Vous êtes une « mauvaise mère » car vous êtes une vraie mère
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Beaucoup de mères sont soumises à une pression brutale : elles ont beaucoup d’éléments à prendre en compte, beaucoup de responsabilités, et pour chacune d’elles, elles doivent produire le maximum. Parmi ces responsabilités, il y a celle qui les définit comme mères : celle d’élever leurs enfants. D’autre part, il leur faut souvent jouer le rôle des méchantes dans leur rôle de mère, car c’est elles qui établissent les limites et les règles et celles qui refusent de nombreux caprices à leurs enfants. En fait, la mère qui le fait n’est pas méchante, elle est juste une vraie mère qui assume ses responsabilités.
Nous savons que le renforcement positif fonctionne mieux que la punition, que certaines éloges peuvent endommager l’estime personnelle des enfants et qu’un fait traumatisant peut ouvrir une plaie qui est souvent difficile à soigner. Ainsi, être mère n’est pas chose facile et malgré la quantité d’informations sur laquelle nous pouvons compter; dans certaines situations contradictoires, les erreurs sont possibles. En fait, ce n’est pas qu’elles soient possibles, mais qu’elles se succèdent les unes après les autres, comme dans n’importe quel autre projet.
Les mères commettent des erreurs car être parfaite est impossible.
Le phénomène « Mom Shaming » qui critique la vraie mère
En raison de tout ce que nous avons mentionné précédemment, un phénomène nommé le « Mom Shaming » a surgi afin de tenter de nous rappeler qu’une vraie mère, qui commet des erreurs, n’a pas à être identifiée comme étant une mauvaise mère. Ce phénomène s’est vu renforcer par le biais des réseaux sociaux, où critiquer est peu coûteux et ne nécessite aucune formation afin d’y parvenir.
Par exemple, nous pouvons rappeler le cas de Chontel Duncan, un coach personnel qui déclencha une grande polémique sur son compte Instagram en postant des photos d’elle faisant de l’exercice alors qu’elle était enceinte. De nombreuses personnes ont considéré qu’avoir un ventre tonifié et des abdominaux marqués pourrait mettre en danger la vie du bébé.
De la même manière, la chanteuse Soraya reçut énormément de critiques pour être sortie dîner avec son mari 7 jours après avoir accouché et avoir laissé le bébé à la garde d’une autre personne. Après avoir publié la photo de ce dîner qui devint très célèbre, les critiques sur les réseaux sociaux ne se firent pas attendre : « moi en tant que maman je ne pouvais pas imaginer d’aller quelque part sans mon bébé », ou encore « si tu veux continuer de faire ta vie comme tu l’entends, ne fais pas d’enfants ».
Ce type de critiques est un réflexe de nécessité que certaines mamans ont d’être parfaites ou d’imposer leur idée de la perfection aux autres, en condamnant les pratiques qui, de leur point de vue, sont critiquables. De plus, ces critiques nous permettent de réfléchir sur le modèle de mère que la société est en train de favoriser. Nous abritons tou-te-s des croyances déterminées sur ce que signifie être mère ou sur ce que cela devrait signifier. Or, le fait de ne pas être en adéquation avec la majorité ou avec celles d’un groupe fait-il de vous une mauvaise mère ?
Toute cette situation contribue à embarrasser, humilier et faire douter une femme sur son rôle de mère. Mettez vous en tête que la majorité souhaite que leur enfant aille bien et désirent faire les choses le mieux possible. Et, il est normal que de nombreux doutes apparaissent, étant associés à cette intention de vouloir bien faire.
Dans ce contexte, les critiques auxquelles nous faisons référence sont comme « un pichet d’eau froide » qui invite la mère à remplir son rôle sous des normes très rigides. Car il n’existe aucune mère parfaite, seulement la vraie mère qui essaye de l’être et se donne du mal pour y parvenir.
« Il n’existe pas de mère parfaite, mais il y a un million de manières d’être une bonne mère. »
-Jill Churchill-
Pourquoi suis-je une mauvaise mère ?
Les situations précédemment évoquées sont un exemple du fait que certains actes déterminés donnent à une mère l’étiquette de mauvaise mère. En revanche, il existe des croyances déterminées qui, non pas parce qu’elles sont fausses, ne cessent de se répandre et précisément car elles sont répandues, sont une source de confusion et de censure contre les mères qui ne les suivent pas et ne s’appuient pas dessus. Voyons ci-dessous quelques-unes d’entre elles :
- Avoir un enfant par césarienne et non pas par voie basse rend moins mère
- Ne pas allaiter son enfant signifie que vous n’avez pas l’instinct maternel
- Aucune vraie mère ne souffre de dépression post-partum
- Pourquoi avez-vous un enfant si vous devez le laisser à quelqu’un pour aller travailler ?
- Vous êtes une mauvaise mère si vous laissez votre enfant devant une télévision ou une tablette le temps de vous reposer ou de faire autre chose.
- Si vous étiez une bonne mère, vous ne perdriez jamais patience face à vos enfants.
Face à toutes ces affirmations auxquelles nous pouvons nous sentir plus ou moins identifiées, ce qui est déductible est qu’une vraie mère est en fait une mauvaise mère. Car une vraie mère ne peut pas être parfaite ni idéale. Parce qu’une vraie mère commet des erreurs, se trompe et parfois, perd patience.
Les mères ne sont pas des êtres venus d’une autre planète, bien que qu’elles puissent le paraître. Ce sont des personnes normales et courantes, qui mènent des vies normales et courantes. Elles doivent travailler pour pouvoir vivre, ont besoin de temps pour se reposer, de la même manière que le reste des individus. Les attentes élevées que la société a au sujet des mères provoquent chez elles une pression à laquelle il est parfois dur de résister.
Si vous vous êtes sentie identifiée, si une fois vous avez dû écouter des critiques car vous êtes une vraie mère, ne vous mettez pas en colère, vous êtes humaines. Beaucoup des personnes qui vous critiquent perdent également patience et manquent de temps pour leurs enfants. La seule différence est que vous leur servez de miroir, pour cela, elles vident leur frustration sur vous afin de ne pas avoir à remplir ce rôle de mère parfaite. Ainsi, de la même manière que vous, elles sont seulement capables d’interpréter un rôle : celui de vraies mères.
« Peu importe qu’il t’arrive de te tromper sur l’éducation de tes enfants. L’important est la manière que tu as de les accompagner après t’être rendue compte de ton erreur. »
-Doris Ruiz Galindo-
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