Intelligence naturaliste : en quoi consiste-t-elle et à quoi sert-elle ?

Qu'est-ce que l'intelligence naturaliste et à quoi sert-elle ? Quelle relation a-t-elle avec la nature ? Chez quelles personnes célèbres pourrions-nous dire qu'elle était très développée ?
Intelligence naturaliste : en quoi consiste-t-elle et à quoi sert-elle ?

Dernière mise à jour : 06 avril, 2021

Grâce au psychologue et pédagogue Howard Gardner, nous savons qu’il n’y a pas qu’un seul type d’intelligence, mais huit ! Jusque-là, l’attention avait été portée sur l’intelligence logico-mathématique et linguistique. En particulier dans les écoles et dans les évaluations de l’intelligence. Nous savons aujourd’hui qu’il y en a beaucoup plus dont  l’intelligence naturaliste.

Ce type d’intelligence a à voir avec notre capacité à nous rapporter à l’environnement et à ses éléments. Elle permet d’observer la nature, de la comprendre, de la classer et de l’organiser, en plus d’établir des relations entre ses éléments (flore et faune, par exemple).

C’est certainement l’une des moins connues et surtout l’une des moins valorisées au niveau académique. Cependant, comme nous le verrons, c’est sûrement l’intelligence qui a aidé nos ancêtres à mieux comprendre leur environnement et à survivre. Découvrez ici cette intelligence et d’autres faits curieux à son sujet !

L'intelligence naturaliste.

L’intelligence naturaliste : en quoi consiste-t-elle et à quoi sert-elle ?

L’intelligence naturaliste fait partie de la théorie des intelligences multiples proposée par le psychologue et pédagogue Howard Gardner (États-Unis, 1943), théorie développée et diffusée dans les années 1980. Plus précisément, la théorie date de 1983, mais ce n’est qu’en 1995 que l’intelligence naturaliste a été ajoutée au modèle.

À quoi fait référence le concept d’intelligence naturaliste ? Il s’agit de la capacité de catégoriser les éléments de l’environnement. De reconnaître leurs différences et la manière dont ils se rapportent les uns aux autres. Et ce, en vue d’utiliser ces informations pour interagir avec ces éléments de manière bénéfique.

D’autre part, les connexions et les relations que ce type d’intelligence nous permet avec les éléments de l’environnement, peuvent nous aider à améliorer l’interaction que nous avons avec ledit environnement. En réalité, ce concept englobe le contexte urbain, suburbain et rural, c’est-à-dire pas seulement “l’environnement naturel”.

L’objectif : survivre

L’intelligence naturaliste est probablement celle qui nous a aidés dans l’histoire à évoluer, à s’adapter à l’environnement, à exercer une influence sur lui et, finalement, à survivre. Pour ces raisons, certains experts ont placé son origine dans l’ère paléolithique.

Au-delà du fait de survivre, cette intelligence permet aujourd’hui de mieux comprendre la nature et de développer des hiérarchies au sein des systèmes naturels eux-mêmes, très utiles pour certains domaines de connaissances. Par exemple, en biologie.

Une célébrité dotée de cette intelligence

Qui est doté (ou plutôt était doté) d0une haute intelligence naturaliste ? Le scientifique naturaliste Charles Darwin(Shrewsbury, 1809 – Down House, 1882) par exemple, ou encore le géographe et naturaliste Friedrich Heinrich Alexander (Berlin, 1769-1859).

Ces auteurs ont pu pénétrer dans les milieux naturels et en tirer des leçons, en identifiant leurs espèces animales et végétales, en apprenant leurs caractéristiques déterminantes et en utilisant les informations pour leur propre bénéfice et celui de la société. Et c’est exactement ce qu’est l’intelligence naturaliste.

Les caractéristiques de l’intelligence naturaliste

Dans la définition de Gardner de l’intelligence naturaliste, l’accent est mis sur le type d’informations qui sont exploitées à partir de cette intelligence (et pas tellement sur ce qui est fait avec ces informations). Il est vrai que cette intelligence est évoquée comme un processus. Mais surtout par les contenus spécifiques qui peuvent être traités à travers elle.

Ces contenus renvoient, comme nous l’avons dit, aux éléments de la nature, aux caractéristiques anatomiques de chacune des plantes et animaux que nous observons, etc. Ainsi, nous activerons l’intelligence naturaliste lorsque nous serons confrontés à un environnement naturel. Ou à un espace avec différentes formes de vie et d’êtres vivants.

Les processus impliqués

Quels processus mentaux sont activés lorsque nous utilisons l’intelligence naturaliste ? Principalement l’observation, l’attention sélective et soutenue, les compétences de classification et de catégorisation. Il y a aussi les inférences et l’identification des relations, ainsi que la formulation d’hypothèses liées à l’environnement.

C’est un type d’intelligence qui nous permet d’expérimenter et de nous orienter vers la nature. Cela peut nous aider à mieux la connaître et à la valoriser davantage. Autrement dit, si nous bénéficions d’un peu d’intelligence philosophique, l’intelligence naturaliste est également liée à l’appréciation de la beauté et de l’amour pour l’environnement.

“Cultivez votre amour de la nature, car c’est la seule façon de mieux comprendre l’art.”

-Vincent Van Gogh-

Derrière l'intelligence naturaliste.

Le chevauchement avec les autres intelligences

L’intelligence naturaliste pourrait chevaucher, dans certains cas, d’autres types d’intelligence proposés par Gardner. Par exemple, dans le cas de l’intelligence linguistique, n’utilisons-nous pas cette dernière pour conceptualiser les éléments identifiés provenant de la nature ?

D’autre part, l’intelligence logico-mathématique nous permet de comprendre les hiérarchies et les catégorisations élaborées grâce à l’intelligence naturaliste.Un autre exemple : l’intelligence spatiale nous servirait à appliquer toutes les connaissances “obtenues” grâce à l’intelligence naturaliste dans un environnement spécifique et en temps réel.

En somme, l’intelligence naturaliste est celle qui a le plus influencé nos ancêtres en matière de survie et d’adaptation à l’environnement. Curieusement, bien que de nombreuses zones soient impliquées au niveau du cerveau pour l’exercer, on considère généralement qu’elle est plus liée à l’hémisphère droit qu’au gauche.

“La nature ne se précipite jamais. Atome par atome, petit à petit, elle fait son travail.”

-Ralph Waldo Emerson-


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  • Gardner, H. (2006). Schaler, Jeffrey A., ed. “A Blessing of Influences” in Howard Gardner Under Fire. Illinois: Open Court.
  • Gardner, H. (1998). A Reply to Perry D. Klein’s ‘Multiplying the problems of intelligence by eight’. Canadian Journal of Education, 23 (1).
  • Gardner, H. (1989). To Open Minds: Chinese Clues to the Dilemma of American Education. Nueva York: Basic Books.

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