Comment renaître sans avoir été réduit en cendres ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Gorka Jiménez Pajares
Friedrich Nietzsche était l’un des grands philosophes et poètes du XIXe siècle. Dans son chef-d’œuvre, Ainsi parlait Zarathoustra, l’éternel retour est annoncé : tout ce qui est humain tend à se répéter ; l’un des critères pour savoir que l’on vit bien est donc de vouloir que tout se répète plus ou moins comme il s’est passé.
Cependant, si votre vie a été brisée par la douleur, comment pourriez-vous renaître sans avoir été réduit en cendres ? Comment pourriez-vous construire un sentier que vous voulez parcourir à nouveau ?
La psychologie s’est souvent concentrée sur la définition d’un ensemble d’entités cliniques ou de troubles auxquels appliquer certains traitements pour les soigner. La focalisation de la psychologie sur le négatif est devenue aussi élevée que l’attention minimale accordée aux caractéristiques positives de l’être humain.
Ainsi, la psychologie positive assume une vision plus optimiste de la nature humaine et, à la suite de cette conception, des concepts tels que celui que nous exposons dans cet article surgissent : celui de la la croissance post-traumatique.
« Bien que l’expérience d’un événement traumatisant soit l’un des moments les plus durs à vivre pour certaines personnes, c’est une opportunité de prendre conscience et de restructurer la manière d’appréhender le monde. »
-Vera-
L’expérience du traumatisme
La capacité des êtres humains à faire face à des situations adverses est extraordinaire. Il y a des gens qui sont capables de tellement profiter d’une expérience douloureuse qu’on pourrait dire que, d’une certaine manière, cela leur a été profitable. Une rentabilité qu’il faut comprendre en se disant que la somme des douleurs évitées par une expérience profondément douloureuse en a évité d’autres qui auraient ajouté plus de douleur et beaucoup moins d’apprentissage.
Ainsi, nous ne voulons pas dire, loin de là, que la douleur est potentiellement profitable (et donc désirable), mais que nous avons la capacité magique de lui donner un sens productif.
Renaître de ses cendres, c’est adopter de nouveaux systèmes de valeurs, ce qui implique un changement de perspective et de compréhension de ce qui nous entoure. Il existe une multitude de recherches qui soutiennent que les êtres humains peuvent résister aux ravages de la vie avec une force inhabituelle et que, même face à des événements extrêmes, il est possible d’en sortir renforcé, résilient et psychologiquement indemne.
« De nombreux survivants d’expériences traumatisantes trouvent des voies qui leur permettent de tirer profit de leur lutte contre les changements abrupts que l’événement traumatique a entraînés dans leur vie. »
-Tedeschi-
Comment renaître ?
Sortir plus fort d’une situation très défavorable, c’est grandir. La croissance post-traumatique est définie par Tedeschi comme le changement positif que les êtres humains vivent comme résultat de la lutte avec les vicissitudes de la vie, dans le but d’atteindre un niveau de fonctionnement supérieur.
L’apprentissage ou le bénéfice qui en résulte est loin d’annuler l’expérience de la souffrance. Pour Tedeschi, la croissance post-traumatique coexiste avec la douleur. Cela peut sembler paradoxal et contradictoire, ce qui montre la profonde fissure que le traumatisme produit chez l’être humain. Par conséquent, pour vivre une croissance post-traumatique, il est nécessaire de ressentir à la fois des émotions positives et négatives.
« La croissance post-traumatique ne consiste pas seulement à maintenir la fonctionnalité antérieure mais, à certains égards, l’événement vous conduit à une meilleure situation pour le bien d’un sens existentiel profond. »
-Tedeschi-
Les composantes de la croissance post-traumatique
Bien que certaines personnes éprouvent des difficultés à identifier les éléments positifs dans des situations défavorables, nous savons qu’il existe trois éléments fondamentaux qui se reproduisent dans ces scénarios :
- Les défis que nous surmontons nous font souvent nous sentir plus forts, avec une identité améliorée. Dans un bon récit de l’expérience traumatique, la réalité de notre vulnérabilité n’est pas absente mais, en même temps, la confiance et l’espoir de savoir comment faire face aux difficultés qui se profilent à l’horizon sont présents.
- Des changements se produisent dans les relations interpersonnelles. Par conséquent, notre cercle de soutien devient plus utile, cohérent et chaleureux. Il est même fréquent que les familles renforcent leurs liens en devant coopérer pour surmonter une difficulté perçue comme partagée (que ce soit par un ou par tous). Il est courant que le besoin de partager ce qui s’est passé ou que les demandes d’aide deviennent plus fréquentes à partir de ce moment-là.
- Il peut y avoir des changements dans la spiritualité et dans la philosophie de vie. Lorsque nous renaissons de nos cendres, nous apprécions davantage ce que nous avons et discernons plus clairement ce qui est important, de ce qui est secondaire ou accessoire.
Que nous dit la recherche ? Il n’y a pas de consensus sur la stabilité de la croissance post-traumatique dans le temps. Les pourcentages varient de 3 %, chez les sujets ayant subi une perte et subissant un processus de deuil, à 98 %, chez les femmes ayant vécu un cancer du sein.
« Il est important de se rappeler que la croissance post-traumatique fait référence au changement positif qu’une personne expérimente à la suite du processus de lutte qui suit un événement traumatique, qu’elle n’est pas universelle et que toutes les personnes qui vivent une expérience traumatisante ne trouvent pas de croissance personnelle et n’en tirent pas de bénéfices. »
-Park-
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- Avilés Maldonado, P. A. (2013). Relación entre crecimiento postraumático, afrontamiento y rumiación.
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