Êtes-vous un empathe anxieux? 5 caractéristiques à connaître
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Il existe de belles vertus qui occultent un côté sombre. Ce sont comme des cadeaux empoisonnés que l’on regrette parfois d’avoir reçus. Une grande empathie ou la capacité à se connecter avec les autres de manière plus intense et plus profonde est l’une de ces caractéristiques à double tranchant. Elle fait de nous des auditeurs fabuleux, des esprits habiles à comprendre, à ressentir dans notre propre cœur l’émotion qui appartient aux autres.
Cette particularité reste un avantage social. Comprendre les points de vue des autres et les sentir comme les vôtres facilite la conclusion d’accords, la résolution de problèmes et la formation d’alliances plus compatissantes. Si 80% de la population possédait cette compétence émotionnelle, il est probable que notre humanité serait sur une meilleure voie.
Cependant, une empathie élevée va souvent de pair avec l’anxiété et avec ces pensées qui tombent dans la boucle perpétuelle de la rumination. Il n’est pas seulement habituel d’être « imprégné » par les émotions des autres. Nous n’échappons alors pas aux problèmes des autres et au désir d’offrir un soutien, d’aider. Sans compter, sans s’en rendre compte, nous nous négligeons. C’est un profil de personnalité qui vaut la peine d’être analysé.
Les personnes ayant une grande empathie ont tendance à montrer un risque plus élevé de souffrir de troubles anxieux et aussi de dépression.
À quoi ressemble l’empathe anxieux ?
L’empathe anxieux est une personne ayant une grande sensibilité aux émotions des autres qui conduit généralement à divers états d’anxiété. Des travaux de recherche comme ceux menés à l’Université de Haïfa, en Israël, avaient déjà anticipé cette relation en 2011. Ils virent dans ce cas comment les personnes souffrant d’anxiété sociale montrèrent de plus grandes capacités d’empathie et de mentalisation.
Autrement dit, ces individus présentent un profil exceptionnel en termes de compétences socio-cognitives. Dans la précision des attributions de l’état mental et émotionnel d’autrui également. Cependant, ce qui devrait être un avantage ne l’est pas toujours. En effet, cette sensibilité va souvent de pair avec un niveau d’inquiétude plus élevé et des pensées obsessionnelles.
C’est comme une porte à double sens. La connexion émotionnelle intense nous empêche d’établir une frontière entre notre propre état psycho-émotionnel et celui des autres. Également pour augmenter les états de rumination, de suranalyse et de détresse émotionnelle. Voyons donc quelles caractéristiques définissent un empathe anxieux.
Plus votre empathie est grande, plus il vous est difficile de désactiver le bouton d’inquiétude.
1. Empathie et grande sensibilité émotionnelle
Les personnes très sensibles montrent une grande empathie comme principale caractéristique. L’un des plus grands défis de ce profil de personnalité est d’être capable de gérer la contagion émotionnelle. En d’autres termes, ils ne parviennent pas à développer cette “ecpathie” saine qui leur permet de se mettre plus facilement à la place des autres et de revenir à eux-mêmes sans prendre le fardeau de l’autre, les émotions difficiles qui n’appartiennent pas.
Un empathe anxieux recèle dans sa façon de ressentir, de réagir et de se déplacer dans le monde, les traits des personnes hypersensibles (PAS).
2. Augmentation de l’épuisement et du stress
Il existe une tendance automatique et inconsciente chez la personne très anxieuse. Nous faisons référence à la nécessité de tout analyser, de penser à chaque événement cent fois par jour et deux cents fois la nuit. Une habitude récurrente est d’analyser chacune des conversations tenues avec d’autres personnes.
Elles se demandent si elles auraient dû dire ceci ou cela, si elles auraient dû agir d’une manière ou comment elles pourraient faire mieux la prochaine fois. Les relations interpersonnelles sont une source de stress permanent due à une analyse excessive après chaque interaction.
3. Préoccupation quant à la façon dont les autres les perçoivent
Un empathe anxieux a son regard fixé presque constamment sur son environnement. Ils sont préoccupés par les jugements des autres, les opinions de l’environnement, chaque mot reçu et aussi imaginé. Ce profil de personnalité est très préoccupé par la façon dont les autres les perçoivent, ce qui les fait tomber dans des préoccupations obsessionnelles.
Un de leurs plus grands besoins est de donner une image de proximité, d’intégrité et d’humilité. Cela peut les amener à passer un temps excessif à se demander s’ils réussissent et si la personne à qui ils parlèrent aura une bonne perception d’eux.
4. L’anxiété sociale de haut niveau, une caractéristique commune
L’anxiété sociale de haut niveau décrit un schéma auquel tout empathe anxieux s’identifie. Bien qu’il s’agisse de personnes qui performent bien dans les sphères sociales, chaque scénario met une grande pression sur eux. Elles s’épuisent, se sentent en insécurité, stressés et, lorsqu’elles retrouvent le calme de la maison, elles réanalysent tout ce qui a été fait et dit. Ses particularités sont:
- Tendance à plaire aux autres.
- Elles ne reconnaissent pas leurs réalisations, se sous-estiment.
- Ont peur des changements, aussi minimes soient-ils.
- S’épuisent physiquement et mentalement après avoir été avec d’autres personnes.
- Personne ne devinerait qu’elles se sentent mal à l’aise dans de nombreuses situations sociales.
- Ont peur de se tromper, de donner une mauvaise image ou de montrer une certaine incompétence.
- Semblent calmes et de bonne résolution, mais à l’intérieur doutent d’elles-mêmes.
5. Le besoin d’être utile et d’aider
L’image de soi d’un empathe anxieux dépend en grande partie de son efficacité à aider les autres, même si ces demandes n’ont pas été faites. Son inclination naturelle et presque inconsciente est d’apaiser tous les soucis, de résoudre les problèmes des autres et de conférer soutien et bien-être.
Comme nous le savons bien, ce n’est pas toujours possible. Le sentiment de ne pas être cette figure capable de soustraire la souffrance de ceux qui les entourent génère non seulement de l’anxiété, mais sape également leur estime de soi. Ce sont des situations très invalidantes.
En tant qu’empathe, il est très facile de détecter les émotions et la souffrance de toute personne. L’un des besoins des empathes anxieux est de mettre fin à tout l’inconfort et le malheur qui existent autour d’eux.
Que faire si j’ai une grande empathie et un esprit anxieux ?
Vous identifiez-vous au profil d’un empathe anxieux ? Beaucoup d’entre nous peuvent présenter ces traits, mais l’important est d’avoir des outils adéquats pour qu’une empathie élevée soit un avantage et non un obstacle. Le contrôle et la régulation de l’anxiété et l’intégration de stratégies de gestion émotionnelle de base sont essentiels. Examinons certaines de ces stratégies :
- Fixez des limites pour éviter les surcharges. Vous ne pouvez pas atteindre tout le monde et votre rôle n’est pas de sauver les autres.
- Développer une bonne ecpathie. Équilibrez la capacité à vous connecter et à ressentir les émotions des autres avec cette capacité à vous protéger, pour éviter de porter l’inconfort des autres sur vous.
- Acceptez votre sensibilité émotionnelle, mais incluez les soins personnels. Vous êtes une personne empathique et sensible, vous ne pouvez pas changer cela. Cependant, il est bon que vous commenciez à vous exercer à vous servir, à prendre soin de vous, à prioriser vos besoins.
- Technique de mise à la terre. Lorsque les pensées et les soucis vous submergent, prenez conscience de ce qui vous entoure, connectez-vous avec ce que vous voyez, ce que vous sentez, ce que vous entendez. Le but est de sortir l’esprit des boucles d’inquiétude.
Pour conclure, n’hésitez pas à demander une aide spécialisée au cas où vous percevriez que ces caractéristiques vous dépassent. L’anxiété peut parfois nous rapprocher de certains troubles. Que la haute empathie soit cette vertu que nous pouvons utiliser à notre avantage, sans ternir notre santé et notre bien-être.
Cela pourrait vous intéresser …
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Rivera Revuelta, J. G. (2004). Empatía y ecpatía. Psiquis, 25(6), 243-245. http://www.psicoter.es/pdf/04_25_n06_A01.pdf
- Tibi-Elhanany, Y., & Shamay-Tsoory, S. G. (2011). Social cognition in social anxiety: first evidence for increased empathic abilities. The Israel journal of psychiatry and related sciences, 48(2), 98–106.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.