Certain-e-s voisin-e-s sont pires qu'une rage de dents

Certain-e-s voisin-e-s sont pires qu'une rage de dents
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 29 octobre, 2017

Un-e mauvais-e voisin-e est un cauchemar  que personne ne veut voir se transformer en réalité. Avec la prolifération des résidences et des systèmes de logement partagé, les problèmes entre voisin-e-s ont augmenté considérablement. Il ne s’agit pas d’un problème mineur : dans quelques cas extrêmes, cela a même conduit au meurtre.

Il existe des cas où il la guerre est ouvertement déclarée, sans quartier. Les sources de conflits sont nombreuses : un mur présentant de l’humidité, le volume élevé de musique, un animal de compagnie qui agace… N’importe quelle broutille  peut donner lieu à une confrontation pour laquelle nous ne pouvons déterminer à l’avance comment elle finira.

Les épisodes de harcèlement  entre voisins sont devenus si fréquents que la psychologie a déjà trouvé un nom à ce phénomène : “blocking”. Il a une signification similaire à celle de “bullying” ou “mobbing“. En bon français, cela signifie simplement intimidation, contrainte, intolérance viscérale à l’encontre des voisin-e-s.

Les conflits entre voisin-e-s

Le déclenchement d’un conflit entre voisin-e-s peut être une futilité, mais ce qui en résulte ne l’est pas en revanche. La chose habituelle est que celleux qui sont impliqué-e-s dans le conflit s’engagent dans une lutte de pouvoir. Chacun-e croit disposer du droit  d’imposer ses critères à l’autre. Il n’existe pas la moindre intention de négocier, il s’agit de gagner.

Une atmosphère d’intrigues et de complots prévaut dans de nombreuses communautés ou résidences. Des noyaux se forment, lesquels agissent telles de petites bandes. Les histoires, les rumeurs et les potins pullulent : “Untel se fait livrer de l’alcool à la maison tous les jours… Qui sait quel genre de personne c’est” … “Je vois untel rentrer avec une femme différente tous les soirs”… Il semble que le fait de partager un lieu de résidence  donne le droit à certain-e-s de se mêler des affaires des autres.

Des potins aux conflits, il n’y a qu’un pas. Il n’est pas rare que des voisin-e-s qui ne s’apprécient pas finissent par s’accuser de dommages. Ou de vols. Après tout, ce qui prévaut est la méfiance, la suspicion. La conception du/de la voisin-e comme quelqu’un se trouvant à mi-chemin entre un-e compagnon/compagne et un-e ami-e et envers lequel/laquelle existait une notion de solidarité, est très loin aujourd’hui. Il en va de même de l’idée selon laquelle nous pouvons, au sein d’une résidence, résoudre un problème sans déclarer une guerre ouverte.

L’intimité et les espaces communs

Presque personne ne peut choisir ses voisin-e-s. Iels sont là et cessent de l’être, par pur hasard. Il est vrai qu’il existe de nombreux aspects communs. S’iels vivent dans le même bâtiment, iels appartiennent à la même classe sociale et ont certainement des habitudes similaires. Malgré tout, certaines personnes ne se satisfont pas de regarder les autres de loin. El les ve ulent immiscer dans leur vie et leur expliquer comment elle devrait être vécue. D’autres, tout simplement, ne tolèrent pas que les autres vivent comme iels le font.

problème de voisinage
Si quelqu’un écoute de la musique à plein volume quand l’horloge indique 2 heures du matin, il est logique que ses voisin-e-s se fâchent. Ce qui n’est pas logique, c’est qu’iels ne tolèrent pas que quelqu’un fasse un trou pour accrocher un cadre, en pleine journée et dans sa maison. Il n’existe aucun moyen de le faire en silence et même si cela est ennuyeux, ce n’est pas aussi grave que de céder la place à une guerre. Il n’est pas non plus logique qu’un désaccord se termine avec un animal empoisonné ou par le déversement systématique de déchets devant la porte.

Bien que cela semble incroyable, cela arrive tous les jours dans de nombreux endroits où les murs d’un appartement sont aussi ceux d’un autre. Ce n’est plus comme autrefois, lorsque presque tout le monde vivait dans des maisons et que gêner les autres était plus compliqué. Il n’est pas rare aujourd’hui qu’une discussion en alcôve ait des spectateur-trice-s de l’autre côté du mur. La ligne marquant la frontière entre la vie privée et ce qui est publiquement partagé n’est plus aussi claire.

Nous sentons que notre maison est facilement envahie par l’œil de l’autre, par l’oreille de l’autre, par le comportement de l’autre. Cela exaspère. D’un autre côté, la plupart d’entre nous aspirent à avoir la possibilité de faire ce que nous désirons dans notre propre maison, sans être jugé-e-s pour cela. Ceci est plus difficile ou directement impossible à l’heure actuelle.

Il s’agit là d’une situation qui provoque des frictions, lesquelles mènent très souvent à des conflits. Cependant, avant que tout ne devienne un véritable enfer, le mieux est d’ouvrir un dialogue sincère et mature, car dans le cas contraire il sera difficile de parvenir à un accord. En toute hypothèse, avant d’ouvrir une guerre ou d’envisager un déménagement, cela vaudra toujours la peine d’essayer.

voisin-e-s



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