Fatigue décisionnelle : une toile d'araignée qui emprisonne

La fatigue décisionnelle est l'un de ces facteurs qui diminuent, de manière dissimulée, notre qualité de vie. Mais en quoi consiste-t-elle et comment y parvient-elle ? C'est précisément ce que nous analysons dans cet article.
Fatigue décisionnelle : une toile d'araignée qui emprisonne
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 04 janvier, 2021

La fatigue décisionnelle peut vous affecter sans même que vous vous en rendiez compte. Même si cela peut sembler invraisemblable, la science a établi qu’au cours d’une journée habituelle, une personne prend environ 35 000 décisions. Certaines peuvent atteindre les 40 000. Cela suffit à épuiser quelqu’un.

Ce débit de décisions passe inaperçu, car la majorité de ces choix sont liés à des points anodins. Vais-je me lever ou dormir un peu plus ? Quels vêtements vais-je mettre ? Ai-je le temps de prendre mon petit-déjeuner ? Comme vous le voyez, avec tant de choix à faire, il n’y a rien d’étrange à se retrouver en proie à une fatigue décisionnelle.

Le psychologue social Roy F. Baum est celui qui a inventé le terme de fatigue décisionnelle. Il a également prévenu que « peu importe à quel point vous êtes sensé, vous ne pouvez pas prendre toute une série de décisions sans en payer un prix biologique ». Ce prix est précisément celui de la fatigue et, parfois, de nombreuses erreurs.

« Utiliser votre pouvoir de décider vous donner la capacité de vous extirper de toute excuse pour changer une partie de votre vie en un instant. »

– Anthony Robbins –

Une femme pensive

La fatigue décisionnelle

Comme tout type de fatigue, la fatigue décisionnelle réduit vos capacités et vos potentialités. Elle vous conduit aussi, au beau milieu de la soirée, à n’avoir qu’une envie, celle d’aller dormir, sans comprendre pourquoi : après tout, ce n’a pas été une journée extraordinaire.

Cette fatigue finit par s’accumuler. Avec le temps, elle débouche sur un plus grand degré de stress et moins d’efficacité. Si vous finissez piégé dans cette toile d’araignée, le plus probable est que vous commenciez à développer une attitude apathique.

Rien ne vous importera et la seule chose que vous voudrez est en finir rapidement avec vos tâches pour ne plus rien avoir à faire. Vous aurez l’impression de n’avoir aucune idée, que votre cerveau est vide et que vous êtes las de votre routine.

Il est vrai que nous autres êtres humains avons une quantité limitée d’énergie mentale.Notre cerveau n’est pas une machine que nous pouvons faire fonctionner de façon illimitée, sans conséquences. Si la fatigue surgit, elle est vite suivie d’erreurs, de mauvaises décisions, de procrastination et de mal-être émotionnel. Alors, que faire ?

La première chose à faire : automatiser

Le cerveau humain travaille beaucoup mieux quand il dispose de schémas qu’il peut appliquer de façon systématique, avec peu de variations. Ainsi, la meilleure chose que vous puissiez faire pour éviter la fatigue décisionnelle est d’automatiser tout ce qui est automatisable et de vous tracer une routine. Plus elle sera structurée, mieux ce sera.

Mais, attendez… Cela ne nous transforme-t-il pas en robots ? Oui et non. C’est là que réside le secret : en acquérant des automatismes et des routines fixes, vous réussissez à accomplir ce que vous devez faire et vous devenez plus efficace.

Par ailleurs, et c’est un fait non négligeable, vous libérez le cerveau d’une quantité astronomique de tâches sans intérêt. Grâce à cela, vous laissez de la place à la créativité et à des pensées plus constructives.

Que peut-on automatiser ? Barack Obama a décidé, à l’avance, du costume qu’il porterait lors de toutes les soirées de gala, pendant sept ans. Angela Merkel a une liste de tenues complètes déjà décidées et ne perd pas de temps devant son armoire. On peut aussi décider de ce que l’on va manger chaque jour, etc.

L’idée est de réduire le nombre de décisions quotidiennes. Si vous pensez que avoir une routine fixe est ennuyeux, vous vous trompez. Les études indiquent que ceux qui ont une routine qu’ils ont eux-mêmes choisie et qu’ils suivent de manière assidue sont plus heureux. Ils ne souffrent pas de fatigue décisionnelle.

Une femme souriante.

D’autres clés pour éviter la fatigue décisionnelle

Ceux qui ont étudié ce sujet recommandent de prendre les décisions les plus importantes en début de journée. Il s’agit en effet du moment où le cerveau dispose de plus d’énergie et est plus éveillé.

En contrepartie, évitez de prendre des décisions importantes en fin de journée. C’est la même chose pour les tâches : réalisez d’abord les tâches les plus difficiles.

Pour le dire d’une autre façon, réservez la seconde partie de votre journée à tout ce qui n’est pas trop exigeant. Cela vous aidera à être plus efficace et aura aussi une incidence sur votre humeur : vous vous sentirez moins épuisé et vous pourrez vous projeter davantage.

Une autre clé pour éviter la fatigue décisionnelle est de bloquer tout ce qui peut vous distraire : téléphone, notifications d’e-mails, etc. Réservez-vous quelques heures par jour pour vous occuper de tout ce qui n’est pas trop exigeant mais qui peut augmenter les stimuli et qui vous oblige à prendre beaucoup de petites décisions.


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  • Narducci, A. S. (2007). La fatiga de decidir o si acaso vale la pena ser juez. In Estudios de derecho en homenaje a Raúl Tavolari Oliveros (pp. 605-612). Lexis Nexis.


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