L'anthelmophobie ou la peur des vers

Bien que cela puisse paraître étrange, de nombreuses personnes ont peur des vers. Au delà de l'aspect évolutif, cette peur est liée à la peur de contracter une infection ou à la peur de la mort. Nous vous en disons plus sur l'anthelmophobie dans cet article.
L'anthelmophobie ou la peur des vers
María Vélez

Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez.

Dernière mise à jour : 13 février, 2023

L’anthelmophobie est la phobie ou de la peur intense ou irrationnelle des vers. C’est un trouble phobique. C’est à dire que la présence de tout stimulus lié aux vers déclenche chez l’individu qui en souffre une réponse cognitive et physique très intense.

Bien que ce type d’insecte soit généralement répugnant pour la plupart des gens, ceux qui souffrent d’nthelmophobie peuvent faire une crise de panique rien qu’en y pensant ou en anticipant leur apparition. La peur des vers se fonde sur le fait que beaucoup d’entre eux sont des parasites.

Les particularités de la peur des vers

Comme toutes les phobies, la peur des vers peut générer un grand spectre de symptômes. Parmi eux, citons les nausées, les vertiges, la tachycardie, les difficultés respiratoires ou l’hyperventilation, mais aussi les sueurs, la tension musculaire, etc.

En outre, on constate souvent des symptômes comportementaux tels que l’évitement. L’individu cherche alors à éviter les situations où il risque de rencontrer un ver. Ainsi, une personne souffrant d’anthelmophobie évitera d’aller à la campagne, par exemple.

Il est également commun de relever des troubles de la perception. La personne peut même croire qu’elle est infectée par des vers.

Cela est lié au fait que l’anthelmophobie comporte une forte composante de dégoût. Le patient craint généralement d’être l’hôte d’un parasite potentiellement dangereux. Cette sensation “d’être mangé” par ces animaux provoque un véritable épouvante chez les personnes qui ont peur des vers.

En outre, il existe un certain symbolisme dans l’anthelmophobie lié à la peur de la mort. La présence des vers peut en effet évoquer la putréfaction du corps. Par association, on associe l’anthelmophobie à la peur de la mort elle-même.

D’autre part, cette phobie est aussi communément associée à la peur ou au rejet des conditions non hygiéniques. Ces dernières sont à leur tour liées à la transmission de maladies ou de germes. Ainsi, les anthelmophobes font particulièrement attention à l’hygiène. Ils évitent ainsi d’entrer en contact avec de la nourriture avariée.

Les causes de l’anthelmophobie

Dans le cas des phobies animales, il existe plusieurs hypothèses pouvant expliquer leur origine. Ce type de peur peut être le résultat de l’évolution. Pendant une longue partie de l’histoire de l’espèce humaine, il a fallu éviter certains animaux afin de survivre.

Dans le cas des vers, cela nous aurait permis d’éviter les maladies. En effet, les vers sont souvent présents dans la nourriture avariée. De plus, ils sont parfois associés à un risque d’empoisonnement et donc de mort. Les mille-pattes sont venimeux par exemple.

Aussi, une phobie est souvent acquise par des expériences négatives. En général, les phobies des animaux se développent pendant l’enfance, puis elles perdurent à l’âge adulte.

Une personne qui voit un animal se faire dévorer par des vers risque de développer de l’anthelmophobie. De nombreuses personnes qui ont une phobie des vers indiquent avoir eu des vers intestinaux au cours de leur enfance.

Enfin, il se peut également que la peur des vers ait été héritée d’un membre de la famille ou d’un parent. En effet, lorsque nous sommes enfants, nous apprenons des autres et notamment de nos parents.

Ainsi leurs réactions et des paroles ont de l’importance. Si l’un d’entre avait peur des vers, il est fort probable que cette peur nous ait également été transmise.

Comment traite-t-on l’anthelmophobie ?

Bien que les phobies qui correspondent à un dégoût soient un peu plus difficiles à éradiquer, on peut les réduire de manière significative grâce à une approche adéquate. Ainsi, si cette peur entrave considérablement la vie quotidienne, il est préférable de s’adresser à un spécialiste en psychologie.

Les techniques habituellement utilisées à cette fin s’inscrivent dans le cadre de la thérapie cognitivo-comportementale. Il s’agit de techniques de désensibilisation systématique, de relaxation et de restructuration cognitive.

La désensibilisation systématique est une technique d’exposition. Elle consiste à confronter le patient à différents stimuli qu’il a lui-même choisi. On classe ensuite cette liste de stimulus en fonction de l’intensité de l’anxiété qu’ils provoquent. Tout d’abord, on exposera progressivement le patient aux stimulus qui lui causent le moins d’anxiété, puis aux autres.

En complément, il faudra avoir recours à des techniques de relaxation, afin de réduire les symptômes anxieux à chaque stade de l’exposition. La restructuration cognitive, quant à elle, vise à éliminer les idées irrationnelles du patient au sujet des vers. On les remplace ensuite par d’autres pensées plus adaptées.

En somme, la peur des vers génère beaucoup d’inconfort chez ceux qui en souffrent. L’anthelmophobie peut même limiter leur vie quotidienne.

Cependant, avec une thérapie appropriée qui analyse l’origine de la peur, celle-ci peut être considérablement réduite, voire éradiquée. En outre, le patient disposera de ressources pour faire face à l’anxiété dans d’autres domaines ou peut être vis-à-vis d’autres animaux.


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