5 erreurs mentales qui sabotent nos décisions

Si vous pensez que vous avez tendance à vous autosaboter dans des projets qui vous enthousiasment, cet article pourrait vous intéresser.
5 erreurs mentales qui sabotent nos décisions
Gorka Jiménez Pajares

Rédigé et vérifié par le psychologue Gorka Jiménez Pajares.

Dernière mise à jour : 27 février, 2023

Vous êtes très enthousiasmé par un projet et pourtant, vous finissez par faire quelque chose qui le détruit. Il y a des erreurs mentales qui sabotent nos décisions et, quand nous nous en rendons compte, il est trop tard. Elles agissent comme un feu qui ravage tout et nous laisse confus, épuisés et souvent tristes.

Le concept d’autosabotage trouve ses origines dans la psychologie dite humaniste. Cela implique de ramer contre quelque chose que nous voulons et, bien que nous n’en soyons souvent pas conscients, les résultats ont tendance à produire des conséquences indésirables.

« Tant que vous ne vous valoriserez pas, vous ne valoriserez pas votre temps. Et tant que vous ne valoriserez pas votre temps, vous n’en ferez rien. »

-Morgan Scott Peck-

homme inquiet
L’autosabotage consiste à se priver, consciemment ou inconsciemment, de quelque chose de positif susceptible de changer nos vies.

Qu’est-ce que l’autosabotage ?

Prenons un exemple : un patient se rend à une consultation de psychologie. Après quelques séances, il commence à se sentir mieux. Se sentant mieux, il décide d’abandonner les séances, même si son psychologue lui a dit qu’il lui serait très utile de continuer.

L’autosabotage regroupe toute une série de comportements dont l’objectif est la blessure, la faillite et l’arrachement de nos rêves. Son résultat n’est autre que la perte de ce que nous voulons, et cela se ressent à travers des émotions à valence négative intense, telles que l’anxiété, la frustration ou la tristesse.

C’est une des erreurs mentales qui sabotent nos décisions, mais cela peut aussi être une défense. Prenons un exemple : si quelqu’un qui a vécu de nombreuses relations amoureuses qui ont toujours abouti à une douleur, cette personne peut autosaboter sa prochaine relation avec l’objectif, quoique inconscient, d’éviter de ressentir à nouveau tant de mal-être. Nous allons ici exposer différentes façons dont les gens s’autosabotent.

« L’autosabotage peut agir comme un mécanisme de défense qui protège le sujet d’une désidéalisation imminente de l’objet aimé ».

-Mariana Suaza Ramírez-

Les erreurs mentales qui sabotent vos décisions

Nous commençons à éviter le piège du boycott lorsque nous commençons à identifier les comportements ou les décisions avec lesquels nous le réalisons. Si nous nous rendons compte que notre inconscient peut entraver notre objectif, nous pouvons essayer d’y remédier. Voyons quelles formes d’aut-sabotage existent :

1. « Ne m’aide pas »

Éviter l’aide quand on en a le plus besoin peut nous causer du mal-être. Les émotions qui peuvent appuyer cette position peuvent être la fierté ou la honte. Cependant, demander de l’aide est très nécessaire car notre capacité d’adaptation lors de certaines occasions peut être insuffisante.

Il y a des moments où nous sommes coincés et où nous pouvons nous sentir frustrés. Ainsi, permettre à une aide extérieure d’entrer et de nous pousser peut être une soupape précieuse pour nous enlever de la pression.

Demander de l’aide est un acte intrinsèquement humain, c’est-à-dire intensément nécessaire.

2. Éviter les émotions

Éviter de ressentir une émotion particulière s’appelle le refoulement. Le refoulement est une erreur mentale qui nous amène à nous éloigner d’une partie importante de notre moi, le moi émotionnel. Refouler une émotion implique que, loin de disparaître, elle est susceptible d’apparaître dans le futur avec plus d’intensité.

De plus, les émotions sont d’extraordinaires véhicules d’information. Si quelque chose nous frustre, nous pouvons penser que le résultat que nous obtenons est loin de ce que nous voulons et, par conséquent, nous pouvons utiliser cette information qui nous donne l’émotion pour changer la forme ou le contenu de ce que nous faisons.

Les émotions sont des canaux d’information très précieux.

3. Avoir peur de se fixer des limites

« J’ai besoin de te dire non pour me dire oui ». C’est une affirmation sur laquelle il est intéressant de s’arrêter et de réfléchir calmement. Fixer des limites aux autres, c’est leur dire ce que nous voulons et désirons, mais aussi ce qui nous fait mal. Lorsque nos relations manquent de limites, des situations désagréables peuvent survenir.

Cela se produit parce que l’autre personne n’a pas les informations qui lui permettraient d’adapter son comportement à nous. Et vice versa. Un moyen approprié de fixer des limites est la communication assertive, qui est une forme de dialogue calme, réfléchie et loin d’être hostile.

4. Se parler négativement

Les auto-affirmations à valence négative peuvent très profondément s’incruster en nous. Ce peut être, par exemple : « je ne suis pas suffisant pour les autres », « même si j’ai quitté la maison en dépit de l’effort que cela demandait, ce n’est pas assez, j’aurais dû faire plus », « je suis un désastre ». La façon dont nous nous parlons a un impact puissant sur le concept que nous avons de nous-mêmes et érode le concept de soi et l’estime de soi.

Le comportement inverse est celui des affirmations se référant à nous-mêmes avec une valence positive : « tu as bien agi », « malgré l’effort que cela demandait, tu y es parvenu », « tu es un champion ». Cela peut favoriser l’autocompassion. Ce concept consiste à éduquer notre regard pour qu’il se focalise sur nos forces. Il s’agit de s’appuyer davantage sur toutes les bonnes choses qui nous caractérisent, que sur les mauvaises.

Femme regardant dans le miroir
Avoir de l’autocompassion signifie que, malgré une chose qui nous bouleverse, nous nous traitons avec amour et affection, et nous nous renforçons dans les réalisations que nous avons accomplies, aussi petites soient-elles, comme un tremplin pour affronter les mauvaises choses.

5. Résistir au changement

Le changement fait partie de la vie. Nier le changement implique de mettre des obstacles et de nous autosaboter sur notre chemin. Les changements vont de pair avec l’adaptation. Et l’adaptation est parfois difficile, car elle consomme de l’énergie et peut nous effrayer et nous alarmer. Cependant, tout ce que nous évitons d’affronter a pour habitude de grossir de plus en plus (effet boule de neige).

Une bonne façon d’avancer avec les changements est de les accepter. Accepter le changement, c’est l’embrasser. L’assumer, même si nous avons peur. Il s’agit d’abandonner l’évitement, de regarder le changement en face et de dire : « Passons à autre chose ». Cela signifie prendre contact avec la réalité changeante à partir d’une position consciente, c’est-à-dire en sachant que les changements sont intrinsèques au chemin de la vie.

Ces erreurs mentales sont fréquentes. Cependant, elles peuvent devenir dysfonctionnelles lorsqu’elles nous empêchent de progresser. Si nous parvenons à les identifier, nous pourrons peut-être les solutionner avant que ce ne soit trop long. De plus, il peut y avoir d’autres voies directes vers l’autosabotage : pouvez-vous les identifier ?


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  • Romero, M., Casadevante, C., & González, A. L. (2022). Experimentar cierta mejoría se asocia a un abandono prematuro de la terapia. Escritos de psicología, 15(2), 59-68.
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