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Isaac Asimov, le pouvoir de la psychohistoire

5 minutes
Asimov est l'un des pionniers de la science fiction. Sa série Fondation se déroule autour d'un concept clé : la psychohistoire. Cette science pourrait-elle devenir tangible ?
Isaac Asimov, le pouvoir de la psychohistoire
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Camila Thomas
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Isaac Asimov est considéré comme l’un des pères de la science fiction contemporaine. Auteur de plus de 500 ouvrages, son travail est inestimable. Fervent défenseur de la science appliquée, il croyait fermement au pouvoir de la science fiction comme précurseure de la science réelle. On le connaît sans doute davantage grâce au concept de psychohistoire.

Il a inventé cette discipline scientifique. La psychohistoire est la combinaison de psychologie de masses et des mathématiques de haut niveau dans le but de prévoir le comportement d’une société.

Dans cet article, nous nous intéresserons de plus près à l’oeuvre d’Asimov et à ses grandes contributions à la littérature et à la science. Comment la psychohistoire est-elle passée d’une discipline factice à une éventuelle branche de la psychologie sociale ?

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Isaac Asimov, la vie du génie

Isaac Asimov est né en Russie en 1920. Il déménage peu de temps après à Brooklyn avec ses parents. À New York, Asimov démontre être un jeune avec un talent incroyable. En effet, à 5 ans, Isaac a déjà appris à lire de manière autodidacte.

Peu après avoir appris à lire et à écrire en anglais, Isaac apprend également le yiddish, la langue des Juifs ashkénazes. À 15 ans, Isaac est diplômé de l’éducation secondaire et intègre l’université de Columbia. C’est à seulement 19 ans qu’il sort diplômé de cette université.

Comme de nombreux jeunes de son époque, après le diplôme de l’université, Asimov rejoint les rangs de l’armée. C’est à ce moment -plus précisément en 1939, que sa carrière d’auteur de science fiction commence à se développer.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Asimov travaille au Philadelphia Naval Shipyard (chantier naval à Philadelphie), aux États-Unis. Il y rencontre d’autres personnes qui, comme lui, finiront par devenir de grands auteurs de science fiction, tels que Robert Heinlein et L. Sprague de Camp.

Après la guerre, Isaac continue sa carrière académique. Il retourne à l’université de Columbia pour réaliser un doctorat en biochimie en 1948. Une fois diplômé docteur en sciences, Isaac Asimov rejoint le corps professoral à l’université de Boston.

Pendant dix ans, il publie de multiples colonnes dans plusieurs revues spécialisées de science fiction et de fantaisie. Ces colonnes ont donné naissance aux histoires qui composent ses deux grandes séries : Moi, Robot et Fondation. Les récits qu’Asimov racontait dans ses colonnes ont conservé un certain lien. Ainsi, on les a compilés jusqu’à former les titres que nous connaissons aujourd’hui.

Fondation et psychohistoire

Inspirée de la chute de l’empire romain, la série Fondation débute pendant les derniers jours de l’empire galactique. Asimov nous présente une réalité qui, bien qu’elle se déroule dans un futur très lointain, s’avère terriblement plausible.

Dans ce futur, la chute de l’Empire impliquerait une ère d’obscurité -dans une allusion claire au Moyen-Âge, qui durerait 30 000 ans. Hari Seldon, inventeur de la psychohistoire a déterminé que cette période pourrait être réduite à seulement 1 000 ans si on réunissait les esprits les plus brillants de l’Empire sur une même planète. La planète désignée serait Terminus. Les sages se chargeront de stocker toutes les connaissances acquises au cours des dernières années.

Certes la narration d’Asimov est active et immersive. Cependant, ce n’est pas sa capacité littéraire qui nous intéresse le plus aujourd’hui. La science de la psychohistoire est peut-être l’une des plus grandes prédictions qui soient apparues depuis la science fiction.

La psychohistoire est en soi, l’union harmonieuse entre la psychologie de masses, l’anthropologie et les mathématiques de haut niveau. Un psychohistorien compétent pourrait réussir à prédire le modèle de comportement d’une société entière dans un futur lointain.

Heureusement pour l’humanité, la science réussit régulièrement à donner vie à des inventions qui avaient été décrites dans la littérature de science fiction. On peut citer par exemple l’oeuvre de Jules Verne. La psychohistoire semblait un concept attrayant mais peu plausible dans le monde réel.

Néanmoins, le nouveau siècle a permis une infinité d’avancées technologiques. L’utilisation d’Internet et de toutes les plateformes qui s’y trouvent se traduit par une énorme production d’informations. Mais que se passerait-il si la psychohistoire utilisait ces données pour devenir plus qu’une illusion de la science fiction ?

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La psychohistoire et la réalité : analyse du big data

Les données dont nous parlons peuvent provenir d’un nombre élevé de sources et mesurer n’importe quel phénomène online. Le temps qu’un utilisateur investit sur une page web, le contenu plus attractif, les couleurs les plus populaires, la durée de vie d’un produit, la dynamique d’une tendance, etc. En définitive, le flux de données est infini.

Dans l’actualité, ce flux de données est connu sous le nom de big data. Autrement dit, c’est un ensemble de données très variées. Ces données sont stockées à une vitesse très importante et arrivent toujours plus nombreuses.

Le big data constitue toutes les données que génère l’humanité de forme électronique et ne peut pas encore être traitée par les bases de données traditionnelles.

Plusieurs scientifiques, mathématiciens et ingénieurs travaillent durement pour trouver la bonne manière de traiter toutes ces données. Nombre d’entre eux reconnaissent qu’en dépit d’un traitement compliqué, les fruits sont énormes.

Les livres nous permettent de regarder le passé, vers un moment déterminé de notre histoire, mais également notre présent ainsi que d’éventuels futurs qui en dériveraient. Internet en revanche, nous donne une vision plus ample du présent mais l’analyse des données nous permettrait d’aller vers le futur d’une manière plus objective.

Néanmoins, la psychohistoire d’Asimov est claire sur un point. Tout le monde ne peut pas l’exercer et découvrir les modèles de comportement du futur. À l’instar des psychohistoriens, trouver la vraie valeur parmi toutes les données inutiles peut représenter un travail presque impossible.

Le processus de découverte et de calcul psychohistorique nécessite -pour Asimov- un groupe de professionnels. Ces derniers doivent se spécialiser en analyse de données, en théories et histoire sociale, expérience en affaires. Seul un bon groupe pourra poser les bonnes questions, prédire des comportements et reconnaître les comportements précis.

Isaac Asimov était un pionnier, l’une de ces figures de l’histoire qui a réussi à élargir notre vision du monde, à la projeter vers un futur. Au travers de quelques oeuvre de fiction, il a ouvert le chemin vers quelque chose de bien plus tangible, de plus réel et avec des applications pratiques.


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  • Gutierrez-Sánchez, J. (s/f) El sueño de Isaac Asimov o ¿son matematizables las ciencias de lo humano?. España: Red de Revistas Científicas de América Latina y el Caribe, España y Portugal.
  • Asimov, I. (1989) Trilogía de la Fundación: Fundación, Fundación e Imperio, Segunda Fundación. Barcelona: Plaza y Janes.

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