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Je ne peux pas vivre sans toi : la problématique des filtres des réseaux sociaux

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Les filtres ont fait leur chemin sur les réseaux sociaux. Ce qui n'était au départ qu'un passe-temps a fini par devenir un maquillage virtuel. Un maquillage sans lequel de nombreuses personnes sont incapables de se sentir bien dans leur peau.
Je ne peux pas vivre sans toi : la problématique des filtres des réseaux sociaux
Andrea Pérez

Rédigé et vérifié par Psychologue Andrea Pérez

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Ils agissent en silence depuis des années, ils se sont installés dans votre téléphone, se sont emmêlés dans votre tête et le moment est venu de dire aux filtres des réseaux sociaux : “Je n’en peux plus !”

Au départ, cela était amusant : on prenait une selfie et on pouvait voir à quoi on ressemblait avec des oreilles de chien ou des moustaches de chat.  Petit à petit, les filtres des réseaux sociaux sont devenus un maquillage virtuel.

Ils sont capables de cacher nos rides, nos taches de rousseur de naissance, les cernes sous nos yeux et nos boutons. Ils peuvent également modifier les traits du visage, et faire paraître les yeux plus grands, le menton plus pointu ou les pommettes plus pompeuses et colorées.

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Filtres des réseaux sociaux et estime de soi

Pour de nombreuses personnes qui utilisent les réseaux sociaux, la fonction décorative et amusante des filtres est passée au second plan. Le maquillage virtuel est devenu une nécessité. Certaines personnes ressentent même un malaise intense si une photo d’elles-mêmes apparaît sans filtre ou tout simplement lorsqu’elles voient leur vrai reflet dans le miroir.

La retouche virtuelle renforce la fiction de la beauté idéale que les réseaux sociaux génèrent déjà. La différence entre l’image reflétée dans le miroir et l’image vue à travers la caméra crée des insécurités, un malaise et une souffrance émotionnelle.

Dans les cas les plus graves, peut apparaître ce que l’on appelle la dysmorphie corporelle, un trouble mental dans lequel la personne souffre des imperfections physiques qu’elle perçoit dans son corps et que d’autres personnes peuvent considérer comme minimes ou même ne pas percevoir du tout.

Les filtres des réseaux sociaux ont traversé les frontières

Non seulement ils nuisent à l’estime de soi de certaines personnes et sont à l’origine de troubles psychologiques, mais ils ont également franchi une autre frontière, celle de la chirurgie esthétique. Certaines des personnes qui ont recours à la médecine esthétique le font pour ressembler davantage à leurs selfies avec filtre.

De plus en plus de jeunes décident de franchir le pas et de se faire faire une retouche cosmétique, pensant qu’ils se sentiront plus sûrs d’eux et qu’ils pourront faire toutes ces choses qu’ils ne font pas maintenant parce qu’ils manquent d’assurance.

Ces jeunes croient que la modification de leur apparence sera la solution magique à leurs insécurités et aux problèmes connexes. Cependant, la véritable confiance en soi et l’estime de soi ne se mesurent pas en centimètres ou en kilos, ni en nombre de rides ou d’imperfections de la peau.

Penser que changer votre apparence physique vous fera franchir le pas et faire ce que vous avez évité de faire jusqu’à présent n’est qu’une autre forme d’évitement.

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La sonnette d’alarme

Penser que l’on n’est pas assez bien parce que l’on ne correspond pas à une norme sociale de beauté est très dangereux sur le plan psychologique. La sonnette d’alarme doit être tirée si une personne estime qu’elle a besoin d’un filtre, d’un maquillage ou d’un changement physique pour être heureuse.

Le fait de suivre une thérapie psychologique ne changera pas l’image corporelle, mais la façon dont la personne entretient un rapport avec elle-même et son apparence physique. Un professionnel de la santé mentale peut vous aider à comprendre ce qui vous arrive et à établir une relation saine avec vous-même.

Un bilan social

En plus des changements personnels, il est nécessaire de faire un bilan social de l’utilisation de ces réseaux. En tant qu’utilisateurs de ces réseaux, nous devons être conscients du fait que l’utilisation constante de filtres peut nuire non seulement à notre estime de soi, mais aussi à celle des personnes qui nous voient.

Les influenceurs et les personnalités publiques sont des modèles que les autres peuvent admirer. Un geste aussi simple de leur part que de poster des photos non retouchées peut contribuer à normaliser la figure idéalisée que beaucoup de gens se font autour d’eux.

Les gouvernements et les lois ne doivent pas non plus ignorer ce phénomène. Dans la promotion de la santé mentale, nous avons tous une responsabilité.

La révision de la législation et des pratiques publicitaires liées aux filtres de beauté, ainsi que le renforcement des soins de santé mentale sont des exemples de la manière dont le bien-être des personnes peut être amélioré sur le plan social et politique.


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Challco Huaytalla, K. P., Rodríguez Vega, S., & Jaimes Soncco, J. (2016). Riesgo de adicción a redes sociales, autoestima y autocontrol en estudiantes de secundaria. Revista Científica De Ciencias De La Salud9(1), 9-15. https://doi.org/10.17162/rccs.v9i1.542


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