Pourquoi avons-nous besoin de dormir ?
Tout le monde a besoin de dormir. Certaines personnes ont besoin au minimum de 8 heures de sommeil par jour, tandis que d’autres peuvent se contenter de 4 ou 5 heures. Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que personne ne peut vivre sans dormir. C’est un des besoins basiques de l’être humain, et pour cette raison, la privation de sommeil peut avoir des effets très nocifs pour notre organisme, voire même mener à la mort.
Après quelques jours passés sans avoir dormi ne serait-ce qu’une heure, notre organisme s’en voit très affecté. Même le fait de dormir seulement quelques heures a des effets négatifs en nous. Cela peut générer des problèmes au niveau de la sphère émotionnelle, physique et cognitive. De plus, les heures de sommeil qui sont perdues ne se récupèrent pas ; si un jour, vous avez dormi seulement trois heures, même si vous faites une sieste, les effets du manque de sommeil resteront actifs, et la sieste pourrait même les intensifier davantage.
Il est totalement nécessaire de dormir, évidemment, mais…pourquoi ? Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous dormons ? Qu’arriverait-il si nous cessions de dormir ? La science a essayé de répondre à toutes ces questions en tentant de répliquer les conditions du sommeil naturel dans différents laboratoires. Même s’il reste encore bien des choses à mettre au jour, des découvertes ont pu être faites dans ce domaine.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous dormons ?
Avant de disposer des résultats tirés d’études ayant permis d’éclaircir nos connaissances à ce sujet, on avait tendance à croire que pendant les heures de repos, notre cerveau se “déconnectait” en donnant lieu à une sorte de repos où l’activité neuronale s’arrêtait presque complètement. Cependant, il a été démontré qu’il n’en est pas ainsi, et que certaines parties du cerveau restent actives pendant la nuit.
Pendant les différentes phases du sommeil, l’activité cérébrale change. La phase REM est celle qui enregistre la plus grande activité, activité que l’on mesure via l’observation des ondes cérébrales, on se basant sur un schéma avec des parallélismes aux oscillations que l’on détecte lorsque l’on analyse l’activité cérébrale d’une personne éveillée. D’un autre côté, durant la phase de sommeil lent, on a pu détecter l’activation simultanée de groupes de neurones toutes les 4 secondes, c’est pourquoi le cerveau reste actif.
Récemment, il a été découvert qu’une des fonctions les plus importantes du sommeil était de fixer les apprentissages assimilés. L’information que l’on apprend pendant la journée est traitée durant la nuit, lorsque l’on dort. Toutes les informations inutiles et considérées comme non pertinentes sont éliminées, ce qui renforce et classifie toute cette information qui est importante.
Les effets de la privation de sommeil
Rares sont les personnes qui n’ont pas souffert, que ce soit de manière ponctuelle ou plus fréquente, d’insomnie. Lorsqu’on ne parvient pas à trouver le sommeil pendant la nuit, le lendemain, nous sommes assailli-e-s par une grande quantité de symptômes, aussi bien psychiques que physiques, qui font de la journée un exercice constant de survie. Les principaux problèmes sont :
- L’irritabilité
- La fatigue
- Le manque de concentration
- La mauvaise humeur
- Les maux de tête
- Les trous de mémoire
Certains peuvent être les effets secondaires d’une nuit où nous n’avons pas réussi à dormir. Mais, combien de temps peut-on passer sans dormir ? Quand le manque de sommeil peut-il devenir dangereux ? Le record est détenu par Randy Gardner, qui s’est soumis volontairement à une expérience où la seule chose qu’il avait à faire consistait à rester éveillé ; il a tenu 264 heures (11 jours).
Dès les premières heures, il a commencé à être de mauvaise humeur et à présenter des problèmes de concentration. Au bout de 4 jours d’expérience ont surgi les premières hallucinations visuelles, et Randy en est même arrivé à croire qu’il était un célèbre footballeur. Selon les données recueillies suite à l’expérience menée sur des rats et des êtres humains présentant une insomnie familiale fatale, la limite irait jusqu’à 3 et 4 semaines sans dormir.
L’insomnie familiale fatale
Il s’agit d’une malade génétique autosomique dominante potentiellement dangereuse. Dans le cadre de cette maladie, qui est héréditaire et due à une mutation dans le chromosome 20, la production et l’accumulation cérébrale d’un prion bien particulier est excessive. Cette accumulation anormale produit une dégénération cérébrale qui affecte plus particulièrement le thalamus.
La dégénération cérébrale occasionnée par cette pathologie produit une insomnie persistante, une détérioration de la mémoire, des difficultés à se déplacer, des myoclonies et une perte de poids, entre autres symptômes. Cette impossibilité de dormir peut durer de plusieurs jours à plusieurs semaines. Ces patient-e-s restent éveillé-e-s pendant de longues périodes avant d’entrer le coma.
La maladie s’aggrave au point de plonger la personne touchée par cette pathologie dans le coma. La dégénération du thalamus la mène à rester toujours alerte et éveillée, rendant inutile tout traitement typique contre l’insomnie pour ce genre de patient-e-s. Même s’il s’agit d’une maladie rare, les cas sont multiples, et pour le moment, il n’existe aucun traitement qui puisse se révéler efficace.
L’importance de bien dormir
Les expert-e-s recommandent de dormir entre 7 et 8 heures par jour, même si la quantité d’heures dormies peut varier selon l’âge ou l’état de santé. Par exemple, les jeunes enfants ont besoin de dormir davantage, puisque c’est un moment critique pour leur développement cognitif et pour l’intégration et l’assimilation de nouveaux apprentissages. Les femmes enceintes ont, elles aussi, besoin de dormir plus longtemps.
Non seulement il est important de dormir, mais en plus, le sommeil est réparateur. C’est pourquoi il est essentiel que les phases de sommeil 4 et REM soient adéquates. Il a été découvert que durant la phase 4, le métabolisme et le flux sanguin du cerveau se réduisent de 75% par rapport à la phase d’éveil. On sait que le but de cette altération est l’élimination de radicaux libres qui peuvent affecter le cerveau.
On attribue au sommeil lent des fonctions telles que la conservation de l’énergie, la réparation physique et neurologique ainsi que la protection. D’un autre côté, le sommeil REM est associé à la consolidation de la mémoire. Comme on peut le voir, ses fonctions sont diverses et toutes d’une importance vitale, si bien que dormir convenablement non seulement peut nous permettre de nous sentir mieux, mais représente aussi un besoin qui met à jour notre horloge biologique.
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