Logo image
Logo image

Le suicide chez les enfants : le cas de Samantha Kubersky

5 minutes
Le suicide chez les enfants : le cas de Samantha Kubersky
Dernière mise à jour : 28 novembre, 2017

Les enfants représentent la partie la plus vulnérable de la société. Leur honnêteté et leur ingéniosité en font des cibles faciles pour toute sorte de moqueries ou de tromperies. À leur tour, ils se comportent souvent eux-mêmes comme des bourreaux envers les autres, sans réellement réaliser le dommage qu’ils font. Pour cette raison, parler du suicide infantile reste un sujet compliqué : il comporte de nombreuses nuances et le danger de glisser dans certains d’entre eux est grand.

La mort est un événement difficile à comprendre pour les enfants. Avant la mort d’un être cher, beaucoup d’entre eux se posent des questions à son sujet. D’autres continuent à les inclure dans leur présent et beaucoup d’autres se satisfont du «il est parti ailleurs». Le fait est que les explications que peut recevoir un enfant en particulier peuvent être multiples, très différentes mais pas toujours correctes.

Cela dit, supposer que les petits peuvent penser au suicide est quelque chose qui dépasse notre entendement. A l’age adulte, il est courant que dans certaines circonstances, l’on puisse fantasmer avec cette idée, sans aller jusqu’au bout. D’un autre côté, une personne mature est consciente que la mort est un endroit dont on ne revient pas. Mais ce n’est pas si clair pour un enfant. Le suicide des enfants reste un sujet avec de nombreuses questions sans réponse.

Le suicide des enfants : le cas de Samantha Kubersky

Le 2 décembre 2009, la mère de Samantha Kubersky a retrouvé le corps sans vie de sa fille de 6 ans. Elle s’était enroulé une ceinture autour du cou puis jetée du haut du berceau. Malgré les tentatives des proches et des personnels de santé, il n’a pas été possible de la sauver.

Quelques heures plus tôt, la fille s’était disputée avec sa mère. L’une et l’autre de ses sœurs étaient dans des pièces différentes lorsque la tragédie a eu lieu. Selon la police, il n’y a eu aucune preuve suggérant que la famille eût quelque chose à voir avec cela.

Il semblerait incroyable qu’une telle petite fille ait pris la décision de faire quelque chose comme ça. Il y a eu beaucoup de spéculations quant à savoir si ce suicide d’enfant aurait pu être un accident, une théorie qui ne correspond pas aux preuves trouvées par la police. Les questions ont été nombreuses : était-ce un jeu qui aurait mal tourné ou était-ce juste sa façon de fuir la colère provoquée par la dispute précédente ? A t-elle tenté par son comportement de blesser sa mère ou était-ce sa propre culpabilité qui s’est fait jour ?

“Si vous changez votre façon de voir les choses, les choses vont changer.”

-Wayne Dyer-

Some figure

Karl Menninger et les composantes du comportement suicidaire

Le suicide peut être étudié d’un point de vue sociologique ou psychologique. Dans le cas de Samantha, le facteur psychologique joue un rôle fondamental. Une des théories qui correspond le mieux à ce cas est celle proposée par le psychiatre américain Karl Menninger.

Selon ses différentes études sur le sujet, il en est venu à la conclusion que le suicide pouvait être conçu comme un homicide inversé. La colère et la haine du patient envers une autre personne pourraient être la cause de sa propre mort. Il a découvert trois composantes de l’hostilité : le désir de tuer, le désir d’être tué et le désir de mourir.

D’un autre côté, il est extrêmement étrange de trouver un cas aussi précoce de suicide chez les enfants. Les enfants de moins de 10 ans ne conçoivent généralement pas d’idées suicidaires à moins qu’il existe certains facteurs de risque. Pour cette raison, les principaux sujets d’enquête de la police furent ceux du cercle le plus proche de Samantha, sa famille directe.

Malgré les apparences, aucune preuve que la fillette ait subi un quelconque abus n’a été trouvée. Les personnes qui l’ont connue ont souligné sa nature joyeuse et affectueuse, ce qui rend encore plus incompréhensible la possibilité de s’ôter la vie. Si oui, Samantha était-elle vraiment au courant de ce qu’elle allait faire ? Selon le psychiatre Kirk Wolf, pas du tout.

Jusqu’à 9 ou 10 ans, un enfant ne commence pas à comprendre le vrai sens de la mort. A cet âge ils découvrent qu’il marque un point de non-retour.

Cette affirmation est rencontre un fort assentiment des agents en charge de l’affaire. Dès le début, ils ont catégoriquement écarté le fait qu’une fillette de 6 ans ait pu se suicider. Même après la confirmation du suicide par la médecine légale, l’idée que Samantha ne comprenait pas que ce qui allait lui arriver est toujours en vogue.

Devriez-vous parler du suicide à un enfant ?

Cela nous amène à nous demander s’il est souhaitable de parler du suicide avec les enfants. Il est généralement nécessaire qu’ils ne considèrent pas la mort comme un sujet tabou. C’est un sujet très difficile et compliqué, il est donc nécessaire de le traiter avec respect et empathie.

Some figure

Parler avec eux de quelque chose qu’ils devront affronter tôt ou tard est très bénéfique. Mourir est un processus inévitable qui surviendra un jour. Nous devons tous endurer des choses très dures tout au long de la vie, c’est pour ça qu’il faut préciser qu’il existe toujours un moyen alternatif au suicide, bien qu’à un certain moment nous ne le voyons pas.

De cette façon, en leur passant le message qu’il s’agit d’un sujet comme les autres, duquel ils peuvent discuter, ils apprendront à exprimer leurs sentiments à ce sujet, qu’ils aient ou non connu le suicide d’un parent. Faire part de vos peurs et de vos problèmes peut empêcher des décisions tragiques et extrêmes à la fois dans le présent et dans le futur.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.