Anxiété et mode de vie sédentaire : comment sont-ils liés ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
L’anxiété et le mode de vie sédentaire sont étroitement liés. Il a été prouvé qu’un mode de vie défini par une faible activité physique augmente la possibilité de souffrir de sautes d’humeur. De même, il a également été constaté que les troubles anxieux eux-mêmes conduisent également à une moindre motivation pour le mouvement et l’exercice…
Nous sommes donc confrontés à un cercle vicieux frappant et dangereux. Nous ne pouvons ignorer un fait dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous met en garde. L’inactivité est un problème de santé publique qui touche plus de la moitié de la population.
De plus, cette réalité ne concerne pas seulement une bonne partie des adultes. Nombreux sont les enfants et adolescents qui ont un mode de vie sédentaire. Nous le savons bien, les effets de ce constat sont clairement néfastes : artériosclérose, obésité, diabète de type II, hypertension…
La plupart d’entre nous connaissent les risques pour la santé physique. Cependant, il est important de garder à l’esprit que le manque d’activité provoque également l’oxydation, l’assombrissement de l’humeur et conduit à des états pathologiques.
Anxiété et mode de vie sédentaire : une relation à double engagement
Découragement, pensées négatives, idées irrationnelles, insomnie, épuisement… L’anxiété est un trouble de l’humeur qui montre une symptomatologie large et complexe.
Il y a aussi un fait indéniable : il n’est pas facile de définir quels sont les déclencheurs de cette condition psychologique. Souvent, ils sont multiples : mode de vie, génétique, facteurs environnementaux, manque de stratégies d’adaptation…
Le mode de vie sédentaire est une cause que nous ne pouvons pas écarter. Des travaux de recherche tels que ceux réalisé à l’Université de Deakin (Australie) montrent comment l’inactivité physique continue est liée à un risque plus élevé de souffrir à la fois d’états d’anxiété et de dépression. Et cela concerne aussi bien les adultes que les plus jeunes.
Le problème est encore plus complexe car anxiété et sédentarité sont dans une double relation. Ne pas bouger tout au long de la journée aggrave l’humeur, et les troubles anxieux conduisent également à moins d’activité physique. Nous sommes donc confrontés à une réalité de santé publique dont nous devons davantage tenir compte.
Le mode de vie sédentaire et ses effets sur la santé mentale
Nous vivons dans une société qui exige de moins en moins du corps et de plus en plus de l’esprit. Il est très probable qu’en prononçant le mot “mode de vie sédentaire”, nous imaginons une personne couchée sur le canapé, en train de regarder la télévision et de manger des chips.
Le profil de la personne sédentaire n’est pas toujours celui-là. Un cadre, un scientifique ou un administrateur d’entreprise peut mener une vie clairement sédentaire tout en étant très productif.
Du côté des enfants et des adolescents, le temps qu’ils passent devant des écrans, les jeux vidéo ou sur les réseaux sociaux comme Tik Tok explique en grande partie ce manque chronique d’activité dont nous ne sommes pas toujours conscients. Ce style de vie défini par l’immobilité moderne érode progressivement la santé mentale.
L’anxiété, un immobilisateur mental et physique
Anxiété et sédentarité forment un double lien : les deux se nourrissent l’un de l’autre. Et le fait qu’il en soit ainsi est problématique. Nous recommandons souvent aux personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs de faire du sport et de mener une vie plus active. Cependant, ils n’y parviennent pas toujours.
L’étude de l’Université Anglia Ruskin (Royaume-Uni) évoque cette relation. Les personnes souffrant d’anxiété ont jusqu’à deux fois plus de chances d’avoir une vie plus sédentaire.
Il n’est pas facile de prescrire à quelqu’un de commencer à quitter la maison pour courir ou pratiquer des cours de tennis, de danse ou de Zumba en vue de réduire l’effet de l’anxiété. Les causes qui l’expliquent sont les suivantes :
- L’anxiété entraîne un épuisement physique accru, une sensation d’étouffement et un rythme cardiaque rapide. Tout effort est vécu de manière surdimensionnée.
- Au-delà des symptômes physiques, il y a un découragement et un manque d’engagement. Les personnes concernées peuvent commencer à faire du sport deux ou trois jours de suite et finalement arrêter.
- Ces troubles de l’humeur sont associés à une faible motivation et à une frustration constante. Les personnes concernées n’ont pas envie de bouger, elles ne voient même pas l’utilité de le faire.
Anxiété et mode de vie sédentaire : comment les gérer ?
L’anxiété et la sédentarité vont de pair, car elles sont le reflet de notre mode de vie actuel. Nous avons cessé de suivre notre réalité parce que la réalité est devenue statique et attachée aux nouvelles technologies.
Nous n’exigeons pas d’efforts de la part du corps parce que nous en fournissons beaucoup pour traverser les labyrinthes mentaux complexes (et épuisants). L’inquiétude épuise et lorsque l’esprit atteint la limite, il ne reste plus d’énergie pour le corps.
Que pouvons-nous faire dans ces cas ? La stratégie est double. Il faut s’occuper du corps et motiver l’esprit pour que l’anxiété et la sédentarité perdent de la force, se diluent et optimisent notre qualité de vie. Voici quelques stratégies…
Prendre soin de l’esprit
- Pratiquez une bonne hygiène mentale. Rationalisez vos soucis, contrôlez les pensées négatives et les idées irrationnelles, ne nourrissez pas vos problèmes d’angoisse et cherchez des solutions.
- Gérez vos émotions.
- Offrez-vous des moments de calme et de silence, laissez votre esprit se détendre.
- Fixez-vous des objectifs qui vous passionnent chaque jour.
- Entourez-vous de gens qui vous apportent la paix.
- Trouvez de nouveaux passe-temps et passions pour motiver votre cerveau.
Motiver le corps
- Créez une routine quotidienne dans laquelle vous commencerez par consacrer 30 minutes à l’exercice physique.
- Commencez une pratique à la maison comme le yoga, le Pilates ou la Zumba.
- Trouvez un ami avec qui commencer à faire du sport une journée ou deux par semaine.
- Commencez à planifier des voyages à la campagne ou à la plage où vous pouvez faire de l’activité physique. Il est nécessaire que le concept de temps de repos inclue également le mouvement de la vie.
En somme, n’hésitez pas à consulter des professionnels au cas où vous ne seriez pas en mesure d’apporter des modifications. Les effets du mode de vie sédentaire et de l’anxiété chronique sont très néfastes. Gardons cela à l’esprit.
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