Des promesses qui ne sont pas tenues

Je suis surpris de voir à quel point certaines personnes font des promesses de façon si simple et naturelle. Il semblerait que, pour elles, la vie soit un jeu dans lequel vous pouviez tout promettre, sans même savoir si vous êtes en mesure de respecter cela à l’avenir. Mais personne ne vous oblige à respecter quoi que ce soit, donc il n’y a aucun engagement.

Quand il s’agit de problèmes qui peuvent être insignifiants pour certains mais qui sont importants pour d’autres, j’ai l’impression que les promesses tombent en désuétude. Elles semblent perdre leur sens et leur valeur, se transformer en néant, en mots que le vent fait s’envoler, sur du papier mouillé.

« Personne n’offre autant que celui qui ne va pas tenir sa parole »

-Francisco de Quevedo-

Promesses non tenues et déceptions

Il vaut mieux qu’on ne vous promette rien, car vous savez que certains sont très loin de tenir leurs promesses. Lorsque vous prenez conscience que cette promesse que quelqu’un vous a lancée, que cet engagement n’est qu’un mirage, il vaut mieux ne pas l’écouter. Cela n’en vaut pas la peine.

Nous avons tous entendu nos grands-parents parler de ces époques lointaines où une promesse était presque comme un engagement de vie ou de mort. Et je ne parle pas seulement des promesses d’amour – d’ailleurs, nous nous doutons que ce sont précisément celles qui sont les moins tenues.

Peu importe que ce qu’on vous promet soit quelque chose de banal ou quelque chose de très important : l’engagement qui consiste à dire que l’on fera ou offrira quelque chose devrait suffire pour en prendre la responsabilité. Et tout comme vous pouvez l’exiger des autres, vous devez aussi l’exiger de vous-même lorsque vous faites une promesse. Si vous ne pouvez pas la tenir, ne la faites pas.

Il faut tenir compte de la déception que l’on fait à quelqu’un à qui on a promis quelque chose. Et ne parlons pas de la tristesse ou de la colère que nous pouvons ressentir lorsque nous sommes déçus.

« Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes. »

-François de La Rochefoucauld-

La valeur des mots et des promesses

Faire une promesse, c’est comme donner notre parole. Notre parole est-elle aussi tombée en désuétude ? Et il est également vrai que notre parole est notre seul bien avec une valeur.

Les choses matérielles sont circonstancielles et, un jour, nous pourrions nous retrouver sans elles. Nous ne devrions pas leur accorder plus de valeur qu’elles n’en ont pour nous permettre de mener nos vies. Au contraire, notre parole et nos actions finissent par nous définir comme des personnes à long terme. C’est ce qui compte vraiment.

La voix est la seule chose que personne ne peut nous enlever, mais nous la perdons peu à peu lorsque nous faisons des promesses que nous savons ne pas pouvoir tenir, lorsque nous promettons de sortir quelqu’un du pétrin ou de retarder ce dernier, lorsque nous trompons quelqu’un et promettons autre chose pour obtenir ce que nous voulons, etc…

« Ils se blessent tous les deux : celui qui promet trop et celui qui attend trop. »

-Gotthold Ephraim Lessing-

Cette confiance que nous espérons que les autres nous donneront est fondée sur les expériences que nous partageons avec ces mêmes personnes. Il est important que nous devenions dignes de confiance, afin que notre parole soit suffisamment valable et que quiconque nous connaissant prenne notre promesse comme un gage de vérité. On peut donc se sentir fier d’être des gens qui tiennent parole, qui ne promettent pas en vain…

Quant aux promesses, il vaut mieux qu’elles soient peu nombreuses et vraies plutôt que nombreuses et fausses. Si nous ne pouvons ou ne voulons pas tenir une promesse, il est préférable de ne pas nous y engager. Et peu importe à qui vous la faites. Pensez-y la prochaine fois que vous serez tenté de promettre… Serez-vous prêt à tenir cette promesse, quoi qu’il arrive ? Sinon, oubliez cela.

Je ne te crois plus, mais ne te fâche pas !

Quand quelqu’un nous fait des promesses qu’il ne tient pas, nous cessons d’y croire. Et c’est normal. Un exemple connu de tous est celui du berger qui, descendant de la montagne, dit : « Le loup arrive ». Cependant, c’était un mensonge, son intention était de faire une blague et de faire peur. Mais le jour où le loup est vraiment venu… Personne ne l’a cru.

Certaines personnes, après ne pas avoir tenu leurs promesses, réussissent à se fâcher si on ne les croit pas lorsqu’elles promettent à nouveau quelque chose. La question ici est de savoir si nous avons tenu nos promesses. Dans le cas contraire, les personnes qui nous ont fait confiance cesseront de le faire. Et lorsqu’une telle situation se répète encore et encore, nous perdons la confiance de la personne qui nous fait la promesse. Et c’est alors que l’on entend la fameuse phrase : « Je ne te crois plus, mais ne te fâche pas. »

Et il n’y a vraiment aucune raison d’être en colère car si nous voulons que les autres croient de nouveau à nos promesses, tout ce que nous avons à faire est de commencer à les tenir.

Et si j’ai fait une promesse mais ne peux plus la tenir ?

Il est également vrai que, parfois, nous promettons quelque chose, mais des circonstances de la vie – indépendantes de notre volonté – peuvent empêcher la réalisation de notre promesse. Les promesses se réalisent en effet dans le futur, et on ne peut prédire ce dernier.

Par conséquent, si une éventualité survient qui empêche ou retarde l’accomplissement de notre parole, l’idéal est que nous la communiquions à l’autre dès que possible. Et, à partir de là, il faut négocier ou proposer des alternatives. Ainsi, notre parole continuera à avoir sa valeur.