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Un baobab dans le cœur, une réflexion du Petit Prince

5 minutes
Un baobab dans le cœur, une réflexion du Petit Prince
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Si vous avez un baobab dans le cœur, arrachez-le, car ses graines hébergent la peur, l’insécurité, la déception, la colère… Faites comme le Petit Prince qui, tous les matins, retirait toutes les graines des gigantesques baobabs de sa petite planète de crainte qu’ils ne poussent trop, que leurs racines gigantesques détruisent tout ce qu’il aimait et connaissait…

Il existe des peurs intelligentes et non phobiques qui garantissent notre bien-être. Ce sont des peurs justifiées qui régulent notre survie. Cependant, ces graines de baobab qui envahissent tout apparaissent parfois, et presque sans savoir pourquoi. Elles sont juste là, dans le sous-sol de notre jardin psychologique, grandissant parfois en silence, mais modifiant notre équilibre, notre approche.

“Il y a de bonnes graines de bonnes herbes et de mauvaises graines de mauvaises herbes. Mais les graines sont invisibles. Elles dorment dans le secret de la terre jusqu’à ce qu’il prenne fantaisie à l’une d’elle de se réveiller. Alors elle s’étire, et pousse d’abord timidement vers le soleil une ravissante belle brindille inoffensive. S’il s’agit d’une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s’il s’agit d’une mauvaise plante, il faut l’arracher aussitôt, dès qu’on a su la reconnaître”
– Le Petit Prince –

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Un baobab dans le cœur, celui que nous portons tous

Nous portons tous du baobab dans le cœur. Cependant, il peut s’y trouver uniquement sa graine, invisible, endormie et sans ramifications. D’autres, en revanche, peuvent déjà subir les effets de leur croissance. L’impact de ce baobab qui développe ses racines et qui retourne tout, change tout et déstabilise tout. En effet, les peurs, comme les rancœurs, implosent pour mettre à bas l’ordre interne, la logique, l’autonomie.

Dans Le Petit Prince , le protagoniste vient demander au pilote, à un moment donné, si les agneaux mangent des arbustes. Il réagit avec une immense joie à la pensée qu’il sera enfin capable de se débarrasser de la menace du baobab lorsque ce dernier lui répond que oui. Le pilote précise rapidement : un baobab n’est pas un arbuste mais un arbre. Ce sont des arbres aussi grands que des églises. Si immenses que même pas un “troupeau” d’éléphants ne pourrait en manger un entier.

Le Petit Prince, imaginant la scène, suggère que la solution serait peut-être de placer un éléphant au-dessus d’un autre. Il réalisa cependant quelques secondes plus tard que la meilleure stratégie ne pouvait être que d’empêcher leur croissance. En effet, rien ne peut être fait lorsqu’un un baobab pousse trop. Ces géants destructeurs doivent être arrêtés dans leurs premiers stades. Lorsqu’ils sont petits, alors qu’ils ne sont encore que de simples graines…

“Le sol de la planète était infesté de graines de baobab. Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. Il encombre toute la planète entière. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater.”

– Le Petit Prince –

L’importance d’empêcher que ne pousse un baobab dans le cœur

Certains voient quelque chose de plus dans la métaphore du baobab du Petit Prince. Certaines personnes préviennent qu’outre les graines de nos peurs, le germe du mal pourrait également s’y trouver. Cette force destructrice qui rend le cœur malade. Qui est capable de commettre les pires actes, de façonner les scénarios les plus dévastateurs de violence et de destruction. Ceux qui restent d’ores et déjà dans notre mémoire collective.

Cette graine de baobab a toujours été et sera toujours présente en nous. L’alimenter et la laisser grandir dépend de nous-même. En effet, comme sur la planète du Petit Prince, nous avons en nous de bonnes graines et de mauvaises graines. Qu’elles germent, qu’elles prennent racine, dépend d’innombrables facteurs : notre éducation, l’enseignement reçu , les expériences vécues…

Nous ne devons néanmoins pas oublier que nous décidons nous-même d’être de bon et efficaces jardiniers pour éliminer les mauvaises herbes à temps, les graines qui ne servent pas, qui détruisent l’environnement et brisent l’équilibre naturel de notre jardin personnel. Le Petit Prince réalise cette tâche au quotidien. C’est lui qui arrachait ce qu’il ne voulait pas et qui nourrissait ce qu’il estimait le plus : ses roses.

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Nous n’avons pas besoin de mouton ou d’une armée d’éléphants montés l’un sur l’autre pour accomplir cette tâche de nettoyage. Si nous avons un baobab dans le cœur, nous avons la responsabilité de l’arracher à temps ou de ne pas alimenter sa graine. Cette tâche de maintenance génère un équilibre. Elle apporte de la sagesse et un sens de la discipline. Cela nous permet d’être attentifs à tout changement. A toute croissance inhabituelle également pour éviter que de petits problèmes finissent par devenir des baobabs immenses et terrifiants.


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