Comment les plaintes affectent-elles notre cerveau ?

Comment les plaintes affectent-elles notre cerveau ?

Dernière mise à jour : 26 septembre, 2016

Un ami rencontre un autre ami. En cinq minutes, le premier se retrouve épuisé et bouche bée face à toutes les plaintes de son interlocuteur.

Il se plaint de ses parents, de son frère, de sa sœur, du chômage, de l’absence de conjoint, du mauvais service de santé, du manque de conscience de ses voisins et des mesures arbitraires que prend le gouvernement.

Il y a des situations dans la vie qui, sans aucun doute, méritent des plaintes. C’est une réaction naturelle qui permet de libérer les tensions accumulées à cause d’un événement.

La perte d’un être cher, le fait d’être sans emploi, un divorce ou une maladie grave sont des expériences douloureuses dont on se plaint et qui peuvent réveiller l’empathie chez les autres.

Cependant, certaines personnes font des plaintes leur pain du jour.

De plus, elles pensent que toutes les “bonnes personnes” du monde sont obligées d’écouter encore et encore ces lamentations, car sinon elles sont insensibles ou égoïstes.

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Les plaintes contemporaines

Vivre aujourd’hui n’est pas simple. Nous sommes en permanence bombardés de nouvelles douloureuses et préoccupantes.

De plus, nous devons supporter des chefs de mauvaise humeur ou des collègues fâchés, sans compter les problématiques personnelles auxquelles nous sommes confrontés, comme les pertes, les maladies et tout un sac rempli de situations qui par moment sont vraiment asphyxiantes.

Face à ce panorama, en général, nous avons deux options : analyser chaque situation et chercher la solution la plus appropriée ET se plaindre.

Ce qui est inquiétant dans cette seconde option, c’est qu’elle devient facilement une habitude, qui nous limite dans notre vie et génère des attitudes négatives chez nous et les personnes qui nous entourent.

Nous pourrions penser que se plaindre est une sorte de catharsis face aux pressions et il est vrai que cela peut parfois remplir cette fonction.

Cependant, la plainte peut devenir, sans que nous nous en rendions compte, une habitude que nous répétons comme un cercle vicieux qui, avec le temps, deviendra la réponse automatique face aux difficultés.

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Conséquences sur notre cerveau 

Selon les recherches menées par plusieurs scientifiques, la fréquence et l’intensité émotionnelle avec lesquelles nous nous plaindrons auront sur notre cerveau des conséquences plus ou moins significatives.

Cela est dû au fait que pendant ce moment de frustration et d’impuissance permanentes, le cerveau libère des hormones comme la noradrénaline, le cortisol et l’adrénaline qui finissent par altérer le fonctionnement normal de cet organe.

Certains scientifiques affirment que le fait d’être exposé de manière réitérée à la plainte détériore ou élimine les connexions neuronales présentes dans l’hippocampe de notre cerveau.

Car c’est précisément la zone chargée de trouver des solutions aux problèmes dont nous nous plaignons.

L’insistance dans la plainte est une manière de nous conditionner négativement, ce qui génère un rejet des autres et finit par détériorer nos relations familiales, de couple ou de travail.

C’est une condition de dépendance et donc d’immaturité et de passivité face aux problèmes.

Que faire ?

Les choses seront difficilement exactement comme nous le voulons alors pourquoi se frustrer et se rendre la vie amère pour ce qui ne changera pas, car cela échappe à notre contrôle ?

Ne serait-il pas plus raisonnable d’avoir une attitude plus flexible et d’accepter un comportement plus adaptée, qui nous permettre d’avoir de meilleurs choix dans notre vie ?

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L’énergie que nous utilisons à nous plaindre est celle dont nous avons besoin pour surmonter l’adversité.

Modifier ce type de comportements sera toujours une option. Il est évident que face à certaines situations, il est sain de réclamer, c’est un droit que nous devons utiliser car il fait aussi partie de nos alternatives et renforce notre auto-estime.

Pour surmonter cette habitude aussi usante que la plainte, il est important de commencer par analyser les problèmes et d’évaluer la situation : que pouvons-nous faire, comment et quand ?

Nous devons apprendre à interpréter les choses différemment, de manière moins auto-destructive et plus positive.

Nous ne prétendons pas changer le monde des autres, nous faisons juste un effort pour améliorer le nôtre.

À savoir

Il y a des situations où la plainte devient une stratégie consciente ou inconsciente de manipulation. 

Le transgresseur ressent de la culpabilité et une manière de déguiser cette culpabilité est de réveiller chez l’autre des sentiments de compassion ou de solidarité, pour ne pas avoir à faire face aux conséquences de ses actes avec responsabilité.

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La plainte est un état de mal être qui a tendance à se perpétuer, une condition qui produit de la souffrance mais en même temps une jouissance négative.

Cette satisfaction douteuse peut être déplacée avec une aide thérapeutique, qui permet de la transformer en une jouissance positive, c’est-à-dire en un désir agissant, pour surmonter cet état de passivité face à la vie.


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