Douleur neuropathique : caractéristiques, causes et traitement

La douleur est une sensation subjective dont l'apparition, l'intensité ou la fréquence dépendent de quelques variables. Nous vous parlerons dans cet article d'un type de douleur en particulier : la douleur neuropathique.
Douleur neuropathique : caractéristiques, causes et traitement
María Vélez

Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez.

Dernière mise à jour : 13 février, 2023

Qu’est-ce que la douleur neuropathique ? Pour commencer, la douleur est un mécanisme de défense qui nous prévient d’un dégât réel ou potentiel. Néanmoins, quand la douleur perdure dans le temps, elle devient chronique. Elle devient une maladie en soi. La douleur chronique touche entre 19 % et 31 % de la population en général. De ce pourcentage, on calcule qu’environ 20 % est d’origine neuropathique.

La douleur neuropathique survient après une lésion ou altération de la structure ou du fonctionnement du système nerveux central ou périphérique. Cela provoque une expérience douloureuse même quand il n’y a pas de menace externe, au contraire de la douleur nociceptive.

Douleur nociceptive : perception et sensation désagréable que nous ressentons face à un stimulus douloureux. Par exemple, en nous piquant avec une aiguille.

Qu’est-ce que la douleur neuropathique ?

La douleur neuropathique se présente de manière très variée selon les personnes qui en souffrent – d’une douleur légère jusqu’à une douleur extrêmement sévère. La douleur apparaît quelque temps après la lésion dans le système nerveux et disparaît très rarement de manière spontanée.

Douleur neuropathique : perception et sensation de douleur, sans présence d’un stimulus nocif, dû à une lésion du système nerveux.

Une femme qui ressent la douleur neuropathique

Bien que tous les patients ressentent de la douleur, les sensations peuvent être radicalement différentes parmi les personnes qui souffrent d’une même maladie ou vice versa. Ce type dépend de facteurs causaux, héréditaires et environnementaux. Néanmoins, la douleur neuropathique comprend des symptômes négatifs et positifs.

Les symptômes négatifs, tels que la perte de sensibilité aux stimuli douloureux, à la température ou en règle générale, sont souvent les premiers signes. Par ailleurs, les symptômes positifs -les conséquences du dommage nerveux- peuvent être spontanés ou évoqués.

Parmi les symptômes spontanés, on trouve :

  • Paresthésie : sensations anormales et pas désagréables, comme le fourmillement
  • Dysesthésie : sensations anormales et désagréables
  • Douleur spontanée : lancinante, intermittente ou aiguë

Parmi les symptômes évoqués, on trouve :

  • Allodynie : perception douloureuse d’un stimulus non douloureux, comme la chaleur ou la pression
  • Hyperalgésie : face à un stimulus douloureux, on reçoit une réponse extrêmement douloureuse
  • Hyperpathie : une réponse tardive ou explosive à un stimulus douloureux

Outre ces symptômes, les personnes qui souffrent de douleur neuropathique développent souvent des troubles du sommeil et altérations psychologiques en raison de la douleur dont elles souffrent.

Quelles sont ses causes ?

Tel que nous l’avons mentionné, la douleur neuropathique est due à une lésion des voies qui transmettent l’information de la douleur, à cause d’une maladie ou d’une lésion antérieure.

Par conséquent, les causes sont si variées qu’on les classe souvent en quatre groupes selon leur localisation ou leur distribution anatomique. Il y a donc les lésions :

  • Asymétriques focales ou multifocales du système nerveux périphérique : parmi elles, on peut trouver les neuropathies post-traumatiques, post-opératoires, syndrome du membre fantôme, neuropathie post-herpétique, VIH, etc
  • Généralisées du système nerveux périphérique : neuropathie diabétique, toxiques, médicamenteuses, post-infections ou immunitaires, entre autres
  • Du système nerveux central : accidents vasculaires cérébraux, traumatismes crâniens, sclérose en plaques, tumeurs, etc
  • Consistant en des altérations neuropathiques complexes (sans lésion évidente). Syndromes de douleur régionale complexe de type I et II

Face à une situation de douleur non chronique, les tissus lésés s’enflamment. Cela provoque une sensibilisation temporaire de la zone qui permet le soin des tissus. Néanmoins, quand la douleur et la sensibilisation perdurent, les neurones réceptives commenceront à agir d’une manière inadaptée. Cela fera que certains stimuli provoquent une douleur jamais ressentie ou que celle-ci soit perçue avec plus d’intensité.

Traitements pour la douleur neuropathique

Pour trouver le traitement approprié, il est essentiel de réaliser un bon diagnostic. En outre, il est essentiel de déterminer s’il existe d’autres pathologies qui provoquent également de la douleur.

Puisque que la douleur neuropathique a des symptômes très variés, il est nécessaire de trouver une combinaison optimale adaptée au patient et à sa pathologie. En effet, on a trouvé des combinaisons plus efficaces que les autres.

Trois groupes de traitements

Les médicaments de première ligne, les plus recommandés, incluent les antidépresseurs et les neuromodulateurs, ainsi que les anesthésiants locaux.

  • Les antidépresseurs peuvent être tricycliques. Ils agissent ainsi sur la noradrénaline. On a prescrit ces derniers pendant plus de vingt-cinq ans pour cette maladie ou pour un double usage. Ils agissent sur les récepteurs de sérotonine et de noradrénaline
  • Les neuromodulateurs diminuent la libération de glutamate, de norépinéphrine et de substance p. On trouve parmi eux les analgésiques, les anxiolytiques et les antiépileptiques
  • On recommande enfin les anesthésiants locaux sous forme de gel ou de patchs de lidocaïne. Lorsque la douleur est localisée, ils constituent une excellente option puisque c’est une méthode sûre et efficace

Parmi les médicaments de deuxième ligne, on trouve les opioïdes. Ils ont longtemps été controversés. Néanmoins, en raison de leur efficacité prouvée, on les prescrit dans certains cas de manière individuelle ou combinée avec d’autres médicaments.

Les anticonvulsifs et antidépresseurs constituent le groupe de troisième ligne. En effet, ce sont ceux qui ont présenté une moindre efficacité.

Une femme prend un médicament

 Traitements non médicamenteux

En plus de ces médicaments, dans certains cas, on recommande de se rendre à des thérapies manuelles, à l’acupuncture, à de la kinésithérapie, etc. La thérapie psychologique peut également contribuer à palier les altérations psychologiques et à améliorer la qualité de vie.

Néanmoins, le plus important dans le traitement de la douleur neuropathique est la réalisation d’actualisations et de revalorisations de soi, avec l’objectif de voir jusqu’à quel point cela fonctionne pour le patient. Dans le cas où on a essayé plusieurs traitements inefficaces, l’idéal est de rediriger le patient vers une unité douleur pour considérer d’autres interventions.

 


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