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Comment la maternité affecte-t-elle le cerveau d'une femme ?

4 minutes
Être mère change votre vie, et aussi votre cerveau. Nous vous montrons comment la plasticité cérébrale aide les femmes à faire face à la maternité.
Comment la maternité affecte-t-elle le cerveau d'une femme ?
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les mères désignent souvent la maternité comme l’une des expériences les plus spéciales de leur vie. Mais ceci, plus qu’une perception subjective, est un fait confirmé. Dès le début de la grossesse, le corps de la femme commence à subir de multiples changements, et cela est connu et attendu de tous. Ce qui n’est pas toujours pris en compte, c’est l’impact de la maternité sur le cerveau et l’impact de ces changements sur la vie quotidienne des femmes.

De nombreuses femmes enceintes et mères récentes signalent des pertes de mémoire, des problèmes de concentration et de distraction, ainsi qu’une plus grande sensibilité et une plus grande intensité émotionnelle. Ces plaintes ne sont pas toujours écoutées et traitées correctement et peuvent même inquiéter la femme. Pourtant, ce sont des processus naturels qui sont bénéfiques pour relever le défi de la maternité.

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Comment la maternité affecte-t-elle le cerveau ?

Les hormones sont principalement responsables des nombreux changements que le corps et le cerveau subissent avec la maternité. Les œstrogènes, la progestérone et la prolactine génèrent des modifications de la taille et de la structure du cerveau, entraînant les déficits cognitifs et les troubles émotionnels mentionnés ci-dessus.

Plusieurs études ont montré qu’avec la maternité, il y a une perte de matière grise dans diverses régions du cerveau. La taille du cerveau peut diminuer jusqu’à 7 % pendant la grossesse et les premiers mois de la vie du bébé. Cependant, cela n’indique pas une perte de facultés ou d’intelligence; au contraire, cela implique une réorganisation qui permet d’optimiser les fonctions cérébrales pour la maternité.

La fascinante plasticité cérébrale

Le cerveau est un organe plastique doté d’une grande capacité d’adaptation. Par exemple, avec l’arrivée de l’adolescence, se produit un élagage synaptique qui élimine les connexions neuronales inutiles, augmentant ainsi l’efficacité de celles qui sont les plus utilisées.

Quelque chose de similaire se produit avec la maternité. Le cerveau de la femme est modifié pour lui permettre de réaliser son travail de manière optimale. Ainsi, les principaux changements sont les suivants :

  • Il améliore le fonctionnement des régions liées à l’empathie, à la socialisation et à la théorie de l’esprit. Cela permet à la mère d’être plus réceptive aux besoins et aux demandes de son bébé et d’y répondre d’une meilleure façon.
  • Des pertes de mémoire et des difficultés de concentration sont ressenties car toute l’attention est dirigée vers le bébé et toutes les ressources sont destinées à traiter les informations qui s’y rapportent.
  • Après l’accouchement, au cours des mois suivants, il y a une plus grande activation de l’amygdale lorsque l’enfant pleure. Cela génère un état d’alarme qui guide la mère pour répondre à l’inconfort de l’enfant. Mais plus tard, ce seront d’autres régions, comme l’hippocampe, qui seront activées ; A ce moment, l’apprentissage a déjà eu lieu et les pleurs ne génèrent plus autant d’anxiété et, au contraire, sont plus faciles à interpréter pour la femme.
  • Une plus grande activation du cortex orbitofrontal se produit en réponse aux expressions faciales du bébé, en particulier celles de joie ou de bonheur. Ceux-ci agissent comme des renforçateurs pour la mère et favorisent le lien entre elle et son bébé.

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Que devriez-vous savoir d’autre sur la façon dont la maternité affecte le cerveau ?

Les recherches qui ont analysé comment la maternité affecte le cerveau fournissent d’autres données intéressantes. Par exemple, il a été constaté que chez les femmes qui ont des difficultés à se connecter avec leur bébé, ces changements cérébraux se produisent dans une moindre mesure. C’est le cas, par exemple, des femmes qui souffrent de dépression post-partum ou qui ont un comportement négligent ou inattentif envers le bébé.

En revanche, certaines de ces modifications cérébrales disparaissent après six mois de la vie de l’enfant ; mais d’autres restent après deux ans ou couvrent même toute la petite enfance de l’enfant. De plus, des études menées sur des hommes montrent qu’ils ne vivent pas ces changements par rapport à leur paternité.

Enfin, bien qu’il existe des causes physiologiques et naturelles qui expliquent bon nombre des plaintes cognitives exprimées par les mères, le manque de sommeil et la surcharge de tâches jouent également un rôle important. Ces deux facteurs peuvent contribuer à augmenter les symptômes d’oubli et de mémoire, il est donc essentiel d’essayer de prendre soin de se reposer et d’obtenir de l’aide du réseau de soutien social.


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