Les bonnes personnes ne changent pas car elles pensent avec le coeur

Les bonnes personnes ne changent pas car elles pensent avec le coeur

Dernière mise à jour : 08 juin, 2017

De mauvaises choses arrivent également aux bonnes personnes. Car le destin est arbitraire, le monde, aveugle, et l’égoïsme une valeur bien trop présente. Cependant, les personnes nobles ne renoncent jamais à leurs racines, malgré leurs déceptions, car elles pensent avec le cœur et ne connaissent ni le mépris, ni la manipulation.

Nous connaissons tou-te-s des personnes avec ce profil. Dès que nous voyons un acte de noblesse, d’altruisme désintéressé ou d’héroïsme, nous nous sentons inspiré-e-s. Nous sommes réconcilié-e-s avec le monde qui nous entoure. Une telle chose s’est produite il y a quelques semaines, lors de l’attentat qui a frappé le cœur de Londres le 22 mars.

Tobias Ellwood, député et sous-secrétaire au Bureau des Affaires Etrangères du Commonwealth, n’a pas hésité un seul instant à quitter le Parlement de Westminster, malgré les recommandations de sécurité. Il voulait simplement apporter son aide aux autres. Durant de longues minutes, il a fait tout son possible pour sauver la vie d’un policier blessé, en comprimant sa plaie et en lui faisant du bouche à bouche, jusqu’à l’arrivée d’un hélicoptère d’urgence. Les images de son désespoir et de son impuissance, lorsqu’il s’est rendu compte qu’il ne pourrait pas le maintenir en vie, ont fait le tour du monde.

Nous comprenons tou-te-s sa douleur. Dès le lendemain, les réactions politiques furent unanimes et saluèrent la détermination de cet homme, au-delà de la peur, du choc et de l’indécision. Il a agi avec un courage qui force le respect de tou-te-s, simplement pour aider l’un de ses semblables, en faisant passer un autre avant sa propre personne.

Mieux vaut-il faire le bien ou se sentir bien ?

Cette question peut paraître très étrange. Devons-nous défendre à tout prix notre propre bien-être ou accepter de faire passer celui des autres avant le nôtre ? Il est fort possible que vous pensiez immédiatement à une réponse simple. Le fait de faire le bien participe à notre propre équilibre et à notre satisfaction personnelle. Cependant, cette conclusion n’est pas si évidente pour les experts du sujet. De fait, des comportementalistes se sont penchés sur cette thématique pendant plusieurs années et les résultats auxquels ils sont parvenus sont étonnants.

Ce que ne dit pas l’investigation

Les chercheur-se-s de UCLA (l’Université de Californie) ont réalisé une étude intéressante au terme de laquelle iels ont conclu qu’il existe deux types de buts vitaux pour l’être humain. Dans les deux cas, l’influence de notre biologie est très significative. .

Voici les données les plus intéressantes de ce projet.

  • En premier lieu, certaines personnes aspirent à ce qu’il convient d’appeler un bien-être hédoniste. C’est-à-dire un bonheur qui se focalise sur l’auto-gratification, sur la recherche vitale de leur propre bien-être.
  • D’un autre côté, les chercheur-se-s ont identifié un autre comportement, connu sous le nom de bien-être eudémoniste. Il s’agit d’une conception plus profonde et plus élevée du bien-être, qui amène les personnes qui embrassent cette conception à essayer de se développer et de mûrir en donnant le meilleur d’elles-mêmes aux autres.

Conclusion

L’étude a permis de découvrir que les personnes qui sont davantage disposées à des comportements eudémonistes, qui placent donc les autres au-dessus de leurs propres priorités, ont un système immunitaire plus fort. En effet, elles développent moins d’inflammations et disposent d’anticorps supplémentaires par rapport aux personnes dites hédonistes.

De la même manière, il a été possible de dresser leur profil psychologique. Ce sont des personnes qui ont des convictions fortes, qui sont beaucoup moins affectées que les autres par l’adversité, les déceptions ou les deuils. Elles continuent de penser avec leur cœur, priorisant les autres et plaçant leur confiance dans la noblesse de l’être humain.

De leur côté, les individus hédonistes semblent disposer d’une réserve moindre d’anticorps, d’un système immunitaire plus faible et d’un caractère plus erratique, plus volubile et plus variable.

Penser et agir avec notre cœur en vaut la peine

Nous sommes tou-te-s passés dans notre vie par des époques dans lesquelles nos aspirations personnelles relevaient davantage de l’hédonisme que de l’eudémonisme. Nous ne devons en aucun cas analyser ce comportement comme un acte d’égoïsme, mais plutôt comme une étape nécessaire de notre développement personnel. Nous sommes parfois de simples explorateurs de notre monde intérieur. Nous désirons expérimenter, croquer la vie à pleines dents et aller à toute vitesse.

Cependant, petit à petit, nous grimpons la pyramide de nos besoins jusqu’au point où nous comprenons que nous faisons partie d’un tout merveilleux, complexe et interconnecté, et que nos relations avec les autres revêtent une grande importance. Faire le bien et agir avec notre cœur, c’est apporter de l’harmonie au chaos, c’est être un phare au milieu de l’obscurité et du désastre. Exactement comme le député Ellwood, qui a tenté de sauver la vie du policier Keith Palmer, poignardé par un terroriste.

Que nous le croyions ou non, être une bonne personne ne signifie pas être un-e héros/héroïne. Cela n’exige pas de nous que nous nous mettions constamment en danger pour sauver l’humanité toute entière ou la planète. Les bonnes personnes font le bien au quotidien, d’une manière discrète mais lumineuse, silencieuse mais joyeuse, humble mais grande, à l’image de leur cœur.

Semons la bonté et le respect dans nos actes quotidiens, focalisons-nous sur les petites choses que nous pouvons changer dès maintenant. Le jour où l’opportunité de faire de grandes choses surviendra, nous saurons alors comment agir. Fixons notre attention sur cet horizon qui doit nous permettre de remplacer le simple hédonisme par un eudémonisme joyeux. Faisons en sorte que cette fabuleuse source d’inspiration se répande dans le monde entier.

Images de Jiwoon Pak


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