Bloquer ou supprimer des personnes : la froide stratégie pour mettre fin aux relations
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Nous avons tous utilisé le bouton “bloquer ou supprimer des personnes” sur nos réseaux sociaux. Cela est parfois hygiénique voir nécessaire. Il en va différemment toutefois lorsque cela devient une froide stratégie pour mettre fin à une relation affective ou à une amitié. Un simple clic suffit pour disparaître, pour établir de la distance et le silence sans avoir à donner d’explication.
Les réseaux sociaux, que nous le voulions ou non, sont souvent le reflet de notre vie réelle. Par ailleurs, une part de notre personnalité est imprimé dans chaque Like, dans chaque mot écrit ou photo publiée. Ces algorithmes virtuels sont des reflets de notre essence et de notre comportement. Les développeurs le savent et nous le savons. Par conséquent, rien de ce qui s’y passe n’est une coïncidence.
“L’élimination des personnes dans les réseaux sociaux est une tendance croissante. Néanmoins, beaucoup cherchent également à mettre fin à des relations significatives et étroites à travers cette stratégie virtuelle.”
Les psychologues et les créateurs de ces mondes informatiques étudient de plus en plus le phénomène du “unfriend”, pas ami, ou des personnes que nous choisissons de supprimer ou de bloquer dans notre réseau social. La raison ? Depuis la création sur Facebook du bouton “unfollow” en 2009, son utilisation n’a fait que croître. Ces plateformes imitent les phénomènes sociaux qui nous entourent. En outre, elles modifient la façon dont nous communiquons.
Voyons cela avec davantage de données ci-après.
Bloquer ou supprimer des personnes : un comportement social utile dans certains cas
Le comportement des utilisateurs de Facebook ou de Twitter est en train de changer depuis quelques années. Nous pourrions dire que, d’une certaine façon, nous arrivons à maturité. À l’heure actuelle,le fait d’avoir beaucoup d’amis n’est plus autant apprécié. Le phénomène initial visant à accumuler des centaines d’amis sur les réseaux sociaux tend à prendre fin. Cela se voit surtout chez les personnes de plus de 30 ans. En effet, elles veulent donner à leurs réseaux sociaux un usage plus sérieux et plus professionnel.
Par conséquent, bloquer ou supprimer des personnes est souvent une stratégie tant adéquate que nécessaire. Cette action nous évite les spammeurs, c’est-à-dire les utilisateurs agaçants ou pas très proches que nous n’apprécions pas vraiment. Nous essayons par-là de faire le tri. Cette action nous amène en outre à réaffirmer ce que nous appelons la théorie du nombre de Dunbar.
L’anthropologue Robin Dunbar a réalisé cette proposition dans les années 90. Selon de lui, les individus peuvent arriver à avoir des relations plus ou moins importante avec un maximum de 150 personnes. Ces dernières peuvent inclurent les utilisateurs avec lesquels nous interagissons de manière régulière (et enrichissante) dans les réseaux sociaux, même sans les connaître personnellement.
Bloquer et supprimer des amis : mettre fin à des relations significatives en un seul clic
Nous savons que nous cherchons à réduire les contacts du monde cybernétique pour disposer d’un équilibre proche de celui de la vie réelle. Quelque chose qui peut sembler positif à priori, mais qui ne l’est pas. En effet, nous intégrons souvent dans la vie réelle des actions identiques à celles menées dans ce monde virtuel.
Ainsi, d’un simple désaccord avec des collègues de travail, beaucoup choisissent de bloquer ou de supprimer des personnes de leurs réseaux sociaux. D’autres font de même avec leurs amis. Plus encore, cette dynamique se développe de plus en plus sur un plan affectif. Cela fait partie de cet autre phénomène connu sous le nom de ghosting. Il s’agit d’une pratique par laquelle quelqu’un quitte son conjoint sans un mot ou sans donner d’explication. Ainsi, outre le silence, l’autre s’apercevra presque immédiatement qu’il n’apparaît plus sur les réseaux sociaux ou dans les contacts de son (ex) conjoint.
Certaines personnes pensent que l’élimination de quelqu’un de ces mondes virtuels le fera disparaître par magie de la vie quotidienne. Elles pensent peut-être que l’autre percevra rapidement sa mise à l’écart et comprendra cette action. Cependant, les pratiques, telles que le ghosting, génèrent de la souffrance. Les victimes sont suspendues dans un vide émotionnel duquel il est très difficile de réaliser un duel et d’accepter de cette fin.
Néanmoins, même si ces comportements nous semblent désespérés et immatures, nous devons penser à quelque chose d’important. Nous ne devrions pas blâmer la technologie. Ni les créateurs ni les développeurs des réseaux sociaux que nous utilisons quotidiennement. Ces scénarios virtuels reflètent une fois de plus la difficulté de communication inhérente à l’être humain.
Bloquer ou supprimer des personnes en un clic nous facilite la vie. C’est rapide, sûr pour ceux qui le font et, surtout, évite de voir l’autre face à face pour dire “je ne t’aime plus” , “tu ne m’intéresse plus” ou “je ne te veux pas dans ma vie pour telles raisons”. L’être humain a toujours connu des difficultés dans sa capacité à communiquer efficacement. La technologie amplifie le phénomène.
Apprenons à gérer nos problèmes en personne. Parce que le bouton supprimer de nos appareils mobiles ne résout finalement pas la plupart des conflits de la vie.
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