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Ecstasy : la drogue de l'amour

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Le nom technique de l'ecstasy est MDMA (méthylène-dioxy-méthamphétamine). Il est populairement connu comme la "drogue de l'amour".
Ecstasy : la drogue de l'amour
Dernière mise à jour : 18 août, 2022

La substance psychoactive connue sous le nom d’ecstasy est une drogue de synthèse. Cela signifie qu’elle est fabriquée en laboratoire à partir de composants non naturels. Ces types de drogues sont généralement développées ainsi afin d’échapper aux contrôles légaux. Les producteur-trice-s prennent les substances illégales et procèdent à de légères modifications en laboratoire. Iels donnent ainsi naissance à une nouvelle formule chimique, ce qui n’est pas illégal.

Le nom technique de l’ecstasy est MDMA (méthylène-dioxy-méthamphétamine). Il est populairement connu comme la “drogue de l’amour” car il aiguise la perception des couleurs et des sons et amplifie également les sensations tactiles pendant les rapports sexuels. Il est également connu dans la rue sous les noms de “drogue du câlin”, “sourire” et “clarté”, etc.

Cette drogue a des effets destructeurs sur le corps et l’esprit. Les noms “empathiques” ne sont rien de plus que des dispositifs publicitaires utilisés par les trafiquant-e-s pour promouvoir la substance.

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L’ecstasy et son histoire

L‘ecstasy a été développée pour la première fois en 1912 au Etats-Unis, au sein des laboratoires Merck, par le scientifique Anton Köllisch. C’est ici qu’il fut baptisé MDMA, eu égard aux initiales de ses composants. Nous savons que cette drogue a été utilisée dans les années cinquante par l’armée américaine lors d’interrogatoires et de tests psychologiques de combat.

L’ecstasy était utilisée comme médicament thérapeutique pour surmonter les inhibitions sociales dans les années 1960. Ce n’est qu’à partir des années 70 que l’ecstasy a commencé à être utilisé à des fins “récréatives” lors de fêtes et autres rassemblements sociaux. Sa consommation est devenue très populaire dans la décennie des années 80. Cependant, les Etats-Unis interdirent sa distribution en 1985.

Au début des années 1990, les trafiquant-e-s commencèrent à donner le nom d’ecstasy à diverses drogues de synthèse, dont beaucoup avaient peu à voir avec le MDMA original. Ont été découvertes des compositions contenant des vermifuges et même du venin contre les rats. Aujourd’hui, un-e consommateur-trice de rue ne sait pas vraiment ce qu’iel absorbe lorsqu’iel achète de l’ecstasy. Cela en fait une drogue très dangereuse.

A l’heure actuelle, l’ecstasy se produit principalement en Europe, notamment aux Pays-Bas et en Belgique. Une large partie du trafic est dominée par le crime organisé russe, en association avec des criminels israéliens. Un pourcentage important de la drogue est acquise par des grossistes aux États-Unis.

Quelques données sur la consommation

L’ecstasy se présente généralement sous la forme d’une pilule. Cependant, nous le trouvons également sous forme liquide ou de poudre pouvant être dilué afin d’être injectée. Actuellement, les producteur-trice-s et les trafiquant-e-s de cette drogue la commercialisent dans différentes couleurs, modèles et formes. Iels cherchent à être attrayant-e-s aux yeux des jeunes consommateur-trice-s, principalement. Il s’agit d’une stratégie de marketing visant à favoriser les propriétés récréatives tout en dissimulant les dangers de la substance.

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L’ecstasy a atteint un grand nombre de consommateurs aux États-Unis. L’Etude Nationale de 2007 sur les consommateur-trice-s de drogues et la santé établi que plus de 12 millions de personnes en avaient pris au moins une fois dans leur vie. Cela équivaudrait à 5% de la population de ce pays, à cette date. Pour sa part, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime a indiqué qu’au moins 20 millions de personnes ont consommé cette drogue en 2016.

L’étude de 2007 a également révélé que 92% de celleux qui avaient consommé de l’ecstasy se sont également tourné-e-s vers d’autres drogues telles que la cocaïne, l’héroïne ou les amphétamines. Cette étude a référencé des consommateur-trice-s d’ecstasy âgés de 12 ans.

Malgré l’inquiétude générée par l’ensemble de ces données, l’ONG Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS) a mis en oeuvre une étude dirigée par Andrew Parrott. L’objectif était d’évaluer si le MDMA pouvait avoir un effet positif dans certaines thérapies. La conclusion fut que le MDMA semblait aider certain-e-s patient-e-s souffrant de stress post-traumatique. Cependant, il a été démontré plus tard que les dommages causés par la substance sont durables et ne sont pas compensé par ses faibles bénéfices.

Les effets de l’ecstasy

Le MDMA, ou l’ecstasy, est classée parmi les drogues hallucinogènes psychédéliques. L’effet hallucinogène amène les consommateur-trice-s à voir ou à percevoir des réalités qui n’existent pas. Contrairement à ce que beaucoup croient, ces hallucinations ne sont pas toujours agréables. Il est également possible de vivre des expériences très effrayantes sous l’effet de la drogue.

L’ecstasy provoque une augmentation rapide de la température corporelle. La chose préoccupante est que la drogue elle-même empêche de percevoir clairement ce qui se passe dans l’organisme. Si cela s’ajoute au fait que l’ecstasy est habituellement consommé lors des fêtes, dans des endroits fermés et avec beaucoup de personnes, il n’est pas surprenant qu’il conduise souvent à une déshydratation sévère.

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L’effet psychédélique est lié à l’altération des sens. Les couleurs sont perçues de manière particulièrement intenses et agréables, tout comme les sons et les sensations sur la peau. Par conséquent, “la drogue de l’amour” stimule le contact physique et représente une expérience “différente” pour de nombreux jeunes.

L’effet typique se produit environ 20 minutes après l’absorption de la substance. Il est tout d’abord éprouvé un frisson soudain, suivi d’un sentiment de calme. Cette drogue génère également de l’euphorie. Elle provoque un important sentiment de vitalité et d’excitation. Elle provoque parfois également la paranoïa, l’anxiété sévère et la confusion. Il est également possible qu’elle génère des nausées et des vomissements, ainsi que des arythmies et des contractures musculaires.

Les effets indésirables et à long terme

Les effets de l’ecstasy dépendent beaucoup de la tolérance du corps de la personne qui le consomme. Parfois, une dose élevée n’a pas d’effets majeurs chez une personne tandis que chez une autre, de petites quantités provoquent une gêne ou des problèmes très sérieux. Cela signifie qu’il n’existe pas de corrélation directe entre la quantité consommée et les effets provoqués.

Cette drogue contribue à libérer le neurotransmetteur appelé “sérotonine“. Cette substance améliore l’humeur.  Cependant, la consommation d’ecstasy créée une barrière pour récupérer cette hormone. Ceci est connu sous le nom de “syndrome sérotoninergique” et correspond à la production d’une forte concentration de sérotonine dans le cerveau. La conséquence en est la confusion, l’agitation et l’hyperthermie.

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L’un des effets secondaires typiques est le bruxisme. Il s’agit d’un serrement important des mâchoires et du grincement des dents. Cela est dû à l’importante tension musculaire déclenchée par la drogue. La raideur dans le cou, le dos et les épaules est également fréquente. Par conséquent, il est courant de trouver des sucettes, des chewing-gums et des appareils de massage dans les endroits où l’ecstasy est consommé.

Les effets à long terme de l’ecstasy les plus graves sont :

  • Dommages au cerveau, lesquels affectent la capacité d’apprendre ainsi que la mémoire
  • Troubles du sommeil
  • Sensation de confusion permanente
  • Dépression et anxiété sévère
  • Insuffisance rénale
  • Collapsus cardiovasculaire
  • Mort

Dépendance et risques de consommation

Il n’existe aucune preuve que la consommation d’ecstasy génère une dépendance du point de vue physique. Cependant, il existe des dangers très spécifiques pour les consommateur-trice-s régulier-ère-s. Le premier d’entre eux, comme nous l’avons mentionné précédemment, est d’ignorer ce que chaque pilule d’ecstasy contient réellement. Les trafiquant-e-s ne modifient jamais la formule originale pour l’améliorer mais pour réduire les coûts de production.

L’autre risque est que cette drogue, en général, provoque un effet de tolérance à court terme : il est rapidement nécessaire de consommer des quantité supérieures pour obtenir les mêmes effets que la première fois.

D’autre part, l’ecstasy génère une “descente” lorsque ses effets sur l’organisme cessent. Plus la consommation a été importante, plus intense est la sensation. Cela amène certain-e-s consommateur-trice-s à se tourner vers d’autres substances afin de soulager le mal-être qu’iels éprouvent. C’est pourquoi l’ecstasy conduit fréquemment à la consommation d’autres substances psychoactives.

Une dépendance pourrait être créée du point de vue psychologique. Une personne pourrait finir par adhérer au raisonnement selon lequel elle ne se sent bien que lorsqu’elle consomme de l’ecstasy. Par conséquent, même si la personne commence à ressentir des effets désagréables ou à remarquer des séquelles graves dans son organisme, elle continue de prendre la pilule sur la base de cette conviction.

Études sur l’impact de l’ecstasy

Certaines études menées à l’Université Johns Hopkyns ont permis de constater que le MDMA provoque des dommages aux cellules du cerveau. La substance a été administrée à un groupe de rats afin de corroborer cette donnée. Il a été possible de démontrer qu’il existe une détérioration du cortex des axones sérotoninergiques, situés dans les neurones.

L’observation réalisée sur l’être humain, grâce à la technique de scanner du cerveau, a montré qu’il existe une réduction drastique de la sérotonine dans le cerveau chez les personnes qui consomment de l’ecstasy. Cet effet se produit non seulement chez les consommateur-trice-s régulier-ère-s, mais également chez les personnes n’ayant consommé cette pilule qu’une seule fois.

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Par ailleurs, une étude réalisée par le Centre de recherche sur le Travail Social de l’Université du Texas a constaté que les consommateur-trice-s habituel-le-s de MDMA développent davantage de symptômes de dépression et de difficultés à se concentrer. Nombre d’entre elleux présentèrent de la nervosité et de fréquents tremblements.

En outre, une étude a été menée en 2007, au Royaume-Uni, sous la direction du scientifique David Nutt. Cette recherche tendait à cataloguer les 20 drogues psychoactives les plus dangereuses dans un ordre décroissant. L’ecstasy a été classé au 18ème rang, ce qui a été interprété par de nombreuses personnes comme un signe qu’il ne s’agit pas d’une drogue trop dangereuse. Il est toutefois nécessaire de souligner que l’un des risques majeur est la combinaison ou l’altération de l’ecstasy avec d’autres substances en vue du trafic de rue.



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  • Baggott, M. J., Kirkpatrick, M. G., Bedi, G., & de Wit, H. (2015). Intimate insight: MDMA changes how people talk about significant others. Journal of Psychopharmacology29(6), 669-677.
  • Bedi, G., Hyman, D., & de Wit, H. (2010). Is ecstasy an “empathogen”? Effects of±3, 4-methylenedioxymethamphetamine on prosocial feelings and identification of emotional states in others. Biological psychiatry68(12), 1134-1140.
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