Logo image
Logo image

Causes de la dysthymie (dépression persistante)

4 minutes
La dépression ou la dysthymie persistante est souvent liée à des facteurs biologiques. Avoir une maladie chronique ou le fait qu'un de nos parents en souffre augmente aussi le risque.
Causes de la dysthymie (dépression persistante)
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 07 décembre, 2021

Parmi les causes de la dysthymie (trouble dépressif persistant) se trouve la génétique. Il est très fréquent qu’il se transmette des parents aux enfants. C’est en 2005 que le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) a rassemblé cette condition sous l’étiquette de « dépression chronique » pour tenter de clarifier une réalité qui touche près de 5 % de la population.

Sentiments de tristesse, de désespoir, d’apathie, de fatigue physique, de changements d’appétit, d’altérations du repos nocturne… Le plus frappant dans ce trouble est que, dans un grand nombre de cas, la personne remplit ses obligations quotidiennes. Vous pouvez exercer votre travail professionnel, aller en cours, vous occuper de la famille et de vos relations sociales…

Cependant, aucune de ces tâches n’est facile ou significative. Vous vivez en mode pilote automatique ou survie. Il y a des jours meilleurs et des moments pires, mais la personne est pleinement consciente que quelque chose ne va pas. C’est comme vivre avec une ombre persistante de découragement qui éclipse tout, qui brouille tout…

La dysthymie s’accompagne d’un sentiment constant que nous ne pouvons jamais être heureux.

Some figure

Quelles sont les causes de la dysthymie (dépression persistante) ?

Comme nous l’avons déjà noté, le trouble dépressif persistant (anciennement appelé dysthymie) est un terme récent qui est apparu dans la dernière édition du DSM-5. Une reformulation nécessaire en raison de l’ambiguïté qui existait à l’époque.

La première fois que le terme dysthymie a été utilisé, c’était en 1844, et cela a été fait par le médecin CF Fleming. Dans les années 1950, il était associé à un trouble de la personnalité. On tenait pour acquis qu’il s’agissait de personnes avec un caractère apathique et une tendance à la tristesse, et ce n’est que dans les années 80 qu’il est devenu clair que nous étions confrontés à un type de dépression chronique légère.

Cependant, ces dernières années, l’intérêt pour cette condition a considérablement augmenté. Des travaux de recherche tels que ceux menés au Centre médical universitaire de Fribourg en Allemagne mettent en évidence quelque chose d’important. Ce trouble n’est pas facile à identifier. Il est généralement diagnostiqué tardivement et lorsque la personne souffre déjà d’un trouble dépressif majeur (plus grave).

Pour son diagnostic, il est établi que la personne doit avoir éprouvé du désespoir, de la tristesse persistante, de la fatigue, des troubles de l’alimentation et des troubles du sommeil depuis au moins deux ans.

Un aspect intéressant est de connaître les causes de la dysthymie ou de la dépression persistante. Qu’est-ce qui explique ce type de maladie chronique qui, si elle n’est pas détectée, s’aggrave avec le temps ? Nous l’analysons.

Expériences d’enfance stressantes

Il y a quelque chose que nous devons comprendre sur l’origine de tout trouble dépressif. La dépression (sous toutes ses formes) est un phénomène biopsychosocial. C’est-à-dire que les causes biologiques, psychologiques et sociales convergent. Ainsi, dans le cas de la dysthymie, l’Université d’Ottawa met en lumière quelque chose d’intéressant dans une enquête.

L’origine pourrait être dans des altérations de la fonction neuroendocrinienne et des neurotransmetteurs. Des expériences stressantes et traumatisantes pendant l’enfance seraient un déclencheur possible.

Antécédents familiaux, une autre cause de dysthymie

En effet, nous ne pouvons pas exclure la base génétique du trouble dépressif persistant. Parfois, le fait qu’un proche (parents, oncles, grands-parents…) ait souffert de ce type de dépression augmente le risque. C’est-à-dire que cela ne nous détermine pas, cela ne fait qu’augmenter la possibilité que nous en souffrions.

Avoir des membres de la famille proche ayant des antécédents de dépression peut doubler le risque de trouble dépressif persistant

Maladies chroniques

Fibromyalgie, douleurs chroniques, maladies cardiaques, diabète, polyarthrite rhumatoïde, cancer… Les maladies graves ou chroniques sont souvent liées à des troubles de l’humeur.

La dysthymie, c’est-à-dire ce trouble dans lequel le désespoir, l’épuisement et le pessimisme sont vécus chaque jour, peut devenir une constante dans ces types de maladies.

Présence d’autres troubles psychologiques

L’une des causes de la dysthymie est qu’elle apparaît en comorbidité avec d’autres troubles. Il est très courant que la personne souffrant de dépression persistante souffre d’anxiété. Il est également lié au trouble bipolaire. D’autre part, il convient de noter que cette condition apparaît fréquemment chez ceux qui souffrent d’un certain type de dépendance.

Some figure

Difficultés de la vie

Chômage, perte d’un proche, agression, avoir subi du harcèlement au travail… La vie et ses complexités nous mettent toujours à l’épreuve et il n’est pas facile de gérer l’impact psychologique qu’elle génère sur nous. Ainsi, une autre cause de dysthymie ou de dépression persistante réside précisément dans les expériences indésirables.

Quelque chose de commun est d’avoir vécu une dépression émotionnelle et de ne pas surmonter ce fait douloureux. La personne reprend son quotidien et, bien que fonctionnel, il perçoit à quel point rien de ce qui l’entoure ne l’excite ni ne génère de bonheur. Plusieurs années peuvent s’écouler et ce vide et cette désaffection émotionnelle non seulement persistent, mais s’approfondissent.

Dans tous les cas, un diagnostic précoce est une priorité. Ainsi, bien que la dysthymie soit considérée comme une dépression légère, elle peut conduire à un trouble dépressif majeur, produisant une réalité à la fois plus complexe et plus dangereuse. N’hésitez pas à demander l’aide d’experts.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  •  Bellino, S.; Patria, L.; Ziero, S.; Rocca, G.; Bogetto, F. (2001). “Clinical Features of Dysthymia and Age: a Clinical Investigation”. Psychiatry Review. 103 (2–3): 219–228. doi:10.1016/S0165-1781(01)00274-8
  • Goodman, S. H., Schwab-Stone, M., Lahey, B. B., Shaffer, D. and Jensen, P. S. (2000). “Major Depression and Dysthymia in Children and Adolescents: Discriminant Validity and Differential Consequences in a Community Sample”. Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry. 39 (6): 761–771. doi:10.1097/00004583-200006000-00015
  • Uher, R. (2014, July 31). Persistent Depressive Disorder, Dysthymia, and Chronic Depression: Update on Diagnosis, Treatment. Psychiatric Times, 31, 8, 1-3.
  • Patel RK, Rose GM. Persistent Depressive Disorder. [Updated 2021 Jul 1]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021 Jan
  • Sansone, R. A., & Sansone, L. A. (2009). Dysthymic disorder: forlorn and overlooked?. Psychiatry (Edgmont (Pa. : Township))6(5), 46–51.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.