La dépression endogène n'explique pas la tristesse

La dépression endogène n'explique pas la tristesse

Dernière mise à jour : 26 mai, 2017

La dépression endogène est un trouble du moral qui est caractérisé par une tristesse marquée, du désespoir, de l’apathie… Mais la cause de la dépression endogène diffère de celle de la dépression réactive. Elle n’est en effet pas due à une situation extérieure qui déclenche, mais à des facteurs internes ou psycho-biologiques.

Elle est causée par une altération ou un changement structurel dans la biochimie cérébrale, alors que dans la dépression réactive, il existe un lien évident entre la situation qui déclenche et le début du trouble. Il y a une raison qui est à l’origine du noyau central de la dépression.

Le manque de causes externes identifiables peuvent rendre la compréhension de la maladie difficile pour l’entourage et la personne en elle-même. Un déséquilibre dans la chimie de notre cerveau est suffisant pour nous plonger dans une profonde tristesse, que nous-même ne comprenons même pas, mais de laquelle nous ne pouvons pas échapper sans aide.

La chimie de la dépression

Dans la dépression endogène, il existe une réduction marquée de sérotonine, tout comme dans l’exogène, mais dans ce cas, elle n’est pas causée par des facteurs extérieurs mais survient de manière naturelle. Dans ce type de dépression, il y a un fort composant génétique, même si cela ne fait qu’augmenter les probabilités de souffrir de dépression et ne la détermine pas. Il existe plusieurs hypothèses qui lient plusieurs neurotransmetteurs à la dépression.

L’hypothèse noradrénergique affirme que la dépression est due à une déficience fonctionnelle de la noradrénaline dans les synapses cérébrales. L’une des découvertes qui renforcent cette théorie est que la privation de sommeil, plus concrètement de REM, a des effets antidépresseurs et cela est dû à une augmentation de la sensibilité des récepteurs de noradrénaline.

La sérotonine joue un rôle très important de régulation de l’équilibre de notre corps, modulant l’activation excessive. Le déficit de ce neurotransmetteur accompagné d’un déficit fonctionnel catécholaminergique peut provoquer un état dépressif. De plus, il existe des études qui montrent le lien entre la diminution de sérotonine et la tendance au suicide.

Symptômes typiques de la dépression

Il existe différents symptômes de dépression et tout le monde ne souffre pas des mêmes, mais la symptomatologie typique de la dépression est :

  • Les symptômes psychiques : la tristesse est le symptôme de la dépression par excellence. Elle peut aussi amener de l’irritabilité, la sensation de vide ou de la nervosité. Il existe une réduction marquée dans les émotions positives.
  • Les symptômes motivationnels et comportementaux : état général d’inhibition qui se traduit en apathie, indifférence et anhédonie.
  • Les symptômes cognitifs : la mémoire, l’attention et la capacité de concentration. De plus, le contenu des cognitions est altéré par l’auto-dépréciation, l’auto-inculpation et la perte de l’estime de soi qui apparaissent.
  • Les symptômes physiques : les problèmes de sommeil sont habituels, tels que l’insomnie ou l’hypersomnie. peuvent aussi apparaître la fatigue, la perte de l’appétit, une diminution des activités et du désir sexuel.
  • Les symptômes interpersonnels : il y a une grave détérioration dans les relations interpersonnelles, ce qui mène souvent à l’isolement.

Même si ces symptômes peuvent se présenter dans n’importe quel type de grosse dépression, il existe certaines différences dans la présentation de ces symptômes, et surtout dans leur intensité. La plus grosse dépression, qu’elle soit réactive ou endogène, est incapacitante et rend les relations sociales et le développement professionnel difficiles, même si l’endogène est souvent la plus grave.

Symptômes propre à la dépression endogène

Même si ces deux types de dépression (réactive et endogène) partagent plus ou moins les mêmes symptômes, il existe des différences. Les dépressions endogènes ont une plus grande symptomatologie végétative, par exemple, la tachycardie. Les symptômes sont plus graves, avec un plus grande risque de pensées suicidaires. Dans la plupart des cas, également, il est possible d’identifier une variation saisonnière dans les symptômes et des réveils matinaux tôt.

Il existe une tristesse plus intense, intrusive, disproportionnée et pénétrante. De plus, la tristesse est accompagnée d’une anhédonie marquée, ou autrement dit l’incapacité à ressentir du plaisir. Il y a une perte de réactivité et on ne parvient plus à réagir émotionnellement face à des événements positifs importants.

La tristesse endogène n’est pas modifiable de manière volontaire, même si l’on fait beaucoup d’efforts. Puisqu’il n’existe aucune cause identifiable sur laquelle on puisse concentrer la thérapie, les médicaments sont le premier choix de traitement. La bonne nouvelle concernant ce type de dépression, c’est qu’elle répond très bien aux antidépresseurs. Associer la thérapie pharmacologique et l’intervention psychologique peut être le meilleur outil pour aborder le problème et c’est sans aucun doute ce que nous conseillons.

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