Isadora Duncan, biographie de la créatrice de la danse moderne

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Isadora Duncan, biographie de la créatrice de la danse moderne
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 15 juin, 2020

Isadora Duncan était l’une de ces femmes qui sont venues au monde pour briser des schémas. On la considère comme la créatrice de la danse moderne et comme l’une des personnalités les plus fascinantes et révolutionnaires du monde artistique. Sa vie, tout comme sa mort, a été assez insolite.

La vie d’Isadora Duncan a aussi été marquée par la douleur et la tragédieCeux qui l’ont connue la décrivaient comme une femme généreuse et maternelle. Pour le grand public, elle était quelqu’un qui portait l’expression des sentiments à travers le corps à son paroxysme.  Par ailleurs, on la considérait comme une femme qui disait toujours ce qu’elle pensait.

“Ma devise – sans limites.”

-Isadora Duncan-

Le style de danse d’Isadora Duncan était un sentiment pur; elle a osé briser les schémas de rigidité de la danse classique pour nous offrir des mouvements plus authentiques.

Dans son autobiographie, elle raconte qu’elle est tombée amoureuse de la danse en observant le mouvement des vagues dans la mer. C’est pour cette raison que ses mouvements étaient libres et fluides, dotés de la plus grande expression émotionnelle, comme si elle se laissait porter par le va-et-vient des vagues.

Isadora Duncan

 

Premières années de vie

Son véritable nom était Dora Ángela Duncan. Elle est née à San Francisco, aux Etats-Unis, le 27 mai 1877. Son père, Joseph Charles, était banquier et sa mère, Dora Gris, professeure de musique. Ils avaient quatre enfants; Isadora était la plus jeune. Et, alors qu’elle était encore toute petite, son père les a abandonnés. 

La famille a alors connu de grandes difficultés économiques. La mère d’Isadora a commencé à donner des cours de piano dans le but de subvenir à leurs besoins. Elle a ensuite fondé une école de danse. Les deux fils aînés ont collaboré dans l’école de leur mère, en tant que professeurs. À seulement 10 ans, Isadora a décidé de ne plus aller à l’école et de donner des cours aux plus jeunes élèves de l’académie, en compagnie de ses frères.

Un peu plus tard, la famille a déménagé à Chicago. C’est là qu’Isadora a étudié la danse classique. Cependant, un incendie a fini par détruire leur maison et les a poussés à déménager une nouvelle fois, cette fois-ci à New York. Là, la jeune Isadora est parvenue à trouver du travail dans une compagnie de théâtre. En 1898, le père, encore absent, est mort tragiquement dans un naufrage.

Isadora Duncan en Europe

Isadora Duncan avait toujours voulu voyager en Europe, peut-être à cause de son admiration pour les grands maîtres de la musique. Elle a donc réussi à convaincre sa famille de s’y installer alors qu’à cette époque, le mouvement migratoire se faisait dans le sens inverse, de l’Europe aux Etats-Unis. Les Duncan se sont installés à Londres et, un peu plus tard, à Paris.

Isadora a passé beaucoup de temps à contempler l’art grec dans les grands musées européens. Elle a d’ailleurs adopté, pour sa danse, un bon nombre des postures qu’elle avait pu observer sur les sculptures. Ses précédentes expériences et ces trouvailles ont commencé à donner vie à son style, qui a changé à tout jamais l’histoire de la danse.

Elle a commencé à danser pieds nus sur scène, vêtue d’une tunique de style grec. Elle avait aussi les cheveux détachés et dansait au rythme de compositions qui n’étaient pas faites pour la danse. Isadora improvisait et créait directement sur scène. Les tutus et les mouvements rigides de la danse classique avaient disparu.

Une révolutionnaire

Comme on pouvait s’y attendre, à ses débuts, Isadora Duncan a été sévèrement critiquée. Cependant, en très peu de temps, elle est parvenue à éveiller l’admiration des connaisseurs et des critiques. Elle n’était pas seulement irrévérente dans le monde de la danse : sa vie personnelle était aussi pleine de scandales. Isadora a donc décidé d’oublier ses obligations du moment et d’élever ses deux enfants en tant que mère célibataire.

Elle a eu beaucoup d’amants. Certains étaient très célèbres. Il y a aussi eu des rumeurs à propos de sa supposée homosexualité, mais aucune preuve n’a jamais indiqué que c’était bien le cas. Pour résumer, Isadora avait une personnalité extrêmement scandaleuse pour l’époque. Un jour, elle a même ôté sa tunique sur scène et exposé ses seins au public, comme pour le défier de remettre en cause l’authenticité de sa danse. 

En Argentine, elle a dansé l’hymne national du pays dans un bar. Elle ne surveillait absolument pas ses finances et elle s’est même retrouvée à payer sa chambre d’hôtel avec un manteau et des bijoux.

Isadora Duncan

 

Une fin tragique

Le moment le plus difficile de sa vie a, sans l’ombre d’un doute, eu lieu en 1913. Ses deux fils, qui étaient encore très jeunes, sont décédés lorsque le véhicule dans lequel ils voyageaient a eu un accident et est tombé dans la Seine. Isadora a mis des années pour surmonter cette tragédie -et on se demande même si elle l’a surmontée-.

Elle était une fervente admiratrice de la révolution russe et a été invitée en Russie par Lénine, pour y vivre et y danser. C’est là qu’elle a connu le poète Sergueï Esenin, qui avait 17 ans de moins qu’elle, et l’a épousé. Le mariage n’a pas duré longtemps, à cause de l’alcoolisme d’Esenin qui a fini par être interné dans un hôpital psychiatrique, où il s’est suicidé.

Isadora Duncan est décédée d eux ans plus tard, le 14 septembre 1927. Elle portait une longue écharpe rouge, qui s’est coincée dans l’une des roues de l’automobile dans laquelle elle allait monter. On raconte que ses derniers mots ont été “Adieu, mes amis, je vais à la gloire”.

Irrévérente, fascinante et, bien évidemment, atypique, Isadora Duncan est l’une de ces figures inoubliables qui est entrée dans l’histoire grâce à son incroyable talent pour la danse et à sa capacité à briser des moules. Des moules sociaux que l’on imposait aux femmes, et des moules artistiques que l’on imposait dans le monde de la danse.

 


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  • Duncan, I. (2003). El arte de la danza y otros escritos (Vol. 19). Ediciones Akal.

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