieure et s’estompe avec le temps, tandis que la seconde est intérieure et permanente, à l’instar de la bonté, l’amour, la sympathie, etc.
Après le Moyen Âge, avec la Renaissance, elle prend une conception plus naturaliste, plus proche de la Grèce classique. Le modèle le plus populaire de la beauté grecque, qui survécut à travers les générations, est que la hauteur de l’être humain est égale à 7 fois la hauteur de la tête.
“Tout ce qui est beau a son moment, puis passe.”
-Luis Cernuda-
La relation entre la perception de la beauté et le cortex cérébral a été scientifiquement prouvée. Chaque cortex cérébral pourra interpréter le résultat du comportement de Cecilia, comme de la frivolité, de l’audace, etc. Mais, quoi qu’il en soit, j’espère qu’on n’oubliera jamais : la beauté est un sentiment.
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