AVC : les altérations émotionnelles et comportementales

Un AVC - accident vasculaire cérébral - est un trouble qui peut entraîner des conséquences graves. Découvrez ici quelles sont les altérations émotionnelles et comportementales qui dérivent de ce trouble.
AVC : les altérations émotionnelles et comportementales

Dernière mise à jour : 03 mars, 2022

Un AVC – accident vasculaire cérébral – est un trouble qui peut entraîner des conséquences graves et un niveau d’invalidité entre modéré et grave. Il existe néanmoins d’autres types de séquelles auxquelles nous pourrions accorder moins d’importance, mais qui sont tout aussi importantes car très invalidantes : les altérations émotionnelles et comportementales.

La neuro-réhabilitation se concentre davantage sur la récupération des séquelles motrices, telles que l’hémiplégie, les troubles de la marche, l’aphasie, les troubles cognitifs, etc. Ces séquelles sont les plus fréquentes dans un large éventail et nécessitent beaucoup d’attention.

La réadaptation physique peut cependant ne pas progresser comme prévu si les altérations émotionnelles et comportementales ne sont pas également prises en charge. Voyons cela plus en détail.

Un AVC entraîne des altérations émotionnelles et comportementales.

Qu’est-ce qu’un AVC ? Les données à connaître

Un accident vasculaire cérébral (AVC) est un trouble soudain de la circulation sanguine cérébrale qui génère une combinaison de symptômes physiques et de troubles mentaux pouvant persister dans le temps. Il affecte 130 000 personnes par an.

On estime que plus de 300 000 personnes présenteront des limitations fonctionnelles à la suite d’un AVC. Il s’agit d’une maladie très répandue et en augmentation. Il faut toutefois savoir que 9 0% des accidents vasculaires cérébraux peuvent être évités.

L’AVC est la deuxième cause de décès en Espagne. Il s’agit même de la première cause de décès chez les femmes. Il s’agit de la première cause d’incapacité chez les adultes. En effet, 35 % des personnes victime d’AVC étaient en âge de travailler. Cela signifie qu’il ne s’agit pas d’un problème affectant uniquement les personnes âgées.

Parmi toutes les conséquences dérivées, nous constatons que, dans la plupart des cas, les personnes qui se sont rétablies d’un AVC présentent une psychopathologie dérivée de la perception d’une perte de capacité fonctionnelle. Ces altérations peuvent être encore plus invalidantes que les séquelles physiques de l’AVC.

Les altérations émotionnelles les plus fréquentes

  • Émotivité pathologique ou rire et pleurs pathologiques. Il s’agit des réactions de pleurs ou de rires disproportionnées par rapport aux stimuli déclenchant ladite réaction.
  • Incontinence émotionnelle. En lien étroit avec ce qui précède, le patient peut avoir du mal à réguler et à exprimer nos propres émotions. Les manifestations peuvent être disproportionnées ou inappropriées en termes de fréquence, d’intensité et de durée, ou ne pas être adaptées au contexte.
  • Fatigue post-AVC. Le patient ressent une fatigue intense avec un minimum d’effort mental ou physique. Cela peut s’accompagner d’un sentiment subjectif d’épuisement. D’un sentiment de difficulté à démarrer des tâches qui nécessitent un effort, même minime.
  • Réaction catastrophique. Le patient pourrait présenter, ou non, d’autres symptômes dépressifs.
  • Apathie. Le patient perd l’intérêt et le plaisir pour presque tout.
  • Anosognosie. Il s’agit du manque de conscience de la maladie elle-même. Le plus frappant est l’indifférence émotionnelle qui accompagne le handicap.
  • Irritabilité et agressivité. Il s’agit de l’une des manifestations les plus courantes. Elles peuvent être verbales, physiques envers les objets et envers les personnes.
  • Anxiété ou dépression. Les symptômes anxieux-dépressifs sont très fréquents en raison des lésions cérébrales elles-mêmes. Un accident vasculaire cérébral implique néanmoins une perte (de capacité, de fonctionnalité …), qui implique un processus de deuil. Cela peut alors conduire à des symptômes d’anxiété et de dépression.

Il s’agit de symptômes très variables d’une personne à l’autre. Ils peuvent en outre être difficiles à diagnostiquer et à détecter. Des ressources devraient donc être affectées pour favoriser une détection et une intervention adéquates.

Les troubles du comportement secondaires

  • Changements de comportement social. Il s’agit de l’altération principale. Les proches du patient rapportent souvent que leur proche « n’est plus le même » : son caractère, sa personnalité et sa manière de traiter les autres ont changé.
  • Infantilisme. Il s’agit de la tendance à agir de manière enfantine : le patient se montre irresponsable et naïf.
  • Raideur. La raideur du comportement est un autre des principaux symptômes. Il fait référence à l’incapacité de modifier les plans préétablis. Cela peut se produire en raison d’une réduction ou d’un déficit de la mémoire de travail.
  • L’égocentrisme. Ce symptôme est très fréquent. Il implique une incapacité à se mettre à la place des autres.

Un comportement social adaptatif suppose de comprendre la vision des autres, leur façon de voir le monde et de comprendre leur point de vue. Cette capacité est ce que nous appelons la théorie de l’esprit.

Le manque ou la détérioration de la capacité à mentaliser peut faire que nous ne soyons pas capables de comprendre les personnes qui nous entourent. Nous sommes alors insensibles à leurs besoins, ce qui rend les relations sociales assez difficiles.

Une femme triste recroquevillée.

L’importance de prendre en charge les altérations émotionnelles et comportementales

Les changements émotionnels et comportementaux sont des réactions naturelles dérivées de l’AVC lui-même. Ils peuvent néanmoins avoir des conséquences négatives sur le rétablissement du patient.  Une bonne prédisposition et une bonne motivation sont alors essentielles pour que la rééducation progresse de manière positive et rapidement.

L’idéal serait donc que les patients et leurs familles reçoivent une aide psychologique en parallèle de la neuro-rééducation et de la rééducation neuropsychologique. Cette aide permettra de gérer ces troubles afin qu’ils ne constituent pas un obstacle à la guérison. Il est également important de s’occuper de l’état émotionnel des soutiens des patients.

Prendre soin de personnes dépendantes est un travail héroïque qui peut souvent affecter l’ état psychologique des aidants. La qualité des soins peut être réduite si les soignants ne se sentent pas bien. Il n’y a pas de meilleur moyen de prendre soin de quelqu’un que de prendre soin de soi d’abord.


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